Buena Vista Social Club: Adios fait suite à Buena Vista Social Club (1999), documentaire de Wim Wenders acclamé par la critique et le public, centré sur les musiciens du Buena Vista Social Club. Le film de Lucy Walker retrace aujourd’hui le parcours du groupe au sein de l'histoire musicale de Cuba, tandis que ses membres reviennent sur leurs remarquables carrières et les extraordinaires circonstances qui les ont réunis. Tout comme les mélodies du Buena Vista Social Club, Buena Vista Social Club: Adios est une capsule temporelle. La productrice Christine Cowin commente : "Les musiciens eux-mêmes ont exprimé le désir que ce film vienne clore leur héritage. Nous sommes ravis de pouvoir faire découvrir leur musique à une nouvelle génération et de voir la réaction des jeunes face à leur incroyable histoire."
Tout a commencé en 1996, lorsque le producteur de disques Nick Gold, le producteur et guitariste Ry Cooder et le leader du groupe Juan De Marcos González se retrouvèrent à La Havane pour enregistrer un album aux sonorités à la fois cubaines et africaines. Le projet n’aboutit pas parce que les musiciens africains ne purent être présents, mais une nouvelle idée vit le jour : recréer les mélodies cubaines traditionnelles du son (base de la salsa) des années 1930, 1940 et 1950 avec leurs interprètes originaux.
Un groupe de maestros du genre fut spécialement réuni. La plupart d’entre eux étaient alors à la retraite, à l’image d’Ibrahim Ferrer qui avait abandonné sa carrière de chanteur et cirait des chaussures pour joindre les deux bouts, ou du célèbre pianiste Rubén González qui n’avait plus joué depuis que des termites s’étaient attaqués à son instrument plusieurs années auparavant. Une par une, d’autres incroyables légendes de la musique cubaine rejoignirent la formation : Eliades Ochoa, Omara Portuondo, Barbarito Torres, Guajiro Mirabal, Compay Segundo, Manuel Galbán, Cachaíto López… Le Buena Vista Social Club était né, et la magie créée lors de ces sessions improvisées, grâce aux chansons évocatrices et émouvantes d’une époque oubliée, a fait sensation dans le monde entier.
Le producteur Zak Kilberg déclare : "Les membres du Buena Vista Social Club sont à bien des égards les gardiens de la musique cubaine traditionnelle, car ils maintiennent non seulement en vie ce style de musique mais le font en plus connaître à l’international."
- Les membres originaux du Buena Vista Social Club :
Il y a Omara Portuondo (Chanteuse), Manuel « Guajiro » Mirabal (Trompettiste), Barbarito Torres (Joueur de laùd), Eliades Ochoa (Guitariste et chanteur), Ibrahim Ferrer (Chanteur) et Orlando « Cachaíto » López (Bassiste).
- Les membres de l’Orquesta Buena Vista Social Club :
Il y a Jesús « Aguaje » Ramos (Tromboniste et chanteur), Papi Oviedo (Joueur de tres), Pedro Pablo (Contrebassiste), Alberto La Noche (Joueur de bongo), Rolando Luna (Pianiste), Carlos Calunga (Chanteur), Idania Valdés (Chanteuse et percussionniste mineure), Filiberto Sánchez (Timbalier), Luis Alemany (Trompettiste), Andrés Coayo (Percussionniste) et Güajirito Mirabal (Trompettiste),
Le tournage du documentaire a débuté en 2015, alors que le paysage culturel cubain était en pleine transformation. Grâce à l’allègement des restrictions de voyage des États-Unis, Cuba est désormais plus accessible aux équipes de cinéma américaines et internationales. Les cinéastes ont saisi cette opportunité pour présenter l’île et sa musique sous un nouveau jour. Le producteur Zak Kilberg explique : "Notre objectif était d’accompagner autant que possible les musiciens et de les filmer dans leur élément, sur scène et bien entendu chez eux à Cuba."
Pour cela, une petite équipe s’est régulièrement rendue dans le pays durant dix-huit mois : "Nous avons réussi à saisir des sessions intimes avec Omara et Eliades à Santiago. Et puis filmer le dernier concert de l’Orquesta Buena Vista Social Club au Teatro Karl Marx de La Havane a été une expérience incroyable", se rappelle Kilberg.
Le film repose également en grande partie sur les recherches menées par l’équipe sur l’évolution de la vie des musiciens au cours de l’histoire de Cuba. Zak Kilberg déclare :
"Personne n’avait encore entrepris de raconter leurs carrières avant et après le Buena Vista Social Club, et cela a nécessité beaucoup de travail. Nous avons non seulement reçu des tonnes d’archives de leur société de management, Montuno, mais également de chacun des membres du groupe et de leurs familles, ainsi que d’innombrables publications. Nous avons même engagé un archiviste cubain qui a passé en revue tous les médias gouvernementaux afin d’identifier les passages les plus intéressants. Ça n’a pas été facile, il nous a fallu beaucoup de détermination et de patience pour en venir à bout, mais les pépites que nous avons mises au jour en valaient la peine."