Inna de Yard est un collectif de chanteurs de reggae légendaires, qui ont uni leurs talents pour remonter aux sources de leur musique à travers un album exceptionnel, enregistré en acoustique et en plein air. Inna de Yard – littéralement « in the yard » – signifie « dans la cour ». C’est là qu’ont vu le jour et se sont développées des musiques jamaïcaines tels que le ska, le rocksteady et, bien sûr, le reggae. La cour où les vingt musiciens se sont retrouvés durant quelques jours pour enregistrer ce disque extraordinaire n’est autre que la terrasse d’une maison perchée sur les hauteurs de Kingston, au coeur de la luxuriante nature jamaïcaine.
L’album regroupe des interprètes mythiques tels que Ken Boothe, Kiddus I, Winston McAnuff, Cedric Myton (le leader des Congos), les Viceroys, Horace Andy et Judy Mowatt, ainsi que les espoirs les plus prometteurs de la nouvelle génération reggae, représentée par Jah9, Var, Kush McAnuff et Derajah. Ils ont ensemble revisité les titres phares de leur répertoire dans une orchestration acoustique comprenant un piano, une basse, une guitare sèche et un ensemble de percussions traditionnelles nyabinghi rasta. Quelques cuivres et un accordéon sont venus compléter l’ensemble.
Les bruits imperceptibles de la nature jamaïcaine associés aux sonorités si particulières de leur musique confèrent à l’album toute sa magie. Le caractère unique du projet repose sur les talents en présence de même que sur l’ambition commune de rappeler au monde l’originalité et la beauté de cette musique, qui tient tout autant de la soul, du gospel et de ses influences américaines que des croyances rastafari.
Il rassemble de vieilles gloires de la musique jamaïcaine – véritables légendes vivantes – et la jeune génération, animées par le plaisir de jouer ensemble, de partager et de transmettre, ainsi que le désir de parcourir une nouvelle fois le monde. Alors que le collectif préparait un album avec l’ambition d’en faire le disque référence du genre, il a entamé une tournée internationale dont l’apogée a été un concert à Paris devenu culte, dans la salle comble du Trianon. L’album sortira le 12 avril et Inna de Yard sera en tournée partout en France, dont le 15 juin à l’Olympia.
"Ayant grandi dans l’ouest de Londres durant les années 1970, j’ai baigné dans le reggae qui était partout. Il y avait là une communauté jamaïcaine importante et bien établie, et le carnaval de Notting Hill – la plus grande manifestation de rue de la capitale – vibrait au son de cette musique. Par ailleurs, les jeunes groupes punk-rock, qui étaient les plus branchés du moment, étaient fascinés par son imagerie et sa musique. Si on était fan des Clash, ce qui était mon cas, il était impossible de passer à côté du reggae. L’inlassable promotion qu’ils faisaient de ce nouveau son vital venu de la Jamaïque, leur tristement célèbre voyage sur l’île en 1978 qui leur inspira la chanson Safe European Home, leurs allusions permanentes à des artistes de reggae – de Prince Far I à Delroy Wilson – ont eu sur moi un impact considérable, au même titre que leurs reprises – de Police and Thieves à Armagideon Time. La chanson Punky Reggae Party, de Bob Marley, rendait hommage à cette union improbable entre l’assaut du noise-rock sur le punk-rock, son précurseur, et les sons mélodieux du reggae. Ma discothèque s’est rapidement remplie d’albums tels que Heart of the Congos, des Congos, ou Electric Dread, de Winston McAnuff. J’ai recherché les quelques films emblématiques ayant capturé l’émergence du monde du reggae, comme TOUT, TOUT DE SUITE et ROCKERS. Le monde qu’ils dépeignaient semblait exotique, dangereux et plein de vitalité. Comme dans toute révolution musicale, la vigueur et la force du genre ont fini par s’émousser et d’autres formes de musique, comme le dancehall, l’ont supplanté. Mais il ne s’est jamais éteint. Une nouvelle génération de fans a découvert les airs classiques et les interprètes des années 1970, et a entretenu la flamme du reggae."