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Pirate72
12 abonnés
40 critiques
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5,0
Publiée le 12 septembre 2018
Le film raconte comment les enfants font les parents, et pas seulement l'inverse. Il me semble que c'est la première fois que ce thème est abordé avec autant de pudeur. C'est un premier film remarquable en ce sens.
C'est vraiment un excellent film, un drame intense et poignant. On se met bien à la place du papa, qui pendant une journée et une nuit, va tout faire pour retrouver sa fille qui ne veut pas le voir. Il va aller de personnes en personnes, au fur et à mesure de sa recherche, les questionner et finir par obtenir des réponses petit à petit. Il va être accompagné de sa plus jeune fille (sauf pendant toute la nuit). Ce film est court, percutant, vraiment réussi.
le film vaut surtout pour Roschdy Zem , excellent en père de famille traditionnel un peu perdu dans ce monde et la relation père/fille.le scénario est un peu cliché et les scènes de "boîte de nuit" sont parfois un peu inutiles ou voyeuristes.
Hakim et Latifa ont fui la guerre civile algérienne, vingt ans plus tôt, pour se réfugier en France. Ils se sont installés dans le Jura où Hakim travaille comme contremaître dans une scierie. Ils ont eu deux filles : Leïla, qui est montée à Paris suivre une formation de coiffeuse, et Nedjma. Sans nouvelles de Leïla depuis plusieurs mois, Hakim décide de partir à sa recherche en compagnie de sa cadette. Il ne la retrouve ni dans le salon où elle était censée travailler ni dans l'appartement qu'elle était censée occuper. L'inquiétude du père pour sa fille grandit au fil de ses découvertes.
L'intrigue de "Ma fille" vous est-elle familière ? La raison en est peut-être que vous aurez déjà vu, à l'occasion d'une de ses nombreuses rediffusions, "Le Voyage du père", un film de 1966 de Denys de La Patellière. Fernandel y joue le rôle principal, celui précisément d'un père à la recherche de sa fille dont il apprend bientôt qu'elle a quitté son travail pour se prostituer.
Le film de 2018 présente quelques différences avec celui de 1966 - et avec le roman de Bernard Clavel publié l'année précédente qui l'avait inspiré. L'action se déplace de Lyon à Paris, moderne Babylone. Le film inclut une séquence dans une boîte échangiste, qui semble constituer désormais le passage obligé de tous les scénarios français avides d'exciter le chaland. Surtout, le personnage principal, un "blédard" dont l'amour paternel se fracasse sur l'amoralité de la capitale, n'est plus joué par un paysan, mais par un immigré. Ce changement de perspective signe, mieux que de longs essais, une évolution majeure dans la société française : la fracture sociale ne passe plus - ou plus seulement - entre paysans et citadins mais entre immigrés et Français de souche.
Pendant vingt-quatre heures, Hakim et Nedjma sillonnent Paris pour retrouver Leïla. "Ma fille" vaut moins par les rebondissements de cette histoire trop prévisible, qui ressemble parfois à une visite guidée des bas-fonds parisiens, que par l'interprétation de Roschdy Zem. Il a étonnamment les mêmes qualités et les mêmes défaut que Fernandel. L'un et l'autre jouent à merveille le rôle de ce père aimant, culpabilisé par le départ de sa fille du foyer familial et par sa disparition, prêt à tout pour la retrouver - on tremble, l'espace d'un combat à mains nus dans la cuisine d'une boîte de nuit, que Roschdy Zem ne se mue en Liam Neeson version "Taken". L'un et l'autre en font un peu trop, surjouant leur rôle de provincial déplacé au risque de l'enfermer dans une caricature.
Je viens de voir ce film en avant première dans une petite salle de province. J’ai beaucoup aimé l’histoire, la pudeur du père, le scénario , les acteurs du film, et la rencontre avec la réalisatrice fut un bon moment de partage
L'embêtant dans le film, c'est qu'il y a du prévisible dans cette histoire. Néanmoins, la tension demeure. Je m'identifie à ce père, qui souhaite protéger sa fille, mais découvre l'écart entre sa confiance en elle et ce qu'il découvre peu à peu de l'univers dans lequel elle gravite. Il monte à Paris depuis le Jura avec sa fille puinée, jeune adolescente et redécouvre la capitale, où il est arrivé d'Algérie avec sa femme et sa plus jeune fille, il y a de nombreuses années. Il a tu sa peur des attentats là-bas, de sa vie misérable au début pour protéger son ainée. Cette ainée est le symptôme de ce silence. Nous suivrons comment la dignité de cet homme un peu gauche, mais sincère va se trouver bousculée au cours de ce périple. Ce qui est fondamental, c'est de constater combien les parents doivent tout à leurs enfants. C'est à eux de se soucier d'eux, à eux de ne pas les abandonner, de combattre leur détresse, d'oublier leurs propres blessures d'amour propre. Les enfants n'ont pas demandé à venir au monde et celui que nous leur offrons n'est pas beau à voir. A nous de leur dire que nous les aimons (quand c'est le cas) inconditionnellement, coûte que coûte et de les soutenir dans la mesure de nos moyens sans vouloir pour eux. On comprend dès lors le message freudien de combien éduquer est une tâche impossible...
Ma fille, ou l’art d’écrire un film avec tous les clichés du thème. Ça ne vaut même pas un mauvais téléfilm des chaînes publiques. La réalisation est plate et convenue, les dialogues sont d’une indigence désespérante et souvent peu crédibles dans leur contexte. La naïveté du père date d’un siècle et nous laisse au bord du chemin. Dans ce film qui se veut réaliste on a du mal à croire que Roschdy Zem s’incarne dans certaines scènes en héros de Taken. On change alors de registre en musclant l’action et en faisant défiler quelques inévitables paires de fesses racoleuses. Le mélange des genres conduit souvent au navet, et ce film qui veut mêler à la fois l’éducation, les racines, le drame social et le thriller urbain, échoue dans chacun de ces domaines par la vacuité de son contenu. Je ne suis même pas sûr que les amateurs de soirées privées y retrouvent leurs culottes.
Très beau film plein d'intelligence et de sensibilité sur ce qui constitue sans doute le cauchemar de tout parent : laisser son enfant partir seul dans une métropole. Le spectateur suit pas à pas les déambulations nocturnes d'un père qui comprend peu à peu que sa tolérance s'est peut-être retournée contre lui. Roshdy Zem est remarquable et la fin très habile. Aucune fausse note. Sans la musique pénible du générique de fin, c'eût été encore mieux.
Une adaptation audacieuse du scénario, actualisée à l'aune des défis de la modernité qui complexifient un peu plus les relations inter-générationnelles. Par delà la quête de sa fille, la quête de soi-même - celle de la fonction de père - portée par l'interprétation sobre, puissante et très juste de Roshdy Zem. A ses côtés, Natacha Krief, dont l'apparente fragilité sert une énergie et une intensité dramatique époustouflantes. A suivre, assurément!
Un film tout en retenue et en sobriété, produit par Thierry Ardisson, où un père avec la plus jeune de ses filles cherchent sa grande sœur dans Paris. Ce n’est pas un polar, ce n’est pas une comédie non plus dramatique. La quête du père pour sa fille aînée est vraiment touchante, et représente une plongée dans les nuits parisiennes, pas forcément belles, c’est le moins qu’on puisse dire. La faune noctambule n’est pour autant ni noire, ni blanche. Dans cette quête ou la grande sœur se dérobe, comment la dignité du père peut-elle être grandie ? Le sentiment d’échec le taraude, mais, pour autant, la toute dernière image permettra de le compenser et aux spectateurs d’avoir enfin l’émotion qu’il attendait.
Pour son premier film en tant que réalisatrice, la comédienne Naidra Ayadi a choisi de faire une nouvelle adaptation de "Le voyage du père", roman de Bernard Clavel paru en 1965. Une adaptation qui prend de grandes libertés avec le roman, principalement parce qu'on y voit la fille la plus jeune accompagner à Paris le père qui part à la recherche de Leïla, sa fille aînée. Une adaptation plutôt réussie. On pourrait même dire très bien réussie s'il n'y avait pas toute la partie du milieu où Hakim, le père, ayant laissé à l'hôtel Nedjma, sa fille qui l'accompagne, part seul à la recherche de Leïla dans le Paris des prostituées et des boites de nuit : des scènes qu'on a déjà vues des centaines de fois et réalisées le plus souvent avec davantage de souffle. Non, là où Naidra Ayadi réussit très bien ses premiers pas de réalisatrice, c'est dans les rapports entre Hakim et Nedjma, des rapports qui apportent beaucoup d'émotion sans jamais faire dans la facilité. Il faut dire que Naidra Ayadi elle est plus que bien aidée par le comédien et la comédienne qui interprètent les rôles de Hakim et de Nedjma : comme toujours, l'interprétation de Roschdi Zem est absolument parfaite, mais que dire de celle de Natacha Krief, mis à part que, tout simplement, elle crève l'écran !
Etre parents aujourd'hui amène assurément une dose d'inquiétude et d'angoisse face aux choix de vie de nos enfants, ados ou jeunes adultes. Avec ce film intimiste, c'est toute cette psychologie qui déroule devant nous où un père monte à Paris pour retrouver sa fille aînée égarée dans une vie immorale. C'est réaliste et efficace. Roschdy Zem est parfait dans son rôle. Une belle découverte . A voir absolument.
La limite de ce genre de film c'est qu'on en connait déjà à l'avance la trame. Et ceci d'autant plus ici que c'est une reprise ou une nouvelle adaptation du roman "Le voyage du père" (1965) et du film éponyme (1966) avec... Fernandel. Il n'y a qu'aux plus jeunes générations de spectateurs qu'éventuellement ça ne dira rien ou pas grand chose. Le spectateur ayant un peu de bouteille, des références ou encore des souvenirs soit littéraires, soit cinématographiques sait donc ici parfaitement vers quoi on le mène. Il lui reste seulement à scruter le personnage principal pour discerner si lui il le sait ou à partir de quand, sur quel indice ou faisceau de présomptions. Une attention du spectateur qui finalement ne restera donc plus que centrée sur l'attente de voir apparaître enfin à l'écran (ou non) la fille aimée partie vivre sa vie et tombée (volontairement ou par accident ? ça fera partie de l'intrigue) dans des milieux interlopes. L'intensité dramatique attendue ou annoncée est finalement assez raplapla.