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    Nostalghia
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    Benjamin A
    Benjamin A

    713 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 mai 2015
    Après quelques voyages en Europe, Andreï Tarkovski décide, en 1982, de définitivement quitter l'URSS et part alors en Italie où il coécrit et met en scène Nostalghia. Il y raconte l'histoire d'un poète russe parti en Italie, accompagné par une jeune interprète, faire des recherches sur un compatriote compositeur.

    Malgré deux récentes déceptions avec le cinéma de Tarkovski, je gardais une immense estime pour ce cinéaste, notamment grâce à des œuvres comme Andreï Roublev ou Solaris, mais je ne m'attendais pas à une telle claque avec Nostalghia. Je retrouve ce qui m'a plu dans d'autres de ses œuvres, à savoir une grande richesse, tant dans l'écriture que dans la mise en scène mais aussi une atmosphère hypnotique, fascinante et magnifique. On entre dans son oeuvre dès les premières secondes et la sublime scène d'ouverture pour n'en sortir que fasciné et interrogé par une oeuvre à part, unique et mystérieuse.

    Se déroulant en Italie, on comprend assez vite le titre où Tarkovski semble déjà nostalgique de sa terre natale et laisse tout le long planer un soupçon de mélancolie sur son récit. Autour de ce personnage poète, on retrouve les interrogations, parfois tout en symbolisme, que le cinéaste a souvent fait apparaître dans ses œuvres, autour de la vie, de la place de l'homme sur la terre, ce qu'il doit en faire ou encore la mort et les divers sentiments. D'une richesse incroyable, il brasse ses thèmes avec subtilité, créant ainsi une poésie presque fantastique, d'une incroyable beauté. Les personnages sont là aussi très bien écrits, tout comme les relations qu'ils vont développer, servant à merveille les thématiques et l'atmosphère que Tarkovski met en place.

    Tarkovski prend son temps et livre une oeuvre contemplative dans laquelle il nous immerge dès les premières secondes grâce à la mise en place d'une atmosphère aussi fascinante que mystérieuse qui va prendre de plus en plus d'ampleur, mais aussi de puissance et notamment émotionnelle, plus on avance dans le récit. Il déborde d'idées, notamment dans la mise en scène mais aussi les magnifiques séquences oniriques où on a l'impression d'être au coeur du récit et aux côtés des personnages. Esthétiquement magnifique, Tarkovski use très bien de divers éléments (brume, inclusion de la couleur dans les scènes en noir et blanc etc) et sublime les paysages, donnant lieu à des scènes magistrales, fortes et mémorables. Devant la caméra, Oleg Yankovsky bénéficie de l'excellente direction du metteur en scène de Solaris et retranscrit très bien tout le désespoir et les interrogations de son personnage, tout comme la relation qu'il entretient avec sa traductrice.

    Rarement je n'ai, à ce point, été subjugué et fasciné par une oeuvre. Entre mélancolie, poésie et mystère, Tarkovski, pour son premier film après son exil de sa terre natale, livre une grande et magnifique oeuvre, hypnotique et inoubliable, que je ne manquerais pas de revoir pour essayer d'en cerner tous les contours et la richesse.
    Bernard D.
    Bernard D.

    112 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 décembre 2017
    Dans le cadre de la rétrospective consacrée à Andreï Tarkovski, j’ai vu son avant-dernier film « Nostalghia » sorti en 1983. Ce film étant le plus autobiographique du cinéaste, une petite note chronologique est nécessaire :
    1) Le film est dédié à sa mère récemment décédée ce qui explique l’importance des premières scènes avec la Madonna del Parto enceinte et dont le ventre libère une nuée d’oiseaux dont les plumes redescendent doucement sur terre … et avec dans les cheveux d’Andrei une petite tâche blanche, marque du St Esprit ?
    2) Suite à des conflits avec les autorités, Tarkovski a dû quitter sa Russie natale en 1982 pour l’Italie mais en laissant en gage sur place sa femme, son fils et son chien.
    « Nostalghia » raconte l’histoire d’un grand poète russe (comme son propre père) venu sur les traces d’un musicien exilé en Italie mais qui a pu rentrer dans sa Russie natale pour s’y suicider. C’est la douleur des souvenirs peut-être à jamais perdus que ce film raconte et qui amène à l’irréalité de l’instant présent. De fait Andrei va refuser les avances que lui fait son interprète italienne d’une beauté rayonnante car « les sentiments inexprimés ne s’oublient jamais », et il trouve les gens dits normaux vains. Le poète va progressivement s’identifier à Domenico, le fou du village mystique qui prône en un changement radical du monde matérialiste et aspire à nouveau monde de liberté et de spiritualité. Domenico ira jusqu’à un sacrifice purificateur et rédempteur … pendant qu’Andrei réalisera son vœu en traversant avec une bougie bien symbolique la piscine miraculeuse de Ste Catherine à Bologne pour « sauver l’humanité ».
    In fine la nostalgie conduit à un rejet de la réalité du monde présent et à une croyance ferme envers son passé, une foi dans la valeur de ses souvenirs ... d’où la merveilleuse scène finale où Tarkovski a reconstitué à l’intérieur des ruines de l'abbaye de San Galgano sans plafond (ouverte à tous ?), sa datcha devant laquelle Andrei et son chien contemplent le reflet de sa vie, de ses souvenirs dans une petite mare.
    Ce film qui a parfois des petits cotés Felliniens (les occupants de l’hôtel des thermes à Bologne, les personnages figés dans la scène tournée à Rome …) et d’une plastique assez époustouflante alternant le noir et blanc et la couleur, avec des plans séquences très lents filmés avec des variations subtiles de la lumière, de la profondeur de champ, le retour dans le champ de la caméra de personnes filmées au début du plan … le tout avec une bande son très riche et – seul point optimiste du film – à 2 reprises l’hymne à la joie de Beethoven. On retrouve dans ce film l’importance de l’eau qui probablement comme l’eau du baptême, permet de régénérer la vie (scène des thermes de Bologne où les personnes « veulent la vie éternelle », l’eau dans la maison de Domenico, l’eau de la petite mare dans la scène finale).
    Bref un film d’un peu plus de 2 heures … d’une profonde richesse et d’une beauté enivrante.
    Kiwi98
    Kiwi98

    263 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 octobre 2017
    Rien n’avait préparé le cinéma d’Andreï Tarkovski à une œuvre aussi vertigineuse, passionnante et douloureuse que « Nostalghia ». Sorti à l’orée des années 1980, alors que son réalisateur commence tout juste son exil en Europe, ce film est un ouragan de beauté semi-autobiographique au sein duquel les tourments laissent place à la nostalgie, au doute, et à l’autodestruction. « Je suis las de ces beautés écœurantes » clame d’entrée de jeu le personnage principal, Andreï Gorchakov, un poête russe perdu dans une Italie brumeuse, hanté par les souvenirs et sa terre natale. Ici, la réalité vacille, comme une flamme sur une bougie, et la raison se perd dans le labyrinthe des regrets. Car Andreï Tarkovski nous projette dans une expérience repoussant les limites du cinéma et de notre patience de spectateur à travers un récit austère, spectral, et apathique.

    Il est dit qu’un artiste atteint son zénith lorsqu’il parvient à un haut niveau de souffrance. Fraichement exilé d’Union Soviétique, Andreï Tarkovski entame le tournage de « Nostalghia » en Italie, en collaboration avec le célèbre scénariste Tonino Guerra. Le choix de l’Italie n’est, bien sûr, en rien anodin, puisqu’il s’agit de la terre de l’humanisme, des arts, de la renaissance, également doté d’un patrimoine cinématographique pour lequel Tarkovski n’a jamais cessé de clamer son admiration. Et pourtant, « Nostalghia » est un film issu du doute, et de la nostalgie de son auteur pour son pays natal. « Nostalghia », plus qu’une forme d’autobiographie, est donc un film sur le malaise et le sentiment d’échec de son auteur. On pourrait lui relever une empreinte quasiment documentaire, tant il retranscrit à la perfection le marasme de l’exil et le poids destructeur de la nostalgie. À ce titre, Gortchakov, s’il a son corps en Italie, à son esprit en Russie. Et Tarkovski n’hésite à nous entrainer dans le crépuscule de ce personnage à la fois halluciné et désenchanté. Sa lassitude, sa souffrance, en font un parfait personnage tarkovskien. Véritable fantôme enfermé dans la brume, Gortchakov est un trou noir, un homme dégoutant, incapable d’aimer, terne, une silhouette spectrale dénuée de désir.

    On pourrait maintenant revenir à une scène au début du film. Une séquence à faire s’émouvoir le plus déterminé des cyniques. Eugenia, interprète italienne de Gorchakov, entre dans une église. Elle pose alors une question à un prêtre : « pourquoi les femmes prient-elles autant ? ». À cette question, l’homme lui répond : « les femmes sont faites pour faire des enfants et les éduquer le mieux possible ». Si ce dialogue a de quoi faire rougir un spectateur progressiste, il ouvre l’une des plus belles scènes de l’histoire du cinéma. Fascinée par une jeune femme en train de prier, Eugenia s’arrête, et l’observe alors qu’elle est en train d’ouvrir la robe d’une statue de la Vierge. En sort une nuée d’hirondelles, ainsi qu’une représentation de « La Madonna del Parto » de Piero della Francesca. Ce que nous suggère ici Tarkovski, c’est que la quête du bonheur n’est qu’un artifice nous détournant de notre vraie route : la quête de la vérité, à travers l’expérience esthétique. Car « Nostalghia » se passe dans un monde pré-apocalyptique ou le bien-être et la modernité n’ont aucun sens.

    Un autre personnage intervient dans ce récit tortueux et sensoriel : Domenico. Secondaire dans la narration, il est pourtant le protagoniste le plus important. Sa folie ne tarde pas à fasciner Gortchakov, qui prend rapidement contact avec lui. Dans l’un de ses rêves, le poète va jusqu’à le voir apparaître à sa place dans son reflet, un moment onirique d’une poésie affolante. On note également le plan-séquence ébouriffant de beauté nous faisant visite sa demeure, nous rendant directement compte de la folie du personnage. Comme s’il n’était déjà pas déjà suffisamment explicite, Tarkovski met en scène, à travers les traits de cet homme, ce qu’il a peur de devenir, et ce que Gortchakov peut potentiellement devenir. Car Domenico a une obsession : traverser une piscine vide avec, à sa main, une bougie allumée, pour « sauver l’humanité ». Et à la fin du film, c’est donc Gortchakov qui accomplie cet acte. À ce titre, il est quasiment impossible de parler de « Nostalghia » sans revenir à cette scène, tellement belle qu’elle en devient indescriptible. Tarkovski parvient à l’apothéose de son cinéma en dépeignant ce solitaire essentiel, mettant en avant toute sa souffrance. Cette scène est si absurde, si gratuite, longue et modeste, qu’elle se transforme rapidement en séance d’hypnose. L’Humanité contenue dans une flamme prête à s’éteindre, ou comment nommer l’innommable et sonder l’insondable.

    « Nostalghia » est également une romance tragique et pathétique entre Gortchakov et Eugénia, s’achevant sur une séquence particulièrement difficile. Eugénia déverse toute sa rancœur sur un homme sibyllin, et Tarkovski nous laisse regarder tout le mal-être découlant de cette femme ayant pour seul désir celui d’être aimée. À la fois désespérés et désintéressés face au sublime, les personnages de « Nostalghia » pousse le film à aborder un nombre considérable de pistes philosophiques, métaphysiques, métaphoriques, et politiques, avec une acuité unique, conservant la majesté si singulière de cette œuvre. Tarkovski ne se contente pas de reconstituer benoitement le sentiment de nostalgie, mais l’invoque avec une force que l’on pourrait lucidement qualifier de divine.

    Ainsi, « Nostalghia » s’emploie à une gnoséologie de la mélancolie, de la désillusion, et du désespoir, faisant une lecture iconographique de l’impossibilité de vivre tout en subjectivisant le temps, conduisant dans les abysses intimes de notre personne. Oui, « Nostalghia » est un film difficile, mais pas compliqué. Nous croyons plonger dans une ambiance flottante, en réalité, nous tombons rapidement sous le choc d’une telle puissance dramatique. Pas de symbolique, pas d’allégorie, pas de didactisme, seulement l’impression d’assister à un miracle, d’avoir le temps sur les tempes, d’être dépossédé de tout contrôle. Et si seulement il était possible d’arrêter là… Mais rarement, voire jamais, un film aura retranscrit avec autant de sagesse et de subtilité le sentiment amoureux, dans une dimension aussi tragique. On pourrait s’extasier indéfiniment devant la beauté de ces plans, ces dialogues disposant tous de multiples niveaux de lecture, cette errance à la fois géographique et psychologique, ou encore ce rythme ciselé avec une précision d’horloger… Car l’espoir est un combat de tous les jours, dans un monde courant tout droit vers sa fin.

    À titre personnel, je ne considère pas le cinéma comme étant un art. Pourtant, chaque plan de « Nostalghia » est un tableau de maitre. Car Andreï Tarkovski est au cinéma ce que Titien est à la peinture, ce que Bach est à la musique. Et ne jamais avoir vu son œuvre, c’est comme ne jamais avoir vu la lune la nuit. Un film-monde métempirique. Un chef-d’œuvre primordial. Une fascination. Un sacrifice.
     Kurosawa
    Kurosawa

    587 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 janvier 2018
    Les films d'Andreï Tarkovski ne sont pas des plus optimistes, et "Nostalghia" est l'un de ses plus désespérés. Comme le cinéaste, son personnage est en exil dans une Italie embrumée, atteint de nostalgie – à comprendre ici au sens de "maladie mortelle" – et plonge dans une crise existentielle irrémédiable. Loin de coller au point de vue d'Andreï, le film lui oppose l'espoir d'un fou pensant encore sauver le monde. En effet, Domenico demande à l'exilé de traverser la piscine vide de son hôtel en tenant une bougie à la main, sans que celle-ci ne s'éteigne. Le geste est à la fois dérisoire et incompréhensible mais sera pourtant tenté par Andreï lors d'une séquence finale éblouissante, peut-être le sommet du cinéma de Tarkovski. Loin de sa Russie natale, le cinéaste retranscrit ce sentiment d'un monde qui s'enflamme et, qu'on croit encore ou non en lui, la mort est inévitable : face à l'indifférence des hommes, ne reste plus qu'un dernier cri de révolte, un ultime souvenir avant l'apocalypse. L'expérience est exigeante, parfois aride, mais vaut le coup d'être vécue, rien que pour son final bouleversant.
    Anaxagore
    Anaxagore

    127 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 avril 2007
    «Nostalghia» (1983) est l'avant-dernier opus de Tarkovski, le premier tourné en exil, en Italie plus précisément. Et c'est bien évidemment.... une splendeur absolue, l'une des sept merveilles du septième art (oui, oui, je sais, la comptabilité de mon panthéon cinématographique est plutôt surréaliste! Mais qu'importe! Au sommet de celui-ci, les calculs d'épicier n'ont plus cours). Gortchakov, un poète russe, en fait l'alter ego du réalisateur, voyage au pays de Dante sur les traces d'un musicien du XVIIIème siècle, l'un de ses compatriotes en exil. Ses deux seuls interlocuteurs sont la jeune Eugenia qui le guide et le fou Domenico. Il renoncera aux avances de la première pour réaliser le voeu «fou» du second: traverser les eaux chaudes d'une piscine miraculeuse en tenant dans la main un cierge allumé. Avec «Le miroir», il s'agit du film visuellement le plus éblouissant du réalisateur (la scène de la Madone aux oiseaux, les vues des ruines de l'abbaye de San Galgano, les évocations de l'épouse, des enfants et de la terre natale). Il aborde par ailleurs tous les thèmes qui seront portés à leur aboutissement dans «Le sacrifice»: la nostalgie du Royaume de Dieu, ici mise en parallèle avec la nostalgie de la terre natale, l'opposition entre la sagesse des hommes et la folie ou sagesse divine (c'est d'ailleurs Erland Josephson qui incarne le personnage de Domenico avant d'incarner celui d'Alexander dans «Le sacrifice»), la dénonciation du matérialisme de l'Europe occidentale et la nostalgie de ses racines chrétiennes, le thème du sacrifice rédempteur, ici tant celui de Domenico que celui de Gortchakov... On ne peut qu'en faire le constat: l'ami Tarkovski n'aura réalisé que des chefs-d'oeuvre (et je ne galvaude pas le mot!). Qu'il lui soit une nouvelle fois rendu hommage!
    Julien D
    Julien D

    1 204 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 février 2014
    Malgré tout son talent, le défi de matérialiser à l’image l’ennui d’un individu sans provoquer celle du spectateur aura été casse-gueule pour Andreï Tarkovski. En fait ce n’est qu’à la condition de savoir qu’Andrei Gortchakov, cet intellectuel russe que le déracinement rend nostalgique, n’est autre que l’alter-ego de Tarkovski lui-même, que le sentiment le plus contagieux n’est pas l’ennui bien bel et bien la mélancolie qu’a pu ressentir le cinéaste en réalisant son premier film loin de sa Russie natale. A ce mal du pays et à ces longs discours déclamatoires faisant l’apologie de la culture russe, le réalisateur a, comme à son habitude, ajouté toute une réflexion métaphysique sur la condition humaine et sa place dans l’univers, passant notamment par des flashbacks assez abstraits dont la photographie renvoie directement à celle de ces précédents films. Loin des délires mystico-futuristes qui l’on rendu célèbre, cet avant-dernier film de Tarkovski est réellement un témoignage plein d’humilité, que les dialogues plaintifs et le récit longiligne, filmés avec de longs mouvements de caméra langoureux, rendent immanquablement déprimant.
    stebbins
    stebbins

    503 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 septembre 2007
    Quand la petite flamme d'une bougie se noie dans l'immensité d'une piscine en ruine, cela donne : Nostalghia ! Pour commencer cette critique, je citerai Tarkovski : " Les sentiments inexprimés ne s'oublient jamais ". Telle est l'impression que je garderai de son chef d'oeuvre. Quelle pudeur ! Quelle profondeur ! Difficile d'être rationnel et d'expliquer un film si unique, personnel et bouleversant. On en garde un souvenir, une impression, une atmosphère...Nostalghia est une oeuvre flamboyante , sensuelle et organique, qui traite de la marginalité d'un homme ( Domenico, joué par Erland Josephson ) qui semble penser - je dis bien qui " semble ", dans la mesure où Andreï Tarkovski n'a jamais empêché son spectateur d'interpréter librement ses films - que la paix intérieure de l'Homme se gagne grâce au sacrifice ( acte éponyme à l'ultime film de Tarkovski ). Ce film, tourné en Italie, traite également de la nostalgie d'un intellectuel russe regrettant son pays natal, et qui s'éprend platoniquement d'une jeune et ravissante italienne...C'est l'histoire de ce couple, c'est l'histoire d'une promesse, c'est l'histoire de l'être humain ( qu'il soit " normal " ou fou ) qui se consumme à la manière d'une bougie, rongé par son existence devenue absurde, faute au nihilisme contemporain à Tarkovski ( et à nous ). Et lorsque Domenico s'éteind, c'est pour mieux briller. Extraordinaire à tout point de vue.
    DaftCold
    DaftCold

    21 abonnés 213 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 5 avril 2020
    Bon alors, certe la réalisation est on ne peut plus propre, il n y a pas un seul plan raté, tout est très beau,... J'ai même d'ailleurs rarement vu une aussi belle réalisation. Mais quand ça va au détriment de l'histoire, faut dire que c'est ennuyant, parce qu'il ne se passe vraiment pas grand chose, parce que la narration n'est pas dutout travaillée. Il y a beaucoup de film où il ne se passe pas grand chose et pourtant c'est très passionant à regarder... Mais c'est parce que tout à un sens, tout se suit. Ici on baigne dans le flou, dans de l'intellectuel où il faudrait presque mettre sur pause à chaque phrase pour être sûr d'avoir bien compris. Donc à moins d'adorer tout ce qui est ennuyeux et ultra intellectuel, je ne conseille pas ce film....
    Flying_Dutch
    Flying_Dutch

    69 abonnés 770 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 février 2012
    Avant dernier film de la courte filmographie de la légende russe Tarkovski, qu'il tourne en Italie (et en italien). Les oeuvres de Tarkovski dépasse le cinéma. Il faut reconnaître qu'elles sont difficiles d'accès, mais ne pas les regarder serait se priver d'une expérience spirituelle unique. Nostalghia est de ces oeuvres évidemment, dont le sens nous échappe parfois, nous touche énormément d'autres fois, mais qui apporte une expérience unique et personnelle.
    Ti Nou
    Ti Nou

    502 abonnés 3 502 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 août 2010
    Il faut prendre son mal en patience avec ce film de Tarkovsky et réussir à passer outre un récit lent, abscons et désenchanté sur l'impossible communication entre différentes cultures pour se régaler des tableaux magnifiques que nous offre le cinéaste.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 25 décembre 2012
    Premier film réalisé suite à son exil de Russie, Andreï Tarkovski livre avec "Nostalghia" une oeuvre de souffrance intense, en lien avec un de ses films précédents "Le Miroir". Comme dans "Le Miroir", Tarkovski se livre à ses sentiments personnels, ici, la nostalgie qu'il a pu éprouver envers sa Russie durant son séjour en Italie. Ainsi, le réalisateur se place dans la peau d'un poète venu en Italie justement, afin de faire une enquête sur un musicien y ayant vécu. A ça s'ajoutent ces grandes réflexions "tarkovskiennes", sur la métaphysique quant à la place de l'Homme sur la Terre, la vie, la mort, les sentiments, l'amour... C'est beau, c'est grand mais étrangement, contrairement à d'autres films comme "Stalker", "Solaris" ou "Andreï Roublev", "Nostalghia" est, à l'image du "Miroir", un Tarkovski qui ne m'a pas subjugué entièrement. Certes, il y a toujours cette réflexion sur la vie intéressante, ses longs travellings beaux et symboliques, mais je ne sais pas. Je n'ai pas adhéré totalement au film. Quelques passages m'ont légèrement ennuyés. Le même ressenti que pour "Le Miroir", avec un peu plus de satisfaction tout de même. Peut-être devrais-je les revoir pour m'en faire une autre opinion? Chose que je ferai de toutes manières. Car il y a une grande capacité d'interprétation dans ce film (comme dans l'intégralité de l'oeuvre du réalisateur russe). "Nostalghia" est un film mélancolique au possible, reflétant l'état de Tarkovski à cette époque, le monsieur ayant eu plusieurs problèmes avec le censure soviétique a du partir et laisser femme et enfants au pays. En ce sens, un scène m'a particulièrement marqué, celle ou le poète se trouve dans une pièce et parle avec une petite fille. Il lui demande: "Aimes-tu la vie?". Question à laquelle la fillette s'empresse de dire oui. "Bravo", termine le poète. Ce "bravo" est sidérant car il reflète toute la pensée du réalisateur, perdu dans sa "nostalghia"...
    GabbaGabbaHey
    GabbaGabbaHey

    206 abonnés 1 583 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 janvier 2011
    Un immense chef d'oeuvre d'Andrei Tarkovski, comme lui seul sait les faire. Un film d'une beauté émouvante, dont la mise en scene est plus que magistrale, c'est au delà de tout notion, c'est si dense, si calme et si précis que les mots manquent pour décrire quelque chose de si fort... Un performance technique éblouissante, renforcée par une bande-originale exceptionnelle (Aaah, Beethoven !) et un scenario virtuose. En effet, il n'y a pas que sur la forme que le film est grandiose, c'est également, et comme toujours chez monsieur Tarkovski, incroyablement intense dans le fond... "Nostalghia" est une réflexion puissante et sincère, sur le sens de l'existence, les raisons du bonheur, la quête de la perfection... Et sur la vie et ses secrets, en général. Une merveille, du grand art.
    AMCHI
    AMCHI

    5 847 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 novembre 2013
    Souvent lorsque l'on dit que l'on n'a pas aimé et qu'on s'est ennuyé devant une œuvre on vous reproche presque toujours de ne pas avoir compris cette œuvre en question mais alors pourquoi aimons-nous des films dont on n'a pas tout compris et c'est le cas pour moi avec Nostalghia. Aimer un film ce n'est pas du tout une question de compréhension mais plutôt de perception de ressenti, Nostalghia m'a fasciné (pas autant que Stalker) mais suffisamment pour me retenir pendant plus de 2 heures, on admire la beauté de la mise en scène de Nostalghia fleurant souvent avec une atmosphère proche du fantastique. C'est tout simplement magnifique et hypnotique.
    wongraven
    wongraven

    2 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 mars 2008
    Edifiant, stupéfiant, hallucinant.
    "Pendant que les autres réalisateurs font des films, Tarkovski fait du cinéma"
    Oui, cette petite phrase prend tout son sens dans Nostalghia. Démonstration du génie, de l'intelligence, de la poésie, et de l'envoutement.
    Comme dans presque tous les films de Tarkovski, (je pense surtout à Andrei Roublev) l'histoire interminable, semble "apparemment" trainer en longueur, mais en réalité s'intensifie comme un puissant venin qui pétrifie littéralement le spéctateur.
    Tarkovski nous demande beaucoup; oui en effet, il faut s'accrocher, mais en retour nous vivons une expérience esthétique et émotionelle de tout premier ordre!
    Le visionnage fut une séancede sorcellerie pure que je ne suis pas prêt d'oublier.
    L'un des plus grands films de l'histoire du cinéma.
    Hotinhere
    Hotinhere

    560 abonnés 4 972 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 24 octobre 2023
    L’errance mystique mais insipide et sans émotions d’un exilé russe traînant son spleen dans une Italie miroir de la nostalgie. Reste les images sublimes mais bon...
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