Réalisé en 1987, "Radio Days" m'a frappé de par les points communs que l'on pourra facilement repérer avec "Destins Tordus", un bouquin rédigé il y a bien des années par Allen. Normal me rétorqueront les plus sceptiques, dans la mesure où il s'agit du même auteur. Non, ce que je veux dire, c'est que cet opus (filmique) n'a en quelque sorte de scénario que son titre et qu'il s'agit finalement d'une succession de saynètes ayant un lien plus ou moins déterminé avec les grands souvenirs radiophoniques du cinéaste. Des sketchs regroupés autour d'un prétexte si vous préférez... En cela, j'ai beaucoup songé aux nouvelles littéraires dont je vous parlais plus haut, décrivant un monde délirant dans lequel les personnages sont sans cesse en action. La vivacité d'esprit de W.A. se retrouve également, sans qu'il n'y ait de véritable souci de cohérence dans ce qui est exposé. Des idées balancées ici et là, des gags et bons mots distribués à tout-va, directement sortis (sans tri) d'un cerveau en ébullition constante retranscrivant sans prendre le temps de peser les situations ces scènes pour le moins pittoresques. On peut percevoir cela comme une sorte d'instantané par lequel Woody s'exprime, fonçant dans le mur avant, réfléchissant après. Forcément, ça donne un résultat très dense et inégal, parfois brouillon, souvent bien senti. "Radio Days" ne possède pas de structure, pas de caractère fouillé et en souffre : en même temps, son rythme de formule 1 ainsi que son aspect joyeux plaident en sa faveur. On pourra pointer du doigt sa tendance à tomber dans la facilité (notamment la voix-off et les clichés Alleniens) tout en cautionnant sa présence d'esprit. C'est cela "Radio Days" : un film plaisant mais évidemment loin d'être abouti, où le pour et le contre s'affrontent sans cesse, où les surprises parviennent à compenser d'occasionnels ratés. Un pot-pourri intéressant et drôle dont le principal objectif est d'amuser son public, tout cela sans plus de prétention. Pas trop mal.