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Fêtons le cinéma
702 abonnés
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4,0
Publiée le 13 octobre 2024
Gabriel e a Montanha emprunte, pour l’essentiel de son geste artistique, à deux cinéastes allemands s’étant aventurés au-delà de leur pays d’origine : d’un côté, Werner Herzog, le personnage de Gabriel réactualisant ce goût pour la démesure d’un individu égaré entre son origine sociale et le regard sur le monde qu’elle conditionne en partie, ses projets pharaoniques qui l’engagent sur le chemin de l’inconnu non sans narcissisme, sa folie intrinsèque enfin qui le change en un marginal que tout le monde observe avec étrangeté comme lui-même regarde ses semblables avec curiosité. D’un autre côté, Wim Wenders et son goût pour la dématérialisation du récit, pour la forme du road trip ponctuée de rencontres improbables et marquantes. Le réalisateur Fellipe Gamarano Barbosa confond habilement ces deux influences de sorte à composer une œuvre singulière et autonome, teintée d’une mélancolie douce correspondant à la dimension biographique du long métrage – puisqu’il rend hommage à l’un de ses amis proches, disparu dans des conditions similaires. La construction par prolepse, révélant la clausule en ouverture, fait planer sur l’odyssée africaine spoiler: l’ombre de la mort tel un esprit venu hanter tout à la fois le spectateur et le protagoniste principal, Gabriel jouant avec le feu en permanence . Il s’agit alors d’une marche en direction de soi brutalement raccordé à la nature et à la petitesse qu’elle lui impose : le microcosme rejoint le macrocosme, les paysages gagnent l’écran et écrasent celui qui les arpente imprudemment. Soit la vision nietzschéenne de la nature qui tour à tour inspire l’artiste et terrifie l’humain. Un grand film magnifiquement photographié et interprété.
Gabriel est un film languissant et énergique à la fois, entre documentaire et fiction, entre road trip admiratif et mausolée pesant pour un ami disparu. Il tente de dépasser son statut de touriste du monde, sans y parvenir vraiment, restant toujours le mungzu qui paye pour croire en l'authenticité de chacune de ses rencontres. Voyageur naïf, ni lui ni le réalisateur n'arrivent à dépasser les clichés du conquérant.
Inspirée de la vie d'un ami du réalisateur, une œuvre singulière mais décousue, aux décors naturels magnifiques, qui dresse un portrait sublime et bienveillant de l'Afrique.
pour évoquer le drame de Gabriel la construction choisie propose un angle intelligent et réaliste : revivre le voyage, en le ponctuant au présent des témoignages de ceux qui l'ont croisé. un hommage sincère, sans s'appesantir mais en montrant toute l'énergie, l'ouverture d'un jeune adulte en proie à la découverte du monde. même si le film aurait pu être un peu condensé, que l'Afrique est belle!
Entre fiction et enquête documentaire sur la disparition d'un jeune touriste brésilien en Afrique, le film est un récit de voyage à la fois cool et tragique, malheureusement un peu long et creux. L'empathie fonctionne à moitié avec le personnage central, certes enthousiaste mais aussi naïf et parfois arrogant. Pas de réelle perspective critique, pas vraiment d'esquisse d'explication quant au dénouement. Ça se limite à l'hommage d'un cinéaste à un ami et à une énième pauvre vision de l'Afrique, matière à clichés touristiques façon aventure-au-coeur-de-la-nature-et-au-plus-près-des-autochtones. C'est un peu agaçant. Et surtout, ça manque d'épaisseur, de mystère, pour dépasser le simple développement d'un fait divers.
Au milieu de tous les retours positifs, me voici. Je m'attendais à un récit émouvant, léger, une sorte d'ode à la liberté après avoir lu plusieurs critiques de presse, et j'ai été éberluée. Une question m'a taraudée pendant toute la séance : comment apprécier un film dont le personnage principal, inspiré d'une personne réelle, est tout simplement MORT à cause de sa propre stupidité ? Pas un seul instant Gabriel ne cesse de se comporter comme le pire touriste paternaliste qui puisse exister ! Il refuse tous les conseils que lui donnent gentiment les locaux, n'est pas agréable avec sa compagne, n'étudie quasiment jamais et, je le répète, est tellement têtu qu'il finit par mourir. Je n'ai pas perçu une seconde le côté libre et naïf du protagoniste (pourtant souligné par la presse et de nombreux spectateurs), mais à l'exact opposé j'ai ressenti une profonde antipathie pour cet homme prétentieux et manquant terriblement de bon sens ! J'ai rarement été aussi déçue par un film, et savoir que celui-ci se devait d'être un hommage audit Gabriel me laisse perplexe puisque j'ai tout détesté chez cet individu...
Tranche de vie d'un homme étant parti faire un tour du monde, aimant rencontrer les autres, voulant vraiment "vivre" son voyage, dans la rencontre de l'autre, dans l'expérience locale. Plaisant, humain, dommage que ce soit un peu long.
A la manière de " into the Wild" , ce biopic hommage nous emmène dans un road movie d'un jeune homme gourmand de la vie, mais aussi voulant en toucher les limites. fraîcheur, Liberté, humanitê, hymne à la nature sauvage.... Au delà de cela, j'ai beaucoup apprécié les dialogues prenant la forme de témoignages du passage de ce garçon qui a laisser des traces/souvenirs auprès de chacune de ses rencontres. Ce film ne parlerait il pas plus des autres qui l'ont connu? Ce qui est attachant dans l'évocation de ce garçon c'est que toutes ses rencontres sont jouées par les protagonistes eux-mêmes. Par moment en voix Off ils déclament leur ultime sentiment qu'ils ont éprouvé à son contact . Seul 2 comédiens pro incarnent le Garçon et sa copine. Au delà de cette fraîcheur, cela reste un film assez académique.
Un film attachant mais qui reste un peu à la surface entre le jeune voyageur blanc en Afrique noire qui joue à ne pas être un touriste avec un côté infantile et rêveur . Comment ne pas penser au magnifique film Into thé Wilde qui va beaucoup plus en profondeur !
Sujet poignant bien restitué, avec des paysages fascinants. L'acteur principal est surprenant, on oscille pas mal entre l'agacement et la crispation. Je recommande, surtout pour les amoureux de l'Afrique
Portrait d'un jeune homme qui parcourt le monde, avide de relations authentiques et de défis personnels. Il se montre tour à tour têtu, sensible, arrogant, émouvant... Ce n'est pas une victime, juste un jusqu'au-boutiste humaniste. J'ai aimé ce film qui nous embarque dans de beaux paysages avec un compagnon qui nous fait souvent sourire et qui m'a touchée. En plus, tiré d'une histoire récente et vraie... Je recommande.
Que ce titre mièvre n’est pas engageant !!! Que la première demi-heure du film semblable à un documentaire (film inspiré d’un fait réel) ne donne pas trop envie d’aller plus loin !!! Faute à des qualités filmiques et scénaristiques assez médiocres. Mais il est de ces rares films qui s’épanouissent sur la longueur… même si, ici, il s’étire un peu trop longuement parfois sous des aspects répétitifs. Et hop !!! On n’en a fini avec les points négatifs autour d’un film type docu fiction où heureusement la fiction prend le pas sur le docu pur souche assez vite dans le film et ce grâce à la personnalité complexe du jeune personnage central. De qui s’agit-il ? Un jeune brésilien effectuant un tour du monde de 1 an dont on sait dès le début qu’il est mort dans les tous derniers jours de son périple près du sommet du point culminant du Malawi. Tel « Sunset Boulevard », de connaitre d’entrée de jeu la mort du personnage central, concentre l’attention encore plus fortement sur la personnalité du jeune étudiant érudit en finalisation de son doctorat en économie. Dès le début que ce jeune globetrotter nous parait sympathique, faisant ami ami avec les autochtones et essayant de vivre comme eux. Un voyage long donne le temps de ne pas se comporter en touriste et permet de s’immerger complétement dans les us et coutumes des peuples. C’est ce que l’on croit. Mais le personnage est plus complexe que cela et de le voir habillé en Massaï en toute circonstances alors que les locaux ont délaissé le costume traditionnel donne très vite l’accent. Ce jeune homme est aussi victime de son origine et de sa culture bourgeoise ; il est contrairement à ce qu’il aimerait être un jeune occidental bourgeois à la recherche d’un idéal consommateur de biens touristiques comme les autres : l’Afrique est un parc d’attraction gigantesque pour lui. Son comportement ambigu devient donc très vite dérangeant et va jusqu’à le conduire à sa perte. Et en ce sens, le jeune ami du défunt ne se veut pas consensuel à propos de son pote et décrit la même jeunesse dorée occidentale que Sean Penn dans « Into the Wild ». D’un démarrage gentillet ce film tourne très vite à la critique du tourisme de classe. Et à se demander pourquoi ce jeune homme d’apparence humaniste n’agit pas chez lui au Brésil où les défavorisés se comptent par dizaine de millions… c’est moins glamour certainement. De fait, il finit par devenir insupportable et sa fin inéluctable, sans pathos, ne nous peine pas mais pose la question de savoirspoiler: après quoi il courrait encore dans les dernières heures de ce long périple de un an valant de mettre sa vie en danger . La critique de Alexis Campion dans le Journal du Dimanche synthétise bien ma pensée : « D’entrée carte postale, le film tiré de cette histoire vraie affirme sa consistance lorsqu’il révèle les contradictions de son héros : un touriste en sandales, a priori cool, généreux, mais toujours en fuite et parfois arrogant, finalement rattrapé par une éducation coloniale qui l’a « élevé» au-dessus des autres. » Même si on est en face d’un film banal, le message vaut la peine d’y consacrer 2h10. Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
comment notre société contemporaine occidentalisé, arrive t elle à faire perdre le sens de l'existence à ses enfants? à tel point que pour le retrouver, ils s'échappent pour tenter de le saisir auprès de ceux qui semblent l'avoir conservé ou de la nature la plus sauvage?
on sent. chez Gabriel cette fêlure profonde qui le conduit à la mort au bout d'un périple tambour battant en Afrique. le film vous retourne. pendant et après la séance. grâce aussi à une très belle distribution. à voir....