Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Dogman" et de son tournage !

Inspiré d'un fait divers

Dogman est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé dans une banlieue déshéritée de Rome à la fin des années 1980 et qui a fait date dans l'histoire criminelle italienne de par son extrême violence. Un toiletteur pour chien nommé Pietro de Negri a tué de manière particulièrement cruelle un certain Giancarlo Ricci, ex-boxeur sorti de prison qui passait son temps à le martyriser. Le film possède néanmoins quelques différences avec le fait divers comme par exemple le cadre temporel (Dogman se déroule de nos jours) et le fait que Negri ait longuement torturé son bourreau dans la réalité (ce qui n'est pas le cas dans le long métrage).

Note d'intention du réalisateur

"Comme cela s’est souvent produit pour mes films, il y a pour Dogman, à l’origine, une suggestion visuelle, une image, un renversement de perspectives : celle de quelques chiens, enfermés dans une cage, qui assistent comme témoins à l’explosion de la bestialité humaine… Une image qui remonte à plus de dix ans, quand, pour la première fois, j’ai pensé tourner ce film."

Un habitué de Cannes

Avec DogmanMatteo Garrone revient sur la Croisette en 2018 pour la quatrième fois. A sa dernière venue en 2015, il était reparti les mains vides avec son très ambitieux projet international Tale of Tales. Il avait fait sensation lors de son premier passage en 2008 avec le film de mafia Gomorra qui avait remporté le Grand Prix du jury. Reality, une satire de la télé-réalité, avait quant à lui reçu le Grand prix du jury en 2012. Avec Dogman, c'est le comédien Marcello Fonte qui a remporté le Prix d'interprétation masculine au célèbre festival.

Par hasard...

Matteo Garrone revient sur les circonstances originales de sa rencontre avec le (quasi inconnu jusqu'à présent) comédien Marcello Fonte qui joue le rôle-titre de Dogman : "Parfois la vie est pleine de surprises. Nous étions en train de faire le casting du film et nous étions allés dans un centre social. Dans ce centre, il y avait des anciens détenus qui étaient en train de faire des répétitions pour une pièce de théâtre. Marcello était le gardien du centre. Il aimait écouter les répétitions des spectacles et un jour, un des anciens détenus s’est senti mal et il est mort. Marcello a donc pris sa place au sein de cette troupe. Il s’est donc retrouvé à faire le casting pour Dogman et il a été choisi."

Une rencontre décisive

Matteo Garrone souligne à quel point sa rencontre avec Marcello Fonte a été décisive par rapport à la conception du projet : "Sa douceur et son visage antique qui semble venu d’une Italie en train de disparaître, ont contribué de manière décisive à rendre claire pour moi la façon dont je voulais aborder une matière aussi sombre, qui pendant des années m’avait à la fois attiré et repoussé, ainsi que le personnage que je voulais raconter : un homme qui, dans la tentative de se racheter après une vie d’humiliations, a l’illusion de s’être libéré, et avec lui son quartier et peut-être même le monde. Mais ce dernier demeure toujours inchangé, et presque indifférent."

Préparation pour Marcello Fonte

Pour se préparer à se glisser dans la peau de son personnage, Marcello Fonte s'est rendu pendant trois mois dans un centre de toilettage pour apprendre le métier de toiletteur canin. "J’ai aussi fait de la plongée pour les besoins du film. Il faut forcément un temps de préparation, c’est très important, on ne peut pas improviser ce genre de rôle", se rappelle le comédien.

Une thématique universelle

Pour Matteo Garrone, Dogman n'est pas seulement un film de vengeance ou de délivrance, même si cette thématique joue un rôle important. Il ne s'agit pas non plus d'une variation sur le thème (éternel) de la lutte entre le faible et le fort mais plutôt d'un long métrage qui nous place devant quelque chose qui concerne tout le monde : les conséquences des choix que nous faisons quotidiennement pour survivre. Le metteur en scène développe : "Dans cette profonde interrogation sur nous-mêmes, dans ce questionnement sur un homme qui a perdu son innocence, je crois que ce film est universel, "éthique" et non moralisateur : c’est aussi pour cela que je tiens beaucoup à souligner la distance avec le fait divers qui l’a librement inspiré. Tout a été transfiguré, à commencer par les lieux, les personnages, leurs psychologies."

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