« Décidément, je l'aime bien, cette petite souris plongée dans une histoire qui la dépasse, qui va se prendre des millions de tartes dans la gueule en l'espace de deux jours, qui va en être totalement transformée. C'est un parcours initiatique intéressant à jouer. Et à vivre… ! »
Sylvie Verheyde a eu l'idée du synopsis de Princesses avant de réaliser son premier long métrage. Elle a entamé l'écriture du scénario après la présentation d'Un frère à Cannes 1997, dans le cadre de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs Cinémas en France.
« (…) pour être tout à fait sincère, Virginie, c'est mon personnage, c'est moi, en tout cas une grande partie de moi. Je connais sa vie ; j'ai eu comme elle un père qui m'a considérée comme une «merde». Virginie a la haine de savoir que son père existe et qu'il ne l'aime pas. »
« Les dialogues étaient étonnants de densité et de minimalisme. Il y avait, jusque dans la mise en page, quelque chose qui me rappelait le style de Claude Sautet et Jacques Fieschi dans Nelly et Monsieur Arnaud : un scénario littéraire, avec, en même temps, un découpage très présent, et presque invisible. On était d'emblée au cœur du sujet. »
« (…) beaucoup d'idées de cadre et de mouvement de caméra proviennent des répétitions : j'ai travaillé en amont avec les comédiens. Dans un premier temps, je leur donne la réplique, puis ils répètent ensemble, et je filme ces répétitions. J'appréhende alors l'espace, le découpage prend forme, et je sais retrouver, au tournage, ce qui m'avait plu à ce moment-là, à l'instant où l'essence de la scène s'est dégagée. Il y a une espèce de fragmentation qui correspond, je crois, au caractère elliptique du scénario. Comment l'expliquer ? C'est ma manière de parler : je filme comme je parle, et souvent je ne finis pas mes phrases… »
« … il me semble que le roman noir américain est porteur d'un enjeu social très fort : il est la voix des laissés pour compte, le reflet de la violence sociale. C'est de cela que je veux parler. L'intrigue policière me m'intéresse pas vraiment ; les enjeux du film noir, si. Quand j'ai vu Série noire d'Alain Corneau, adaptée d'un roman de Jim Thompson, j'étais ado, j'avais passé mon enfance dans un milieu très « zone » : je n'ai pas eu l'impression de voir un film de genre, mais de reconnaître mon cadre de vie, décrit avec lucidité. »
Découverte dans Un frère, Karole a également joué dans L'annonce faite à Marius (Harmel Sbraire, 1997).
En 2000, elle participe à Sauve-moi de Christian Vincent.
Après avoir signé deux courts métrages, Entre chiens et loups (1991) et La maison verte (1992), Sylvie Verheyde a réalisé Un frère (1997), son premier long métrage, dans lequel jouaient déjà Emma De Caunes et Karole Rocher.