La réalisatrice a eu l'idée de I Am Not A Witch après avoir découvert... La chèvre de Monsieur Seguin ! Elle explique : "Ça parle de liberté et du prix pour y accéder. C’est devenu une grande inspiration pour moi, tout au long du processus d’écriture. Mais, je n’avais pas forcément comme but d’en faire mon premier long métrage, c’est juste qu’à ce moment-là de ma vie, c’était la seule chose que j’avais envie d’explorer."
La réalisatrice Rungano Nyoni est née en Zambie, a grandi au Pays de Galles, et vit au Portugal. Diplômée de l’université de Birmingham, elle a réalisé plusieurs courts-métrages couronnés de prix, dont un BAFTA en 2010 pour The List, un Léopard d’Or à Locarno pour The Mass of Men en 2012 et une nomination aux Oscars pour Listen. I Am Not A Witch est son premier long métrage, développé au sein de la Résidence de la Cinéfondation et sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs au festival de Cannes 2017.
Pour l'interprète de Shula, la réalisatrice a auditionné près de 900 enfants en vain. C'est finalement par hasard qu'elle a rencontré Margaret Mulubwa grâce à son mari qui faisait des repérages pour le film. Alors qu'il prenait en photos des paysages sur une péninsule du Nord de la Zambie, la petite fille figurait sur certains clichés. Rungano Nyoni et son équipe ont parcouru plus de 5000 km pour la retrouver, interrogeant tous les chefs de village sur leur chemin. Ils l'ont finalement retrouvée et lui ont fait passer un essai avec 3 autres enfants.
I Am Not A Witch témoigne d'une terrible réalité, comme l'explique la réalisatrice : "Les camps de sorcières existent en Zambie et en Afrique en général, mais sous des formes très variées. La croyance en l’existence des sorcières est omniprésente et se manifeste sous de nombreux aspects. Mais mon film est un pur conte. Il n’est en aucun cas calqué sur la réalité. Si j’avais fait un film réaliste, j’aurais dû montrer les mauvais traitements et les sévices que ces femmes subissent."
En 2015, le film tanzanien White Shadow évoquait déjà le thème de la sorcellerie à travers la persécution des albinos, traqués sur le continent africain par des médecins "sorciers" persuadés que certaines parties de leur corps sont magiques.