Présenté en compétition au Festival de Cannes 2019, Parasite a remporté la Palme d'Or, décernée à l'unanimité par le jury. Il s'agit de la première Palme d'Or pour un film coréen. C'est aussi la Palme la plus vue en France depuis 15 ans avec 1 751 178 entrées.
Afin de préserver le plus possible le mystère autour de Parasite, Bong Joon Ho a écrit une lettre à l'attention des journalistes leur demandant de ne rien dévoiler de l'intrigue : "Je vous demande donc de bien vouloir protéger les émotions des spectateurs : Quand vous écrirez une critique du film, je vous prie de bien vouloir éviter de mentionner ce qui va se passer après que le fils et la fille aient commencé à travailler chez les Park, tout comme les bandes annonces s’en sont gardées. Ne rien révéler au-delà de cet arc narratif sera, pour le spectateur et l’équipe qui a rendu ce film possible, une véritable offrande".
Parasite marque le retour de Bong Joon Ho dans son pays et sa langue d’origine dix ans après Mother.
Tels sont les mots employés par Bong Joon Ho pour décrire Parasite. Il explique également qu'il s'agit d'"Une comédie sans clowns, une tragédie sans méchants" avec laquelle il a cherché à observer comment différentes classes sociales pouvaient cohabiter dans un monde où les rapports de classe sont de plus en plus violents : "Au milieu d’un tel monde, qui pourrait pointer du doigt une famille qui lutte pour sa survie en les affublant du nom de parasites ? Ils n’étaient pas des parasites au départ. Ils sont nos voisins, nos amis et collègues, qui ont été poussés vers le précipice".
Parasite marque la 4e collaboration entre Bong Joon Ho et Song Kang Ho après Memories of Murder, The Host et Snowpiercer. Song Kang Ho est l'un des acteurs les plus populaires en Corée. Il a également tourné avec Park Chan-wook (JSA, Sympathy for Mr. Vengeance, Thirst), Kim Jee-woon (Le Bon, la brute et le cinglé, The Foul King, The Age of Shadows) et Lee Chang-dong (Secret Sunshine).
Bong Joon Ho a voulu décrire les inégalités qui se creusent de plus en plus non seulement dans la société coréenne mais aussi dans le monde entier où le capitalisme règne sans partage. Seul l'emploi permet à différentes classes sociales de se rencontrer, "lorsque l’une est engagée en tant que domestique au service de l’autre" explique le réalisateur. Il poursuit : "Dans la société capitaliste d’aujourd’hui, il existe des rangs et des castes qui sont invisibles à l’oeil nu. Nous les tenons éloignés de notre regard en considérant les hiérarchies de classes comme des vestiges du passé, alors qu’il y a encore aujourd’hui des frontières infranchissables entre les classes sociales. Je pense que ce film décrit ce qui arrive lorsque deux classes se frôlent dans cette société de plus en plus polarisée".
Fort de son succès en salles et de l'engouement critique qu'il a suscité, Parasite ressort en salles dans une version en noir et blanc à partir du 19 février 2020. Une nouvelle version supervisée par Bong Joon Ho lui-même : "Je trouve fascinant de voir comment l’expérience de visionnage sera modifiée pour le public qui découvrira le film dans cette version. Je suis persuadé que chacun aura une opinion différente sur cette nouvelle version. La première fois que je l’ai vue, le film ressemblait presque à une fable, et j’avais l’étrange sensation de regarder une histoire d’une autre époque. La seconde fois, le film m’a paru beaucoup plus réaliste, tranchant comme une lame".