Ca y est, le MCU commence à traiter frontalement la thématique du multivers. De quoi ouvrir les portes scénaristiques les plus folles et osées, et... Ah ? Ah... On ne me dit dans l'oreillette qu'en fait non, ce sera juste un prétexte pour ressortir les perso des sagas Spider-man précédentes, et offrir le fan service le plus cynique qui soit.
La révélation de l'identité de Peter Parker / Spider-man sert de prétexte à démarrer une intrigue lambda. Un sort raté de Docteur Strange et hop, c'est la fête du slip. A partir de ce moment, le scénario n'a plus vraiment d'importance, en enchaîne les caméos et min-rôles jusqu'à plus soif.
Facilités (vas-y que je te trouve des remèdes miraculeux en moins d'une demi-journée...), invraisemblances, ellipses mystérieuses (mais que font les méchants pendant que nos héros travaillent ?). Ou des personnages au développement absent ou incohérent. Tout ceci avec le moins de risque possible, chacun se bornant à jouer un fantôme de son ancien personnage.
Je ne vais pas mentir, autant je me contrefiche des Amazing Spider-man bancals de Andrew Garfield, le revoir ne m'a fait aucun effet. Autant j'ai ressenti une pointe d'émotion à revoir Tobey Maguire, sachant qu'en plus l'acteur s'est fait rare sur les plateaux. Mais ça reste sans audace (il aurait au moins pu nous ressortir Bully Maguire !).
Alfred Molina et Wilem Dafoe reviennent donc, dotés d'un lifting numérique et d'arc narratifs affligeants. Je note quand même que ce dernier semble s'amuser à cabotiner comme un diable (oui oui, bien plus que dans le "Spider-Man" de Sam Raimi !). Par contre ils n'ont pas assumé le casque de mauvais goût de 2002, qui vole en éclat très rapidement. Idem, n'espérez pas voir James Franco, mis au ban par Hollywood depuis les accusations d'agressions sexuelles qui le concernent.
Le numérique parlons-en, un énorme défaut du film. Covid oblige, le tournage a été très compliqué, et cela se voit comme le nez au milieu du visage. Fonds verts immondes, maquillages et costumes ajoutés en post-prod (!), orgies de CGI... On a rarement l'impression que les acteurs ont tourné ensemble, ou qu'ils interagissent avec de vrais décors. C'est totalement artificiel.
Il reste l'énergie des jeunes comédiens (Tom Holland, Zendaya, Jacob Batalon), même si leurs personnages sont assez bêtes, celui de Tom Holland en tête.
Bref, c'est pas avec ça que le multivers avancera... mais j'ai bien conscience d'être visiblement une exception, le film ayant fait un carton monumental à sa sortie en salles post-covid. Au moins ce n'est pas aussi mauvais que l'immondissime "The Flash", qui tentera lui-aussi de jouer la carte multivers.