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Benjamin A
717 abonnés
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4,0
Publiée le 7 mars 2014
Nouveau portrait de femmes signé Joseph L. Mankiewicz. Cette fois c'est de Maria, une actrice d'origine espagnole. Dès le début on sait qu'elle est morte, on assiste à son enterrement, et le film est raconté en flash-back, la narration est toujours fluide. Ce film nous parle de rêve brisé, de passion ou encore de déception à travers plusieurs voyages entre les milieux Hollywoodien, la jet-set Française ou encore l'aristocratie Italienne. Le scénario est très bien écrit, nous offrant divers points de vues sur la même personne à travers huit flash-back, les personnages sont bien écrit, à l'image de celui joué par Humphrey Bogart, acerbe et tendre. Les thèmes abordés le sont fait de manière intelligente (les contes de fées (cendrillon) par rapport à la vrai vie, le bonheur, la corruption à Hollywood, le cinéma et les relations entre les producteurs, les scénaristes ou les acteurs...) Coté acteur, c'est formidablement interprété. Humphrey Bogart a la classe et comme souvent il est excellent. Ava Gardner est magnifique et au sommet de sa splendeur dans le rôle de Maria. Encore une fois Joseph L. Mankiewicz nous captive et nous passionne, sa mise en scène, sa direction d'acteur ou sa manière de nous raconter son histoire est excellente.
Homme aussi éclairé qu’il est cynique, Joseph L. Mankiewicz réalise dans «The Barefoot Contessa» (USA, 1954) le portrait dramatique d’Hollywood. Eclatée, la narration se partage entre trois hommes, trois caractères dont les différences donnent une image complémentaire et additionné de Maria Vargas, star élu par le cinéma américain après sa découverte en Espagne et un succès au cinéma. Entre les flash-back qui relatent la rencontre de cette belle femme innocente avec le milieu du cinéma, son enterrement a lieu. Le décor et la position des personnages dans cet enterrement sont la clé d’entrée du charme de l’œuvre. La tombe de la défunte est ornée de sa statue sculptée dans un blanc nacré, témoin de sa candeur. Le corps molesté par une mère violente, par le cinéma qui en a fait un objet du désir, et par une mort affreuse, la statue de Maria Vargas surplombe les hommes présents à l’enterrement comme pour les dominer enfin et éternellement. La narration, empruntée par Joseph L. Mankiewicz à son propre frère, Hermann, pour son scénario de «Citzien Kane», opère sur l’image de Maria un changement de focale, une multiplicité de point de vue. Pour chaque point de vue, le monde est vu différemment. Dans cette fluctuation des percepts, Maria Vargas demeure immuable, imperturbablement douce et naïve. Le monde du cinéma, par lequel tout commence, mène l’actrice sincère à une mort inéluctable. Hollywood, que maudissait Mankiewicz, est la machine de la corruption. Harry Dawes, réalisateur ami de Maria Vargas interprété avec élégance par Humphrey Bogart, raconte à son producteur l’histoire de Faust. Le cinéma est le diable là où l’amour véritable se fait dieu. C’est dans le refus violent du diable pour le dieu que Maria Vargas, dans son élan innocent trouvera la mort. Le mélodrame efficace de Mankiewicz, pertinemment porté par une triple narration, est accompagné d’une musique de Mario Nascimbene et dont les accords subtils sont aussi émouvants que la blanche sculpture.
En ce qui me concerne,les œuvres de Joseph wicz font mouche à tous les coups. Il faut dire que Mankiewicz est un scénariste de très haute volée,un directeur d'acteurs hors-pair,tout cela sans jamais se départir d'un sens inné de l'élégance et de la métaphore subtile. Nouvelle preuve avec "La Comtesse aux pieds nus"(1954),très révélateur mélodrame en Technicolor,qui sublime à la fois la beauté irréelle d'Ava Gardner et le charisme intemporel d'Humphrey Bogart. En lui-même,le film raconte l'histoire d'une Cendrillon plongée dans l'impitoyable milieu hollywoodien,puis dans la jet-set de la Riviera,et enfin dans la noblesse italienne. 3 mondes décadents ne misant que sur les apparences et les futilités. Maria Vargas,en cruel manque affectif,ne peut que s'y perdre,et ce même si elle peut compter sur le soutien du metteur en scène Harry Hewes. Leur amitié est très belle,car pure et désintéressée. Gardner et Bogart illuminent l'écran lorsqu'ils apparaissent ensemble. Edmond O'Brien en agent de presse huileux et Rossano Brazzi en comte impuissant sont des rouages essentiels de cette satire tout en flash-backs à plusieurs voix et en illusions cruellement déçues.
D'après Mankiewicz lui-même, "La Comtesse aux pied nus" serait une "version amère de Cendrillon". Cette définition semble plutôt juste. En effet, Ava Gardner est Maria Vargas, jeune femme qui a connu la misère en Espagne et qui a l'opportunité de devenir une grande actrice à Hollywood. Mais plus que la célébrité, c'est l'amour que Maria veut rencontrer. Comme Cendrillon, il s'agit de sortir de l'obscurité, pour voir la lumière et enfin rencontrer le prince charmant. Sauf que rien ne se passe comme prévu dans ce très beau film de Mankiewicz. La réalité est toujours plus forte que le conte. Elle vient s'immiscer dans le cinéma afin de le rattraper. Les personnages sont piégés, le rêve se brise, mais paradoxalement, la magie est là. Mankiewicz réalise un film surprenant et particulièrement émouvant.
Sorte de pendant au Eve que Mankiewitz réalisa quatre ans plus tôt et où il décrit les manigances d'une arriviste prête à tout pour devenir actrice, La comtesse aux pieds nus présente à l'inverse un personnage féminin qui devient star de cinéma sans le vouloir vraiment et qui se désintéresse très vite du petit monde hollywoodien, dont elle n'est pas dupe. Mankiewitz en profite certainement pour règler quelques comptes à travers le personnage odieux du milliardaire producteur, le cinéaste ayant alors prit ses distances avec les grands studios et monté sa propre boîte de production dont ce film est le premier bébé. Comme son chef-d'oeuvre de 1950, ce film est narré entièrement a posteriori par de nombreux flash-backs et de nombreux personnages, chacun apportant un éclairage nouveau sur les évênements. Mankiewitz fait ainsi un portrait subtil et riche de son personnage principal, dépeint à la fois comme une femme libre dans ses actes et ses amours et en même temps guidée et motivée par des espérances et des attentes irréalistes qui tiennent du conte de fée. Il paraît dès lors inévitable que le réalisateur ne conclut son film sur une note amère et désabusée.
Réalisateur surtout connu du grand public pour le film qu'il a renié ("Cléopâtre" avec E. Taylor et R. Burton), J. L. Mankiewicz est surtout l'un des meilleurs dialoguistes et conteur qu'ai connu Hollywood, un véritable génie de sa catégorie qui donna au cinéma de multiples portraits sensibles et complexes, le plus souvent de femmes et qui s'est imposé comme l'un des meilleurs directeurs d'actrices d'Hollywood. Avec ce magnifique film, évocation plus ou moins fidèle du parcours de R. Hayworth, il offre à H. Bogart un rôle magnifique, loin des rôles de privés qui ont jalonnés sa carrière et fournit à A. Gardner l'un des plus beaux écrins de sa carrière, la lumière sublime de J. Cardiff magnifiant chacune de ses scènes, sa beauté naturelle emportant tout sur son passage. On retrouve aussi dans le film le portait acide du milieu hollywoodien mais ce n'est rien comparé à celui de la jet-set. Les scènes s'enchaînent au rythme des flash-backs qui ne sont jamais inutiles et leur utilisation permet à Mankiewicz toutes les audaces. C'est beau, tragique, intelligent, pertinent et jamais poseur, c'est du très, très grand cinéma. Quand à E. O'Brien, dans un rôle complexe et dense, il n'a pas volé son Oscar.
Grand film de Mankiewicz qui offre un rôle merveille à la sublime Ava Gardner, le cynisme de Mankiewicz est éclatant dans ce film qui à travers une vision grinçante d'Hollywood c'est aussi celle des humains représentaient dans toute leur faiblesse mais aussi leur splendeur. La Comtesse aux pieds nus c'est aussi des dialogues savoureux notamment entre Gardner et Bogart. Un véritable chef-d'oeuvre du 7ème Art, une tragédie intemporelle.
Assurément 5* tant ce film frôle la perfection.C'est une oeuvre cinématographique qui est comparable à Phédre de Racine ou à la Cinquième Symphonie.Rien n'est laissé au hasard et le procédé de narration qui comporte 6 flash-bachs racontés par 3 personnes augmente le coté ultra-classique de ce drame.Tout est si beau qu'il est vain de décrire les multiples plans mettant oh combien en valeur Ava Gardner.C'est avec "Pandora" le film ou elle est la plus resplendissante.Depuis son apparition retardée, puisque on la sent d'abord danser sans la voir,puis la danse avec un de ses amants dans un camp gitan et sa tête qui se découpe dans un judas clair...Tout est fascinant.Linda Darnell à qui Mankiewicz avait promis le rôle n'aurait pas fait mieux.Tous ces compliments étant mérités,il n'en reste pas moins que bien que très admiratif,je n'aime pas ce film ou plutôt, je n'aime pas l'esprit de cet immense realisateur.Ici, il a tout conçu avec une liberté totale: mise en scène et scénario.Il s'est donc mis à nu.Cet homme ne croit pas au bonheur,c'est évident et il n'hésite pas au travers des nombreux dialogues face à face à nous le prouver.Maria se comporte comme une Cendrillon lucide mais hyper égoiste avec ses amants de passage qui n'en peuvent mais et ses deux premiers compagnons encore pires qu'elle.Quant au troisième,monstre absolu ,il n'aura pas une pensée pour cette femme qu'il sait cependant être très amoureuse de lui.Il y a des artistes comme cela d'une grande intelligence mais d'un cynisme inquiétant.En dehors de "Madame Muir" qui me fait verser des larmes cinématographiques ,les autres films de Mankiewicz ne me touchent guère...Il y a tout un mode entre lui et mon réalisateur préféré John Ford.
Rarement ai-je visionné film plus soporifique ! «La comtesse aux pieds nus» (1954) est un monument d'ennui; j'en baille rien que d'y songer encore. Un chef-d'oeuvre universellement reconnu? C'est possible, mais, désolé, il m'a laissé plus froid que le cap Nord au creux de l'hiver. D'abord c'est outrageusement bavard. Cette logorrhée interminable qui, du début jusqu'à la fin, explique tout est assommante. Il est classique de louer «l'esprit» de la prose de Mankiewicz. Je la trouve pour ma part inutilement redondante et sa drôlerie réputée est tout à fait «téléphonée». Mais, plus grave, la réalisateur est totalement rebelle au langage propre de l'image. Hormis les mimiques archiconvenues des acteurs, les images de son film ne montrent, ne disent, ni ne suggèrent rien! Et la musique? Elle est sirupeuse, bien sûr omniprésente, et elle vous colle aux doigts. Et les flash-back? Soyons sérieux! Citizen Kane date de 1941, ça commence à dater. D'autant plus que Carné usait déjà du procédé en 1939. Et le personnage de Maria Vargas? Il ne m'a pas convaincu une seule seconde tant les tirades que lui a données le réalisateur sonnent faux. Et le jeu des acteurs? Il est plus académique que le pire des tableaux de Gérôme. Et le tout baigne dans une ambiance ouatée, artificielle, carameleuse, fadasse, avec des décors kitsch à souhait, qui m'a causé l'une des crises d'urticaire cinéphilique les plus graves qu'il m'ait été donnée de contenir. Je ne comprendrai décidément jamais rien au cinéma hollywoodien.
Aussi grand scénariste que réalisateur, Mankiewicz nous offre ici un conte de fées cynique, désenchanté et teinté de mélancolie. Le cinéaste nous montre l'être humain dans toute sa faiblesse mais aussi dans toute sa splendeur, parallèle entre Hollywood et la réalité que fait souvent Harry Dawes, magnifiquement interprété par un Humphrey Bogart au sommet de son talent. Face à lui, Ava Gardner est sublime de force et de fragilité dans un de ses plus beaux rôles. Les dialogues sont savoureux.
Un film bien décevant qui a beaucoup vieilli comme Bogart. Ava Gardner ne crève pas spécialement l'écran, il faut dire que la direction d'acteurs m'a paru particulièrement lourde et le caractère des personnages sans nuance, seul le texte off apporte de la richesse au film.
Ce film se divise en trois parties, la première la plus intéressante avec la rencontre de Bogart et Gardner, ou l'on peut voir une critique du monde du cinéma plutôt appréciable. Ensuite les deux dernières parties ne m'ont pas intéressés. Le scénario inventé, mais apparemment inspiré de la vie de Rita Hayworth est pas mal, mais il ne m'a pas captivé, loin de là. Ensuite les images ne m'ont pas du tout plu, il est clair que ce film a vieilli, les décors sont démodés, la photographie ne fait pas du tout naturelle, les longueurs s'accumulent, du coup le rythme en pâtit, du coup de l'ennui. Certains considèrent ce film de Mankiewicz comme l'un des meilleurs films de Bogey, pourtant sur imdb il n'est classé que 31ème, ce qui est sur c'est que ça ne sera pas grâce à moi si le film gagne des places à ce classement.
L'objectivité oblige à dire qu'on n'est pas dans le chef d'œuvre. La faute à des dialogues interminables et moyennement gérés (attention on va discuter un moment je m'assois, et je pose mon chapeau), le face à face entre les deux milliardaires étant carrément raté (une confrontation en période de stress ne peut se passer de la sorte). Ces réserves faites le film n'en reste pas moins excellent, en tordant le cou au mythe de Cendrillon avec un prince charmant complètement dérangé, Mankiewicz en profite pour se payer le portrait de quelques types qui se croient tout permis parce qu'ils ont de l'argent et c'est plutôt bien vu. La construction du film à le mérite d'éviter le mélo. Ce film n'est pas celui ou Ava resplendit le mieux mais certains plans n'en restent pas moins assez fabuleux.
réunion de talent, l'œil perfectionniste de Mankiewicz, donne encore une fois une leçon de cinéma, sans temps mort, le film déploie avec justesse et finesse, les ficelles d'une histoire cousue de fil noir, il ne pouvait en être autrement, le cynisme de la société du "grand monde", hypocrite
et sans noblesse. la jeu toujours juste de Bogart, blaser au bord du gouffre, mais toujours droit dans ses bottes, il ne se laisse pas démonter, figure forte, paternelle, et Ava Gardner, naturellement belle et attirante, mais qui ne cherche pas à s'embellir, qui cherche la retenue, la justesse, encore une fois. Puzzle de flash back qui se construit pour un conte de fées, où le destin s'invite à la danse, danse gitane bien entendu.
Un drame très bien construit et subtilement équilibré. Il y a un thème mélodramatique central, mais aussi un aspect très autobiographique dans un scénario en mise en abîme (un réalisateur se filmant sous les traits d’un Bogart plus mur, clairvoyant et désenchanté que jamais), faisant la part de la satire sarcastique du monde du show-biz et de la jet set comme d’une mélancolie navrée. Le romanesque est lesté par un réalisme implacable, le monde du spectacle démasqué dans son cynisme et ses illusions mortelles. Qualité ultime de l’œuvre : elle montre comme très peu d’autres à quel point le spectacle est une excroissance du pouvoir de l’argent.