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Jean-luc G
63 abonnés
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4,0
Publiée le 9 janvier 2024
Révision dans la foulée de l'innocence: Kore-eda avait concocté un Anatomie d'une chute avant l'heure! C'est brillamment obscur, car volontairement semblerait-il, nous ne saurons pas qui a tué qui, seulement qui a été tué reste certain! La charge contre le système judiciaire est en revanche pleinement assumée par le réalisateur. Le procès doit avoir une conclusion rapidement, on ne va pas tergiverser une éternité avec un accusé qui a avoué et qui de plus est un récidiviste… Le jeu du chat et de la souris fait écho également au récent Procès Goldman, pas sur le plan politique, mais plutôt sur un terrain philosophique entre l'accusé et son avocat: quel vie mérite d'être vécue? Quelle personne ne méritait pas vraiment de vivre? Koji Yoshuko est impérial, et les face à face dans le parloir filmés en long plan fixes, jouant des reflets de la vitre, sont d'une densité émotionnelle inattendue. Et dans un scène finale, les deux profils vont venir s'aligner, dans une image audacieuse d'identification. Le puzzle joue de l'incertitude autour de la fille du petit patron assassiné lors de la première scène. Violent? Abuseur social ou sexuel? Voilà un long métrage dense, parfois un peu trop bavard, et qui prétend garder tout son intérêt lors de visions successives. On aurait tendance à le croire. Kore-Eda ne promet certainement sans raison. DVD vo - janvier 2024
Film qui possède de très beaux moments, surtout les confrontations entre le présumé meurtriers et son avocat qui en nous entraînant dans les séances de vérité où mensonge nous lasse parfois. Le procès n'est pas vraiment réussi. On peu penser à anatomie d'un meurtre de Preminger qui de ce point de vue était plus maîtrise.
Les films de procès sont légion. Ici, c’est celui de Misumi [Kōji YAKUSHO et qui jouait le rôle principal dans « Cure » (1997) de Kiyoshi Kurosawa], 58 ans, qui a avoué le meurtre de son patron (dont il brule ensuite le corps et vole le portefeuille) qui venait de le licencier. Il est défendu par l’avocat Shigemori (Masaharu FUKUYAMA), originaire de Rumoi, sous-préfecture de l’île d’Hokkaidō et dont le père, juge, avait condamné à 30 ans de prison Misumi. Ce dernier change sa version des faits au cours des entretiens en prison puis au cours du procès. Le film rappelle « Autopsie d’un meurtre » (1959) d’Otto Preminger et même « Rashōmon » (1950) d’Akira Kurosawa, qui montrent que la Vérité n’existe pas, d’autant qu’ici, Misumi n’est pas le seul à mentir. Le réalisateur apporte sa touche personnelle en introduisant l’importance de la filiation (Misumi a une fille de 36 ans, l’avocat une adolescente de 14 ans et le patron décédé, Sakie, lycéenne) et l’absence de liberté quant à la naissance (ce dont regrette Misumi, estimant n’avoir pas dû naitre, à cause du mal qu’il a fait). Le film est bien construit, parfois un peu lent et où les scènes de parloir sont bien filmées (d’abord champ contre champ puis en plan général de profil et enfin à travers les reflets de l’accusé et de l’avocat sur la vitre qui les sépare.
Le talentueux et multi-récompensé réalisateur Hirokazu Kore-eda s'attaque au thriller judiciaire avec The Third Murder, s'éloignant ainsi des sujets familiaux et sociétaux auxquels il nous a habitué et sur lesquels il excelle. La verdict est tout aussi positif même si l'oeuvre ici-présente, intellectuelle et subtile, manque peut-être d'un poil de rythme. Jouant sur un face-à-face entre le condamné que tout accuse et son avocat qui tente à la fois de découvrir la vérité et de protéger au mieux son client, le cinéaste parvient à maintenir un mystère constant, une ambiguïté déstabilisante, troublante, et à dépeindre un système judiciaire arbitraire, inadapté aux zones grises. L'exercice est remarquable et parfaitement réussi, avec des passages exceptionnels, magnifiés par le charisme des deux acteurs principaux.
Le film pose des questions fondamentales sur la culpabilité, le bien et le mal, et traite ces questions avec finesse. Le problème est qu'il agit ce qu'il dénonce : sa réalisation est aussi froide et mécanique que semble l'être la justice japonaise! Cela rend assez difficile l'identification aux personnages et j'ai décroché de nombreuses fois durant le visionnage
Bon drame judiciaire, qui soulèvent des questions intéressantes, et l'ou on cherche la vérité constamment tout le long du film, avec plusieurs hypothèses, cependant il faut rester accrocher car l'histoire se déroule sur le même rythme c'est à dire trop lentement . La psychologie des différents personnages est convaincante, en revanche la fin est un peu alambiquée, en effet le réalisateur laissent plusieurs pistes possibles, quelle est la vérité ? La vraie raison du meurtre ? Même si on peut se faire une idée avec la dernière scène. Je trouve dommage qu'on abordent plusieurs pistes intéressantes pour le mobile du meurtre avec les paroles du meurtriers et les ont-dit , pour se retrouver à la fin avec une simple histoire de vengeance, enfin je trouve l'avocat trop naïf , il se laisse berner trop facilement pour au final se faire ridiculiser au procès et perdre toute crédibilité. Ça reste un bon drame psychologique, mais quelques détails font qu'il n'est pas parfait. Le point fort et qu'il faut démêler le vrai du faux et cerner la psychologie du personnage afin de connaître toute la vérité.
Devenu le chouchou du Festival de Cannes depuis le prix d’interprétation masculine récolté en 2004 par Yuya Yagira pour « Nobody knows », suivi par la Palme d’or en 2018 pour « Une affaire de famille », Hirokasu Koré-Eda qui enchante par ses chroniques familiales douces-amères a rejoint la catégorie des « intouchables ». En 2017, il a souhaité faire un pas de côté en se frottant au film néo-noir. Ce sera « The third murder» qui emprunte la voie du film de procès, spécialité typiquement hollywoodienne où a régné en maître Sidney Lumet tout au long de sa prestigieuse carrière. Un homme (Koji Yakuso) est arrêté après avoir avoué le meurtre de son patron qui venait de le licencier. Il est défendu par un prestigieux avocat (Masaharu Fukuyama) dont le père avait évité au même homme la peine de mort trente ans plus tôt alors qu’il avait déjà été accusé de meurtre. Point de départ intéressant dont Koré-Eda qui écrit comme toujours le scénario de son film ne saura tirer parti. L’accusé ayant spontanément avoué le meurtre, la stratégie de l’avocat sera d’amener son client à présenter la version des faits et les motivations les mieux à même de lui voir infligé la peine la moins sévère. En somme, le fils marche sur les traces de son père.spoiler: La tâche sera compliquée par la propension de l’accusé à changer de version des faits au gré de son humeur très versatile. L’avocat fatalement finit par s’y perdre , étant soumis au supplice de Sisyphe par un client à la mine débonnaire clairement empruntée au fameux Keyser Sösé interprété par Kevin Spacey dans le non moins fameux « Usual Suspects » (1995) de Bryan Singer . Le problème est que Koré-Eda n’est pas Bryan Singer et comme son avocat joué par le plutôt terne Masaharu Fukuyama, chanteur à succès à l’origine, il n’arrive pas à transcender une intrigue dont la complexité emberlificotée ne mène à rien de concret hormis de contribuer à ranger « The third murder » dans l’exercice de style plutôt vain. Cette tentative aura tout de même été saluée par la critique, eu égard au nouveau statut dont jouit désormais Koré-Eda. Le réalisateur a aussitôt replongé dans l’univers qui lui est familier avec « Une affaire de famille ». Il a eu cent fois raison.
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18 103 critiques
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1,5
Publiée le 3 juillet 2020
Le film est douloureusement lent et rempli de scènes de conversation inutiles. Le personnage principal n'est pas aimable et je ne me souciais peu de sa punition. L'histoire est vraiment étirée et le rythme n'est pas terrible. Les couleurs sont si fades ce qui rend le film encore plus froid qu'il ne l'est. Regarder ce film c'est comme regarder le beurre fondre au soleil du printemps car c'est tellement ennuyeux comme histoire. Ce film n'est recommandé que si vous avez oublié où vous avez laissé vos comprimés pour dormir...
Kore-eda abandonne les films familiaux mais pas sa sensibilité. Avec The Third Murder, il nous livre encore une fois une oeuvre passionnante, où la vérité est toujours fluctuante. Il s'interroge et nous interroge sur le droit qu'un homme a d'en juger un autre. Il affirme qu'il n'y a pas de vérité et que tout jugement est donc entaché d'erreur.
Kore-eda quitte sa zone de confort, le drame familial, pour s'aventurer du côté du polar. Pas un film spectaculaire et haletant, mais une enquête psychologique qui s'attarde sur les versants sombres de ses protagonistes. J'avoue n'avoir pas trop bien suivi l'histoire. Beaucoup de bavardages, de scènes très longues, et un rythme finalement très mou. Une lenteur assez soporifique, en tout cas sur moi. C'est dommage, car Kore-eda sait faire des portraits intéressants. Ici, les codes sont repris mais trop de lenteur tue l'intérêt.
Difficile d'accrocher complètement dans ce long exposé juridique, surtout bercé de silences et de contemplations. Au bout d'une heure (et le film en fait deux) on a l'impression de ne pas avoir avancé d'un iota dans l'intrigue, ce d'autant plus que les interprètes semblent vraiment monolithiques pour la plupart et que l'empathie joue peu. Une petite déception.