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    Tesnota – Une vie à l’étroit
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    3,4
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    37 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 8 mars 2018
    En 1998, le Nord Caucase est encore secoué par la guerre entre l’armée russe et les groupes islamistes. Toutes les communautés ethniques et religieuses vivent avec la peur. Comme la famille juive d’Ila, qui travaille dans le garage paternel. Un jour, son frère est kidnappé avec sa fiancée et une rançon est réclamée aux parents. La solidarité communautaire joue à plein pour recueillir de l’argent. Et ça serait mieux si Ila renonçait à son petit ami Karbard pour épouser un prétendant juif dont les parents participent à la collecte…
    La solidarité ne suffit pas. Pour sauver le fils, les parents vendent garage et maison et sont contraints au départ. Ila, continue à faire souffler un vent de modernisme sur le poids des traditions familiales. Mais dans cette « vie à l’étroit », sa résistance est moins forte que le carcan : elle renoncera à ses hommes, le choisi et le promis. « Je n’ai plus personne à aimer », constate-t-elle avec amertume. L’honneur, le sacrifice et le renoncement… Les valeurs éternelles de la dramaturgie russe sont à l’œuvre dans le film de Kantemir Balagov.
    Tesnota est un beau film dans sa lenteur et son calme. Fluidité du récit, densité des personnages… Tout est en équilibre dans cette tragédie contemporaine d’un Caucase intranquille. « Est-il réellement humain d’obliger quelqu’un à se sacrifier pour sauver un proche », interroge le réalisateur ? Il aurait pu trouver des réponses dans la littérature russe, il a préféré puiser son inspiration dans Mouchette de Bresson et Rosetta des frères Dardenne. Les deux personnages de la mère et de la fille sont interprétés avec une vraie sensibilité.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 8 mars 2018
    Une brunette en salopette qui n’a pas froid aux yeux va être utilisée comme monnaie d’échange par ses parents dans un mariage arrangé pour sortir son frère d’une mauvaise passe. Classique et tragique…. A part l’occasion d’attirer l’attention sur la petite république autonome de Kabardino-Balkarie où vit une vieille communauté juive dans laquelle se déroule l’action, le regard désabusé, pour ne pas dire désespéré, porté sur la situation rend tout cela accablant et ne donne guère envie d’en apprendre plus. Dommage.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 mars 2018
    Dans des communautés égoïstes, une fille amoureuse sacrifiée par une mère juive pour sauver son fils des persécutions inter - ethniques.
    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 673 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 mars 2018
    Premier long-métrage russe du jeune Kantemir Balagov, né en 1991 à Naltchik, ¬capitale de la République caucasienne de Kabardino-Balkarie, pays considéré comme faisant partie de la poudrière caucasienne, là où se trouve le mont Elbrouz, sommet culminant d’Europe…. Balagov reprend un fait divers qui s’est précisément déroulé dans sa ville natale en 1998, fait divers mélangeant montée des antagonismes ethniques (la première guerre de Tchétchénie vient de s'achever) et tragédie familiale. Le film s’ouvre par une scène de fiançailles dans une famille juive, le fils David rencontre sa fiancée Léa et sa famille, sa sœur, Ilana, véritable garçon manqué, qui travaille avec son père dans le garage familial, est là, l’esprit ailleurs, ne pensant qu’à rejoindre Zalim, son ami kabarde (c'est-à-dire musulman) qu’elle aime clandestinement. Sans que l’on en connaisse la raison sinon que les kidnappings devaient être monnaie courante à l’époque, les jeunes fiancés sont enlevés par une mafia locale avec demande de rançon…on ne voit pas l’enlèvement, mais ses répercussions sur la famille….les parents ne veulent pas appeler la police pour ne pas mettre en danger les jeunes gens et s’adressent à la communauté pour rassembler la rançon…sans grande réussite…un des membres de la communauté, sans doute usurier, propose au père de racheter son garage et son stock à un prix dévalué…un autre, riche, propose son fils en mariage à Ilana…qui se retrouve coincée entre l’amour de sa famille, et ses désirs d’indépendance et d’émancipation…Tesnota, titre russe, veut dire étroit, le sous-titre français est « une vie à l’étroit » renvoie à ce sentiment de malaise lié à la trop grande exiguïté de l’espace que Ilana partage avec les siens, tout autant qu’à l’absence de perspectives offertes par cette ville de Naltchik dont les quelques aperçus que présente le film sont plutôt sinistres….Ilana ne trouve pas plus de sérénité auprès de son petit ami à la forte carrure mais à l’esprit étroit, fasciné par les vidéos de torture et d'égorgement de soldats russes par les islamistes tchétchènes, entre beuveries avec ses copains kabardes et musique techno.. Darya Zhovner qui joue Ilana, et dont c’est le premier rôle est une révélation, son corps sans cesse en mouvement, son visage parcouru d’émotions contradictoires, beauté sauvage qui se bat contre tous et d’abord contre elle-même. Le film est tourné en format quatre tiers, ce qui donne à la projection un écran carré …la caméra se glisse dans des intérieurs surchargés pour mieux nous étouffer…filme souvent de nuit sans profondeur de champ …, couleurs chaudes mais limite saturées….on pourra aussi regretter un manque de contextualisation…les tensions historiques entre communautés kabardes et juifs sont insuffisamment développées , c‘est dommage, et pourtant dans cette poudrière se haïssent Russes, Kabardes, Tchéchènes, avec comme dénominateur commun l’antisémitisme…
    Yves G.
    Yves G.

    1 457 abonnés 3 487 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 mars 2018
    Ila a vingt-quatre ans. Elle vit dans le sud de la Russie. Garçon manqué, elle travaile au garage de son père. Ses parents sont des Juifs pratiquants. Mais, en rupture avec la tradition, elle fréquente un musulman kabarde. Son frère David est moins audacieux. Il se fiance à une jeune fille de la communauté. Mais les deux fiancés sont kidnappés. Une rançon exorbitante est réclamée. Les parents de David et d'Ila n'ont pas les moyens de s'en acquitter.

    Bienvenue à Naltchik, la capitale de la république de Kabaldirno-Balkarie en Russie. Ses sympathiques habitants passent le temps en regardant des snuff movies et en rançonnant des Juifs.

    Décidément le cinéma russe nous prend aux tripes. Après Tarkovski, Lungin, Zviaguintsev, Loznitsa (qui certes est ukrainien mais tourne ses films en Russie) et Bykov, il faudra peut-être compter sur Balagov, un jeune cinéaste de vingt-cinq ans seulement, qui signe un premier film manifeste qui avait fait sensation à la sélection Un certain regard à Cannes l'an passé et qui a mis plus d'un an à se frayer une place sur nos écrans.

    D'abord une façon de filmer qui prend aux tripes. Des personnages cadrés en très gros plan, comme si la caméra était collée à eux, les empêchant de respirer, de se mouvoir dans des espaces confinés - justifiant le sous-titre "Une vie à l'étroit". Un montage truffé d'ellipses au risque parfois de perdre le spectateur mais qui donne au film un rythme haletant et font passer ses presque deux heures sans qu'on regarde sa montre.

    Ensuite un sujet éprouvant. Mais de quel sujet s'agit-il ? À lire le résumé que je viens d'en faire on pourrait croire qu'il s'agit d'un kidnapping façon "Tout, tout de suite", le film de Richard Berry inspiré de l'affaire du gang des barbares. Mais bizarrement, le scénario se désintéresse de ce qui arrive aux jeunes kidnappés, aux conditions de leur incarcération, aux motivations de leurs geôliers. Il se concentre sur les effets que cet enlèvement suscite dans la famille d'Ila. Car, pour payer la rançon réclamée, une famille de la communauté propose son aide. À une condition : qu'Ila épouse leur fils.

    Ila est face au plus terrible des dilemmes : sacrifier son frère ou lui sacrifier sa propre liberté en permettant la libération de David ? accepter de rentrer dans le rang, de "vivre à l'étroit" ou oser le sacrilège ? L'habileté du scénario est de rendre ce choix moins binaire qu'il n'y paraît et de faire d'Ila une figure de tragédie qu'on n'oublie pas de sitôt.
    velocio
    velocio

    1 302 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 mars 2018
    Originaire de Naltchick, capitale de la République autonome de Kabardino-Balkarie, région du Nord-Caucase incluse dans la République de Russie, Kantemir Balagov est un jeune réalisateur de 26 ans, élève d’Alexandre Sokourov, et "Tesnota – Une vie à l’étroit" est son premier long métrage. Présenté dans la sélection Un Certain Regard de Cannes 2017, ce film est inspiré de faits réels.
    Nous sommes en 1998, à Naltchick : dans la nuit suivant la célébration en famille de leurs fiançailles, David et Léa, deux jeunes de la communauté juive, sont enlevés par des membres de la communauté musulmane kabarde. Dans ce pays où l’antisémitisme est toujours d’actualité, pas question pour la famille de faire appel à la police. C’est vers la communauté juive que la famille va se tourner, la rançon exigée dépassant ses possibilités financières, sa seule richesse consistant en un garage dans lequel Ilana, la fille de la famille, travaille avec son père. A 24 ans, Ilana, plutôt sauvage, un peu « garçon manqué », pas mal rebelle, s’écarte du communautarisme ambiant en fréquentant Zalim, un kabarde. Autant dire qu’elle se trouve face à un terrible cas de conscience quand sa propre famille la pousse à accepter un marchandage qui permettrait de réunir les fonds nécessaires au paiement de la rançon : épouser Rafa, un garçon de sa communauté et pour lequel elle n’a aucune attirance, contre le versement d’une somme d’argent importante.
    Le point de départ du film ouvre la porte vers de nombreuses pistes : drame shakespearien, drame familial, thriller, film politique, film sur les antagonismes religieux, etc.. Dire qu’on ne retrouve pas un peu de tout cela dans "Tesnota – Une vie à l’étroit" serait mentir. Toutefois, ce qu’on voit surtout, c’est le premier film d’un jeune réalisateur malin qui veut absolument se faire remarquer dans un grand Festival. Le résultat ? Si le choix du format dit « format carré » (en fait 4/3 !) est judicieux, en osmose avec la « vie à l’étroit » des protagonistes du film, on ne peut pas en dire autant de l’orientation « film expérimental » que prend trop souvent "Tesnota – Une vie à l’étroit", avec, en particulier, l’utilisation abusive de filtres de couleur. Les images kaléidoscopiques que l’on subit alors, particulièrement fatigantes à regarder, sont en totale contradiction avec un thème faisant appel, avant tout, aux rapports humains et au dilemme cornélien vécu par Ilana. Lorsque le film laisse de côté ces effets inappropriés, le spectateur n’est pas « sauvé pour autant, se retrouvant face à une atmosphère sombre, avec peu de lumière. C’est alors qu’on en arrive sérieusement à se demander si on n’est pas en train de visionner un vieux sketch des Inconnus cherchant à caricaturer les films des pays de l’est.
    "Tesnota – Une vie à l’étroit" présente donc le défaut majeur du premier film gâché par la recherche excessive d’effets permettant à un jeune réalisateur, du moins l’espère-t il, de se faire remarquer. Certes, il n’y a pas que du négatif dans ce qu’il nous propose, mais on se permettra modestement de lui donner un conseil : dans sa production future, qui ne manquera pas d’arriver, qu’il sache faire le bon choix entre film cherchant avant tout à impressionner un certain public festivalier en faisant dans l’esbroufe et film plus humble cherchant avant tout à passionner les cinéphiles qui se rendent dans les salles.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 359 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 mars 2024
    Présenté en compétition Un Certain Regard à Cannes 2017, Tesnota nous plonge dans une famille à la fin des années 90 dans le nord Caucase de la Russie. Un jeune couple juif est enlevé et la rançon demandée est élevée. La communauté entière cherche une solution. Mais celle-ci semble toute trouvée, si en échange du paiement, un mariage peut être arrangé. A 21 ans, le cinéaste nous délivre une œuvre difficile sur les communautés juive en Russie. Il n’hésite pas non plus à nous imposer des séquences inadmissibles comme celle des soldats égorgés au travers d’une cassette vidéo. Kidnappings, meurtres, mariages forcés, destructions familiales, guerres entre tribus, argent, on comprend alors cette fougue qui traverse Kantemir Balagov à vouloir dénoncer beaucoup de traditions de son pays. Mais cette vision peine à nous atteindre et nous aurions préférés que certains moments nous soient épargnés.
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