Carmen, premier film du danseur chorégraphe français Benjamin Millepied est (sensée être) une adaptation contemporaine de l’opéra éponyme de Bizet. Sur le forme c’est un bon divertissement mais sur le fond celui-ci reste fade sans saveurs malgré les parties dansée et chantée qui sont puissante mais qui ne sont que la belle boite du contenu (le scénario, l’écriture des personnages). Là où, je veux en venir s est que de nombreux points du film ne sont pas assez exploités et notamment l’élément central d’un film, son scénario, en effet, si on s’y penche un peu, on peut remarquer quelques (d’infimes) similitudes avec l’opéra de Bizet personnellement si je n’avais pas lu quelques critiques avant, je ne m’en serais jamais rendu compte (Carmen n’est plus une jeune femme croqueuse d’homme mais une jeune femme endeuillée qui tente de survivre à l’aide de son don, la danse) mais ce qui est un des éléments les moins développé est sa transposition dans le monde contemporain, ce qui est bien dommage car l’idée de situer le film à la frontière américano-mexicaine est une assez bon idée avec ce contexte d’immigration et cette chasse à l’homme permanente, idée très vite éclipsée pour laisser place à la boite, la danse. D’autres faiblesses dans le scénario sont notable comme l’écriture des personnages, qui n’est bien souvent pas à la hauteur du talent des acteurs comme pour le personnage principal masculin, Aidan, interprété par Paul Mescal, dont le talent n’a pas pu bluffer, n’a pas été exploité à son plein potentiel comme à son habitude mais est resté atrophié tout au long du film même si sa justesse est sans pareille en résulte une bonne interprétation pour un personnage pas assez bien écrit. Il n’y pas uniquement le personnage d’Aidan qui a été mal exploité la plus part et l’un des pire est certainement celui de Rossy De Palma, tanto medium, tanto mentor et tanto croqueuse de Paul Mescal. Dans tout, cela Melissa Barrera tient le rôle de Carmen, un interprétation assez crédible en comparaison avec Scream 5 et 6 dans lesquels elle tenait là aussi le rôle principal, mais là aussi le même problème que pour le personnage de Paul Mescal apparaît en résulte un personnage de femme forte archétypal toujours accompagné du boy friend badass avec des faiblesses.
Bon, pour revenir un peu moins en détail sur le gros point faible du film (et d’une manière plus imagée), je m’attendais à voir un film dans la lignée de « En Corps » de Cédric Klapisch qui est pour moi le meilleur film de dance des deux dernières décennie (désolé « Black Swan » ) car la danse habille le scénario dans une parfaite symbiose est non l’inverse contrairement à Carmen dont le contenant prend le dessus sur le contenu. Toute la poésie, de « En Corps » vient de cet équilibre.
La danse dans Carmen est omniprésente, laissant les spectateurs à quelques moments du film confus (cela est aussi certainement causé par un montage audacieux toujours en mouvement) même si le mouvement des corps exprime bien souvent des choses avec une justesse et une poésie qu’on obtient rarement avec des mots, la preuve étant sûrement la scène de fin
durant laquelle on voit la mort d’Aidan touché à la rate matérialisée sous nos yeux en une magnifique dance
, qui pour les plus sensible d’entre nous fera verser une ou deux larmes.
C’est pourquoi, j’ai mis 2,5/5 parce que malgré de grosses faiblesse en terme de contenu, le contenant a réussi à me séduire et m’envoûter.