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Pascal
164 abonnés
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4,0
Publiée le 13 octobre 2023
Situé en Kabardie ( région de la région du Caucase à majorité musulmane dotée d'une autonomie en Russie), " Testnota" ( étroitesse) est une réflexion sur le lien ( communautaire et familial) à travers un évènement dont le cinéaste Karim Balagov fut témoin.
La fille d'un garagiste juif se voit obligé par sa famille de se marier avec un membre de sa communauté pour payer la libération de son frère kidnappé. Le cas de conscience finit par toucher différents acteurs du drame.
Présenté au festival de Cannes (2017) en section " un certain regard", le film fût remarqué et distingué.
C'est en effet une très grande réussite ( et premier opus d'un cinéaste russe qui aujourd'hui n'a encore réalisé que deux longs métrages avec celui-ci).
Certes, il y a une économie de moyens dans " Testnota" , mais Balagov traite ici de sujets fondamentaux que sont ceux de la liberté individuelle confrontée à la pression sociale et communautaire. Il évoque aussi les barrières entre les communautés qui ne sont pas franchissables facilement.
Le titre est très bien choisi et montre en quelques traits ce qu'est une vie étriquée, corsetée dans des traditions rigides ou la notion d'individu reste dans le meilleur des cas au stade théorique.
Au plan formel, la première partie qui pose toutes les cartes de l'enjeu sur la table est la plus réussie. Le second volet qui tente de traduire les sentiments intérieurs des personnages est sans doute moins accompli, mais on a ici affaire à un titre de premier ordre soutenu par un sujet d'une grande force.
On notera que les scènes sur la guerre de Tchétchénie ( située dans la même région mais à l'Est de la Kabardie) montrées dans une scène, font froid dans le dos en raison de leur violence insoutenable.
Un drame familial éprouvant, à l’atmosphère très sombre, avec des scènes intenses et poignantes mais également de grosses longueurs qui nuisent à l’ensemble, en dépit d’une brillante interprétation.
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1,5
Publiée le 28 janvier 2021
Il y a une scène documentaire vraiment macabre sur le meurtre de prisonniers de guerre. La mort agonisante de personnes réelles ce qui n'ajoute pas grand chose à l'intrigue du film. Tout d'abord il n'y avait aucune raison d'inclure ses séquences vidéo de personnes réelles sauvagement tuées sauf pour dans l'espoir que les gens regardent le film. La scène assez longue n'a absolument rien ajouté au film d'angoisse adolescente un peu ennuyeux. Tesnota - Une vie à l'étroit n'est pas un film à recommander à la légère et probablement à éviter pour dissuader le réalisateur de penser que c'est ce que les gens normaux aiment regarder. Évidemment ce n'est que mon opinion car pour quelqu'un d'autre c'est peut être un chef-d'œuvre. Alors jugez-le par vous-même mais c'est assez clair et vous voyez ce qu'ils font et vous pouvez entendre les gens crier...
Un film à voir surement. Pour certaines raisons humaines….Le film m'a fait penser à la littérature russe, qui traite de vraies questions philosophiques…..Genre, que doit on choisir entre l'honneur et l'amour...La question se pose pour cette famille, suite à un drame. Il se pose à la jeune fille à plusieurs reprises, à cette jeune fille qui aime son frère, et qui refuse le conformisme amoureux. C'est à mon avis un grand film sur la condition humaine, que cet enlèvement et cette demande de rançon à une famille juive "perdue" dans le Causase russe…..Je serais curieux s'il existe de lire le livre...Le film vous habite si vous respectez les sentiments qu'il offre de ces personnages;..il est hanté par la jeune fille, par sa folie destructrice presque… La dernière phrase du film est russe et sublime, elle dit à sa mère, "tu n'auras plus personne à aimer" Clap de fin...Que dire d'autre d'une femme ? Le film est un transport permanent de l'âme russe….Bref ce qu'il dit n'est pas innocent...Le gros reproche que l'on pourra faire, est au niveau formel ( images , cadrages, peu soignées, images et musiques insignifiantes, comme dans un film des Dardenne)….Malgré cela, le film m'a parlé….Je conseille….
Russie, Nord Caucase. Au sein d'une petite communauté juive, la vie d'une famille se trouve bouleversée après le kidnapping du fils et de sa fiancée. Il faut trouver de l'argent pour la rançon. La fille, Ilana, se retrouve coincée entre devoir familial, enraciné dans la tradition, et désir de liberté. Un premier film maîtrisé, intense, qui repose sur une mise en scène "à l'étroit" bien inspirée et sur l'énergie fougueuse de l'actrice principale.
D’un portrait de jeune femme bridée qu’on croirait balisé, on élargit progressivement à la description habitée d’une situation sociale intenable : l’énergie du désespoir semble repousser les limites du cadre, en de brusques embardées sensorielles.
Un peu déçue par ce film dont la bande annonce laissait présager une intrigue énigmatique, ponctuée par une b.o enivrante et nostalgique, mais le réalisateur abuse un peu des scènes longues, qu'il affectionne, et qui finissent par rendre le scénario plus si palpitant. Quelques longueurs ont néanmoins toutes leurs place dans ce sujet, et il y a de bonnes idées de placements de caméra. Le thème demeure tout de même intéressant, complexe. Les personnages, tous antipathiques sont perturbants...peut être trop ?, en tant que spectateur, je ne nourrissais aucune empathie pour ces protagonistes qui m' inquiétaient plus que tout. Cette froideur est un bon parti pris mais auquel je n'ai pas vraiment adhéré. À tel point que j'avais envie spoiler: qu'Ila se marie de force pour que son frère ressente de la culpabilité à son retour ! Cette situation aurait pu révéler des traits de caractère intéressant chez les personnages. J'ai par ailleurs souvent eu la sensation étrange que les décisions prises dans la narration n'étaient pas les bonnes...Néanmoins, Darya Zohvner reste une actrice captivante, qui porte très bien son rôle de femme/enfant et de fille/garçon qu'est Ila. J'ai hâte de la voir dans de nouveaux films !
Ce film pourrait être un bon épisode pilote d'une série suivant les péripéties d'une communauté juive en Russie, mais en tant que film on a du mal à accrocher : c'est certes bien joué (Ilana en particulier) mais lent, il ne se passe pas grand chose, on ne sait pas trop ce que le réalisateur veut nous montrer. La difficulté de compter sur sa communauté lorsqu'on a des ennuis financiers ? Les problèmes posés par la religion dans une relation amoureuse ? N'aurait à mon avis pas dû être au cinéma, d'autant plus que la fin prépare parfaitement un potentiel épisode 2.
Film coup de poing ! L'histoire se déroule dans une ville du Caucase russe où une jeune femme se débat contre le sexisme, l'antisémitisme, les us familiaux et communautaires. On est loin de l'esthétique fascinante de Call me by your name, pas de musique pop, pas de soleil, pas d'abricots ni de discussions sur la sculpture grecque, ici c'est sombre, glauque, violent, avec un écran carré et des plans serrés. On étouffe mais on applaudit le talent de l'actrice Darya Zhovner et du jeune réalisateur de 27 ans, Kantemir Balagov. Puissant !
Radical sur le fond comme la forme, "Tesnota" se révèle assez passionnant. Eclatement d'une cellule familiale, trahison d'une communauté, égoïsme, violence, recherche de liberté... Le spectre thématique est large. L'actrice Darya Zhovner est incroyable.
non, non et non...encore un film russe adoubé par la presse..à l'instar de Faute d'Amour, dont la magnifique photographie ne disait pas pas grand chose (des longs plans sur la rivière et la neige qui n'en finissent plus, des ébats dont on a l'impression qu'ils viennent combler un vide scénaristique plus qu'ils ne servent la tension dramatique, un père et une mère qui manquent tellement de compassion qu'ils en viennent à rendre inutile la présence du 3eme comédien qui est le plus important, à savoir le fils, etc) et dont la réalisation était soi-disant une critique de la société russe mais qui manquait au final de "chair" et d'incarnation pour parler du cynisme qu'il tentait de dénoncer, Tesnota pèche à vouloir trop en faire. Le problème quand on essaye de dire beaucoup d'un coup c'est qu'on s'enlise souvent dans l'indigestion et le vide. A la manière d'un Cassavetes, Balagov filme les personnages très serrés, longtemps, trop longtemps et tente de jeter "une petite lueur" du "dogme" de Lars Von Trier, caméra à l'épaule, image pseudo expérimentale. Le problème c'est que la comédienne principale qu'on suit, ne joue pas très bien et manque de compassion pour incarner le bon sujet du film. Les plans sur les visages ne disent rien parce que les visages filmés ne transpirent d'aucune émotion. En fait, c'est vraiment pas très bien joué. Le réalisateur est passé à côté d'un super sujet mais il a trop voulu en faire. 45mn "à la manière de" (Lars Von Trier) aurait amplement suffit. On s'ennuie beaucoup à voir ces comédiens qui essayent de jouer à la Cassavetes et dont les visages inutiles "cassent" le film. Même les costumiers y ont été de leurs pulls miteux, pour mieux nous faire comprendre qu'ils travaillent dans un garage et qu'ils n'ont pas beaucoup d'argent. Qu'on se rappelle seulement le magnifique film russe Elena (2011) d'Andreï Zviaguintsev présenté au Festival de Cannes, à sa retenu, sa délicatesse et sa profondeur pour réaliser à quel point les médias se fourvoient facilement ces temps-ci sur les films russes...
Un bon film russe, première partie intéressante, vers la moitié je me suis dit ... ok ce film fait un peu amateur qd mm ... mais finalement les derniers 20 minutes sont excelentes !!! Il raconte bcp ce film que je conseille vivement ✔�🎞
L’adolescence est un passage délicat dans la vie d’une personne, quel que soit l’endroit. Ici, le récit se passe en Caucase du Nord, dans les années 1998. Llana a 24 ans, elle est juive, elle est surtout amoureuse d’un pompiste de confession musulmane dans un pays où l’antisémitisme règne sous couvert du conflit en Tchétchénie. Son jeune frère doit épouser une jeune-femme juive mais il est kidnappé contre une rançon que ses parents pauvres ne peuvent payer. S’engage alors pour la famille un combat pour récupérer l’argent nécessaire pour secourir David.
"Tesnota Une vie à l’étroit" est un film russe. Pour une fois, ce cinéma ne s’enferme pas dans des clichés enneigés où il est question de familles capitalistes et de mafia. Ici, le point de vue est d’abord historique et c’est ce qui fait toute la grandeur de cette œuvre. Le scénario s’intéresse à un pan de notre histoire mondiale, en plein cœur de la Caucase, qui est hantée par le spectre de l’antisémitisme, et d’un conflit terrible qui a valu l’extermination de peuples musulmans, et la montée progressive du radicalisme religieux en Europe. Le film est un véritable choc. A commencer par l’incise terrifiante d’un documentaire de propagande qui vante le terrorisme et la tuerie de jeunes militaires par des sauvages. Cet instant du film bascule tout le récit familial dans un cauchemar qui rend lisible, soudain, la motivation de populations entières à quitter un pays pour la paix.
A ce sujet, le film prend de revers la question migratoire. Llana et son frère David ne supportent plus la fuite. Ils voudraient demeurer dans leur petite ville, même si les enlèvements, l’antisémitisme sont leur lot quotidien. Mais ils aiment. Et l’amour est plus fort que tout. Soudain, il devient possible de se battre, non plus pour partir mais rester auprès des siens. La petite histoire rattrape alors la grande histoire qui vient se confondre avec celle de cette famille où les enfants essayent de gagner leur émancipation et d’échapper au déterminisme social et culturel qui pèse en Russie. Le réalisateur regarde avec une très belle tendresse ce père qui essaye de concilier les appétences à la liberté de sa fille et son épouse, maladive, qui vit dans la douleur de la séparation.
Il faut surtout souligner dans cette œuvre l’extraordinaire travail qui est fait sur l’image. Jamais on n’aura vu un film jouer autant avec les couleurs. Le bleu surtout. La photographie très soignée fait penser à une toile impressionniste, renforcée par ces immersions de bleu, parfois de rouge et de blanc aussi. On pense naturellement à la variation sur les couleurs que Kieslowski était parvenu à produire dans sa fameuse trilogie Bleu Blanc Rouge. La poésie de la lumière permet au récit de ne pas succomber à une sinistrose radicale. Au contraire, le bleu vif qui émaille les regards, les vêtements, le décor apportent au film une lueur d’espoir face à des destins qui semblent, comme le titre l’indique, à l’étroit et perdus.
Lauréat du prix FIPRESCI lors du festival de Cannes 2017, Tesnota est un film-manifeste doublé d’un film-étape dans la vie d’exilés de ses principaux protagonistes, étrangers ici comme ailleurs. Dans ce premier film qui déjoue le thriller attendu, Kantemir Balagov dresse le portrait d’une jeune femme dont le cadre est celui, étouffant, de la situation multiethnique du Caucase. Ce très jeune réalisateur russe affiche déjà la maîtrise d'un cinéaste complet et aguerri. L’élève d’Alexander Sokurov est assurément doué. Au générique, l’auteur de Francofonia (2015) est crédité en tant que coproducteur et directeur artistique. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Un premier film mélangeant fiction et documentaire qui révèle une actrice extraordinaire : Darya Zhovnar. Par la composition des plans, l’étroitesse du format, le resserrement du cadre sur les visages et les corps, Balagov parvient à montrer combien son héroïne en mal de liberté étouffe sous le poids des traditions et des préjugés. Attention, cependant, le film utilise de manière très contestable une vidéo de propagande islamiste qu'il montre plein champ, un choix fort discutable du réalisateur. Voir ma critique complète sur mon site : newstrum.wordpress.com