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    A voix haute - La force de la parole
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "A voix haute - La force de la parole" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Stéphane De Freitas a voulu réaliser ce documentaire pour des raisons à la fois militantes et artistiques. Le cinéaste est en effet à l’origine du concours Eloquentia qu'il a créé en 2012 dans le but d’aider des jeunes de banlieues à maîtriser l’art de la joute oratoire. Dès ce moment, De Freitas avait en tête de consacrer un film à cette expérience. Il raconte : "Ces jeunes, qu’on stigmatise trop souvent, ont des ressources insoupçonnées. Tous ont des choses passionnantes à dire et à faire. Il était important de garder une trace de leur travail et j’y voyais aussi l’occasion de faire mes débuts à la réalisation d’un long métrage."

    Une envie de dialogue

    Stéphane De Freitas a lui-même grandi dans une ville difficile de Seine Saint-Denis et a brutalement changé d’univers lorsqu'il est devenu basketteur professionnel. "Je me suis retrouvé de l’autre côté du périphérique, dans un environnement social radicalement étranger au mien : les gens s’exprimaient différemment, je me suis senti marginalisé, isolé. J’ai commencé à réfléchir, une réflexion de longue haleine…", se rappelle-t-il, en ajoutant : 

    "D’un côté, j’étais frappé par l’érosion du lien social, de l’autre par l’explosion d’internet. Chacun y déversait ses opinions et ses colères ; tout le monde semblait se parler mais en réalité personne n’écoutait personne. Moi, j’avais envie de dialogue, je voulais recréer du lien. J’ai plaqué le basket pour des études de droit, ai renoué avec le système scolaire classique et rattrapé mon retard. Plus tard, notamment grâce à Bertrand Périer, l’un des intervenants qui prépare les élèves au concours Eloquentia et qui m’a coaché à la prise de parole lorsque j’étais en fac de droit, j’ai participé à des concours d’éloquence. Il est devenu de plus en plus clair pour moi que ce genre d’exercice pouvait aider des gosses à prendre de l’assurance."

    Faire le pas

    Stéphane De Freitas a attendu la troisième édition du concours pour tourner ce documentaire. Le réalisateur avait rencontré fin 2013 Harry et Anna Tordjman qui sortaient du succès de Bref sur Canal + et qui se sont enthousiasmés pour son projet. De Freitas n'ayant aucune expérience en réalisation, il a, un an avant le tournage, fait ses gammes et filmé "à l’arrache" la session qui se déroulait avec l’aide des gens de son association. "Il s’agissait de suivre les étudiants en repérant les moments forts de leur cursus, de trouver l’énergie du documentaire que j’allais faire. Avant d’entamer le vrai tournage d’A voix haute, le film était déjà écrit, séquencé, anticipé. J’en avais déjà une vision forte, il était en moi", se souvient-t-il.

    Une aide précieuse

    Le réalisateur du collectif Kourtrajmé Ladj Ly est crédité à la mise en scène d'A voix haute - La force de la parole. "Ladj a partagé son expérience à la caméra tout en me laissant une entière liberté sur la réalisation", note Stéphane De Freitas.

    Surprise !

    Dès le recrutement de la promotion, Stéphane De Freitas avait identifié sept caractères qui allaient émerger. Le cinéaste n'a cependant pas évité les surprises, comme en témoigne le fait qu'il n'avait pas remarqué Souleïla, la jeune fille qu’Eddy affronte en finale. "Tout d’un coup, à la moitié du tournage, elle s’est révélée et on l’a vue progresser de plus en plus jusqu’à devenir la grande favorite du concours", confie-t-il.

    Le jour de l'attentat

    Le hasard a voulu que le premier jour de tournage ait lieu le 7 janvier 2015, jour de l’attentat contre Charlie Hebdo. "Alors que la France était secouée d’horreur, que des terroristes bafouaient la liberté d’expression, nous tournions un film pour célébrer la parole", explique Stéphane De Freitas.

    Une autre image de la banlieue

    Dans le documentaire, Stéphane De Freitas suit chacun des principaux protagonistes dans son cadre personnel. Une occasion pour le metteur en scène de sortir de la classe et filmer des moments poétiques montrant que la banlieue peut être très différente d’un lieu à un autre. "Elle ne se résume pas à l’imagerie qu’on en donne de barres HLM et de tours. Il y a des forêts en banlieue, comme à Corcy, où vivent Eddy et ses parents ; des zones pavillonnaires, avec des maisonnettes, comme celle où habite Souleïla… J’aime mélanger les opposés et je voulais que ces oppositions se manifestent également dans l’esthétique du film qui passe régulièrement d’un registre très minimaliste à un autre, plus aérien", développe-t-il.

    Loin des clichés

    Eddy, le héros, est bien différent des habituels clichés que l'on peut avoir sur les jeunes de banlieue puisqu'il vit en pleine nature, vénère son père et est prêt à passer quotidiennement six heures dans les transports pour étudier et réaliser son rêve qui est de devenir acteur. "Plus on s’intéresse à lui et plus on prend la mesure des richesses qu’il possède en germes. Ce sont ces talents invisibles que je voulais mettre en lumière ; des jeunes à la fois normaux et exceptionnels. Le parcours d’Elhadj qui a continué ses études alors qu’il vivait dans la rue après l’incendie de son HLM est tout aussi extraordinaire", précise Stéphane De Freitas.

    Visée idéologique

    A voix haute sort en salles en pleine période d’élections présidentielles. Stéphane De Freitas espère ainsi que le film donnera envie aux gens de réfléchir ensemble et ouvrir le dialogue en se mobilisant autour du vivre ensemble et cette idée : ""Oui, on peut avoir des regards différents sur la vie et réussir à se comprendre mutuellement ; on peut se parler." Au-delà de cet espoir, j’aimerais prouver qu’il existe en banlieue une jeunesse prête à se battre pour se diplômer, vivre ses rêves et avoir une voix qui compte dans la société", explique le réalisateur.

    Diffusion télé

    A voix haute - La force de la parole a été diffusé le mardi 15 novembre 2016 dans l'émission Infrarouge de France 2, en deuxième partie de soirée.

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