Quelques scènes ratées (caméra à l'épaule, bôf, et la fin, mon dieu, la fin, trop soudaine !), quelques entorses à la vérité, mais on s'en moque, car quelle merveille ! Je n'ai pas regardé un film, j'ai côtoyé Vincent Van Gogh, j'ai été à ses côtés quand il peignait, j'ai fait réellement connaissance avec lui. Dafoe est juste incroyable ! Il est très touchant, certains de ses regards fendent le coeur, incroyablement ressemblant physiquement, et sa voix de la version française est excellente (pour une fois) et rajoute une pointe de sensibilité à ce film déjà hyper-émouvant. C'est une plongée dans l'esprit de cet homme hypersensible et on voit le monde comme lui. Le réalisateur a fait le choix de ne nous montrer que les sources d'émerveillement, la nature en particulier, la beauté, et pas les scènes violentes avec Gaughin (un type pas très sympa, pas du tout la sensibilité de l'écorché et l'idéaliste Vincent), ni l'alcoolisme, ni l'auto-mutilation, et ce choix je le comprend, je crois qu'il a surtout voulu nous montrer ce que à quoi Vincent a aspiré toute sa vie, ce qu'il a recherché et ce qui le nourrissait, le Beau, l'Emouvant, l'Exaltant, l' "Ektasis".... très justement expliqué dans une phrase "quand je peins j'arrête de penser, et je n'appartiens plus qu'à l'univers qui unifie l'intérieur et l'extérieur". Il faut peut-être avoir cette forme de mélancolie pour comprendre combien ce film est réussi et nous livre le portrait le plus juste et le plus fin de cet homme hypersensible qui voulait approcher les anges.