Le Multivers ou l’art de tout miser sur la nostalgie
Spider-Man: No Way Home, c’est un peu comme si on te servait un énorme burger : visuellement appétissant, mais bourré de vide. John Watts te balance du fan service à la louche, sans trop se casser la tête sur la recette. Résultat : t’es content sur le moment, mais ça ne te cale pas pour autant. Niveau scénario, c’est la foire à la facilité. Tu veux une vraie profondeur dramatique ? Va voir ailleurs. Ici, on met des bouts d’humour mal placés sur des scènes qui auraient pu avoir de l’impact. Les enjeux émotionnels ? Escamotés. On dirait que Marvel a oublié que Sam Raimi, lui, savait mettre des tripes dans ses films.
Doctor Strange est là, mais il a clairement oublié d’être futé. À croire que sa cape a mieux bossé que lui. Le gars ouvre le multivers sur un coup de tête, et pouf ! On se retrouve avec une cohérence scénaristique digne d’un épisode de Scooby-Doo. Les méchants débarquent, mais ils ne servent qu’à être des faire-valoir. Et pourtant, on parle de types mythiques comme le Bouffon Vert ou Octopus, réduits à jouer les seconds rôles dans une comédie pas drôle. C’est comme engager Zidane pour jouer en défense : du gâchis.
Tu veux de l’action ? Tu vas en avoir. Mais ne t’attends pas à un niveau digne des combats épiques de Raimi. Ici, c’est propre, carré, mais sans âme. On est loin de la tension viscérale qu’on pouvait ressentir dans Spider-Man 2. T’as des combats au milieu d’effets spéciaux clinquants, mais rien qui te donne des frissons ou te cloue à ton siège. Ça manque d’intensité, comme une soirée où tout le monde se pointe sans bouteille.
Un des gros problèmes de ce film, c’est qu’il ne sait pas quand fermer sa gueule. T’as une scène qui pourrait être intense, et bam, une vanne déboule de nulle part. C’est comme si Marvel avait peur que tu prennes les choses trop au sérieux. Pourtant, avec ce qu’a vécu Peter, y’avait moyen de te sortir une vraie claque émotionnelle. Mais non, on préfère rester léger, comme si la gravité, c’était réservé à Doctor Strange.
En guise de conclusion à une trilogie, No Way Home aurait pu être grandiose. Mais au lieu de ça, on finit sur une note amère, comme un match qui s’arrête sur un nul. Le film a des cartes en main, mais refuse de les jouer. Tout est misé sur la nostalgie et le clin d’œil appuyé. Alors oui, c’est marrant de voir des visages familiers, mais ça ne suffit pas à masquer les lacunes. Ce Spider-Man n’a pas appris à voler.
Spider-Man: No Way Home divertit, c’est sûr, mais ne marque pas. On se souviendra de ce film pour ses moments « coucou, c’est nous » plus que pour sa narration ou ses enjeux. John Watts signe un opus qui plaira aux fans en quête de souvenirs, mais qui, avec le temps, risque de perdre de sa superbe. On attendait un feu d’artifice, on a eu une bougie d’anniversaire.
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