The King : les secrets du tournage

Eugene Jarecki est un documentariste et producteur récompensé par de nombreux prix. Après avoir réalisé Le procès de Henry Kissinger en 2002, il a remporté en 2005 le Grand Prix du Jury au Festival de Sundance et le Prix Peabody pour son film Why We Fight En 2010, il a réalisé Move Your Money un court-métrage viral encourageant les Américains à quitter les grosses banques, « trop grosses pour couler », et à préférer des banques de proximité ou des crédits municipaux. En 2011, son film Reagan est présenté à Sundance avant d’être diffusé sur HBO et de remporter un Emmy. En 2013, The House I Live In, son film sur la lutte contre la drogue menée par l’Amérique, lui a valu un second Grand Prix du Jury au Festival de Sundance et un second Prix Peabody. Il est le producteur délégué du documentaire (T)error récompensé à Sundance, ainsi que de Denial qui sera diffusé sur PBS en 2017. En 2016, il a réalisé The Cyclist dans le cadre de la série «The New Yorker Presents » produite par Amazon.

le réalisateur Eugene Jarecki revient sur la genèse du projet Promised Land : "En 2014, j’ai décidé de traverser l’Amérique à bord de la voiture d’Elvis Presley. Ma famille m’a dit que c’était la crise de la quarantaine. J’ai répondu que c’était pour un film que je souhaitais faire sur la mort du rêve américain. À vrai dire, le pays semblait alors lui-même traverser une crise existentielle. Partout, les gens étaient nostalgiques d’une époque révolue. Le sentiment général était qu’il fut un temps où le pays était plein de promesses et qu’au cours de son histoire, il ne les a pas tenues. J’ai réalisé qu’Elvis était mort à 42 ans, en plein milieu de sa propre crise existentielle, et son histoire personnelle m’est apparue comme une métaphore troublante de celle du pays. Alors que sa vitalité personnelle et artistique a été condamnée par le cocktail destructeur du pouvoir et de l’argent, cette nation a aussi vu sa propre santé (la vitalité de ses institutions démocratiques) sapée par un capitalisme impitoyable et le détournement du bien commun au profit d’intérêts privés."

Au début de la campagne présidentielle de 2016 aux USA, Eugene Jarecki a pris la route et suivi le fantôme d'Elvis Presley à travers le pays, de sa maison natale de Tupelo, Mississippi jusqu’à Memphis, New York, Hollywood, Las Vegas, et, finalement, son lit de mort à Graceland. "J’ai vu dans la mort prématurée d’Elvis un récit édifiant de l’histoire de l’Amérique. Certaines personnes ont essayé de parler à Elvis – de le secouer, de le libérer de ses démons – l’ont supplié de faire sur lui-même le travail susceptible de le sauver. Mais toutes ces suppliques n’ont pas tenu face à l’attrait de l’argent et du pouvoir", analyse le cinéaste.