Les qualités de Ron Howard sont connues. Un sens de la distribution et une direction d'acteur juste et fine. Ensuite, une qualité dans la reconstitution et un sens du détail, que ce soit dans les comédies, les films historiques, les films fantastiques ou les thrillers. Et il faut reconnaitre qu'il sait choisir ses scénarios. Et qu'en conséquence ses films dépendent de l'intérêt que provoquent ses scénarios, à défaut d'apporter une personnalité folle sur sa mise en scène.
Ici, il s'agit de l'histoire vraie d'une famille dans les États-Unis d’Amérique profonds (Ohio), entre violences familiales, alcoolisme, drogue, un ensemble d'ingrédients pour servir la narration. Nous suivons l'évolution d'une famille à partir du fils qui doit retrouver sans mère à l’hôpital suite à une overdose, alors qu'en même temps des moments clefs se jouent pour sa carrière (il sort de l'université et est sur le point de rejoindre un cabinet important). Le film gère ses retours en arrière et en avant avec brio: il a le dilemme de s'occuper de sa vie professionnelle ou de sa mère et sa soeur, bref le retour du passé et sa famille qu'il n'a pas choisit ou son amie et son nouveau métier.
La distribution est brillante avec en tête Glenn Close et Amy Adams (confirmant encore une fois son grand talent). Beau film choral qui arrive à parler de multiples sujets, effleurés, mais bien réels: différences sociales, riches, pauvres, famille, travail, racisme, addictions - drogue, alcool -, violence familiale. Malgré toutes ces thématiques, le film ne sombre pas dans le larmoyant et le mièvre. C'est une des qualités de Ron Howard de faire film réussi sur des sujets pareils.