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Olivier Barlet
299 abonnés
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4,0
Publiée le 6 juin 2018
C’est un peu fleur bleue malgré la violence ambiante alors que les revolvers ont remplacé les couteaux et que les drogues se durcissent, mais les acteurs ont tant d’énergie et l’intrigue est si bien menée que le film est touchant et sonne juste. (lire l'intégralité dans le bilan de Cannes sur les sites Afrimages et Africultures)
Zachary a dix-sept ans. C'est un ado brinquebalé entre une mère trop jeune incapable de l'éduquer et des foyers éducatifs incapables de l'aimer, une caillera dont les petits larcins l'ont déjà conduit en EPM (établissement pénitentiaire pour mineurs). Un jour, Zachary rencontre Shéhérazade, le verbe haut, la jupe courte, qui tapine sur les trottoirs de Marseille.
Depuis "Zéro de conduite" et "Les quatre cents coups", la jeunesse délinquante n'a cessé d'inspirer le cinéma. Les films sont légion, en France comme à l'étranger, qui peignent des jeunes gens à peine sortis de l'enfance et plongés trop vite dans la violence de l'âge adulte. Certains sont excellents et mémorables : "Orange mécanique" (1971), "Le Petit Criminel" (1990), "La Haine" (1995), "Mon nom est Tsotsi" (2005), "This is England" (2006), "Guerrière" (2011), "La Tête haute" (2014)...
"Shéhérazade" peut sans rougir s'ajouter à cette liste prestigieuse. Ce premier film aux fausses allures de documentaire a largement mérité sa sélection à la Semaine de la Critique et le prix Jean-Vigo qui lui a été décerné. Il nous plonge dans les bas-fonds de Marseille, ses banlieues déshumanisées, ses trottoirs conquis de haute lutte par les gangs pour y placer leurs filles, ses squats sordides... Les acteurs, tous amateurs, y parlent un argot presqu'incompréhensible sans sous-titre, mélange de français avé l'assent et d'arabe où on s'emboucane à tout bout de champ en jurant sur le Coran. Leur abrutissement, leur rage impuissante qu'ils ne savent que convertir en violence contre eux-mêmes et contre autrui nous désolent autant qu'ils nous touchent.
Jean-Bernard Marlin prend son temps en posant ses personnages. Zachary est le principal - qui aurait pu légitimement revendiquer le titre du film. L'histoire tourne autour de lui depuis sa sortie d'EPM jusqu'à sa rencontre avec Shéhérazade dont il devient sans l'avoir vraiment prémédité le proxénète. La relation qu'ils nouent relève de l'évidence. Elle a la pudeur des amours adolescentes et la violence des pactes de sang. Zachary protège Shéhérazade comme un mac protège ses filles mais n'a pas le droit de confesser ses sentiments ni celui de la considérer autrement qu'un tapin.
On sent poindre l'ennui quand arrive la fin des une heure trente réglementaire. Mais "Shéhérazade" compte vingt minutes de plus qui en bouleverse l'économie et en illumine le propos. Zachary va être confronté à un dilemme moral aussi simple qu'éprouvant comme les frères Dardenne en ont le secret. Il y a un procès. Des témoignages sont filmés sans fioriture. On les a déjà vus mille fois. On est pourtant ému jusqu'à l'âme. Limpide. Terrible. Bouleversant.
1er film pour le réalisateur Jean Bernard Marlin qui signe avec Shéhérazade un premier tour de force. Le film suit Zachary, un jeune complètement paumé, qui vient juste de sortir de prison à cause de nombreux vols par ci par là. A peine remis en liberté, il va faire la connaissance d'un groupe de fille, en particulier Shéhérazade, qui va faire naître chez lui des sentiments de plus en plus fort. Le problème, c'est que Shéhérazade est une prostituée vivant dans un appart insalubre, et qui vit complètement déconnectée de la réalité. Et c'est la que la descente en enfer commence... Violence, argent facile, prostitution et même le viol seront de la partie. C'est vrai qu'au début on se demande s'y on va réellement s'attacher aux personnages, tant ils paraissent antipathiques au possible, vulgaires et sans avenir. Mais c'était sans compter la réalisation de Mr Marlin, qui va filmer au plus proche de ses acteurs et nous faire vivre leurs mésaventures au cœur d'une spirale infernal. Les acteurs, quasiment tous débutants, font pleinement exister leurs personnages et leurs donnent une belle profondeur à tous, ils crèvent littéralement l'écran par leurs naturels. Les scènes intimistes sont fortement réussis, superbement éclairés et mis en scène, on ressent une émotion forte pour nos deux personnages principaux. D'un réalisme profond et touchant, Shéhérazade est un film poignant plus que réussi à mon goût.
Une vraie oeuvre de cinéma, incroyablement juste, lumineuse, incandescente. On pourrait craindre un énième film forçant le trait sur la jeunesse délaissée de Marseille, mais il n'en est rien. Les acteurs, solaires, donnent à leur personnage une profondeur toute particulière. On sort de ces deux heures bouleversé par tant de puissance. L'un des meilleurs films de cette rentrée.
Le générique s’ouvre sur des images d’archive. Celles des premiers travailleurs immigrés à débarquer sur le port de Marseille, puis celles des baraquements insoutenables où ces salariés ont été logés, puis celles de ces cités marseillaises immenses, construites rapidement dans l’ignorance complète des effets destructeurs d’une telle politique de la ville. Et, brutalement, sans aucune césure, la caméra s’invite dans une prison pour mineurs. Zachary a 17 ans. Il a les cheveux longs à la façon d’un petit Rimbaud contemporain. Il est comme beaucoup de ces gamins, à la fois totalement vulnérable et attachant, tout autant qu’il peut se révéler teigneux et violent. L’éducatrice l’attend à la sortie de la maison d’arrêt. Et elle lui dit que sa mère est trop malade pour venir le chercher.
Tout est là dans ce début de film. Tout est dit de l’horreur du sentiment d’abandon par un gosse de banlieue à l’égard de sa mère. Tout est dit de l’impuissance des institutions éducatives, sociales et judiciaires pour faire face dignement à ces parcours de vie chaotiques et déstructurés. Tout est dit des impossibilités à répondre dans la durée et la cohérence à ces parcours de réinsertion professionnelle et sociale, que les pouvoirs publics ont tendance à résumer à un empilement de dispositifs, au lieu de prendre en compte la complexité des parcours de vie qui conduisent à la rupture.
Zachary rencontre l’amour à travers la belle Shéhérazade. Shéhérazade semble mineure aussi. Elle vit dans un appartement pouilleux du centre-ville où elle s’adonne à la prostitution. Elle a été placée aussi en institution éducative dont elle ne retient rien de structurant, à la suite de conflits avec sa propre mère. La rue, les jeux de pouvoir, les clients sans foi ni loi, les fonctionnements mafieux, orchestrent les mœurs de ces jeunes-femmes ou de ces travestis qui tentent de survivre. Elle suce son pouce comme une petite fille tout autant qu’elle cède aux intérêts lubriques d’hommes mûrs et sans scrupule.
« Shéhérazade » est un film brillant et entier qui filme avec une belle énergie, les destins brisés de ces adolescents et leur famille. Le propos est volontairement réaliste et sans fard. Le spectateur ne peut qu’admirer le travail de documentation que l’heureux victorieux du Prix Jean Vigo a entrepris pour rendre compte d’une réalité aussi dramatique. Son film aide résolument à une prise de recul sur les paradoxes qui secouent nos institutions judiciaires et sociales qui doivent, à coups de moyens limités, réparer des vies aussi brisées. En même temps, « Shéhérazade » ne cède pas à un pessimisme béat, car, au-delà de toutes choses, demeure la magie de la jeunesse, capable du pire certes, mais souvent du meilleur.
Shéhérazade est un film hybride, entre conte romantique et thriller, qui transmet tellement d'émotions brutes qu'on est pris à la gorge. La lumière est magnifique, le rythme est parfait, la tension est palpable. Les comédiens crèvent totalement l'écran, des rôles principaux aux plus petit rôles. On relève la justesse, la finesse et la maitrise totale des émotions dans leur jeux, mais aussi quelque chose de sauvage et de spontané qui donne au film une énergie incroyable. C'est LE film de la rentrée à voir !
Quelle claque que ce "Shéhérazade", sorte de thriller urbain au sein des quartiers populaires de Marseille. Dylan Robert y incarne Zac, jeune délinquant à peine sorti de prison, qui va tomber sous le charme d'une jeune prostituée (Kenza Fortas). Le film est nerveux, tendu comme ses acteurs et le jeune Dylan Robert est époustouflant dans un rôle où les bas fonds de la cité phocéenne donnent lieu à des trahisons, de la violence mais surtout une belle histoire 'amour entre le mac et sa p... .On comprend mieux maintenant l'engouement suscité par ce film au dernier Festival de Cannes.
Le début pouvait laisser craindre le pire, encore un film sur des jeunes issus de quartiers dits défavorisés, pas facile de s'attacher tout de suite au personnage de Zack, mais finalement tout cela ne sert que de fond et la véritable clef du film, c'est l'histoire d'amour entre deux êtres meurtris, qui est en tout cas magnifiquement filmée. Quand au jeu des comédiens il est assez inégal et effectivement pas sûr que le jeune couple sache jouer autre chose, car le réalisateur les a choisi justement pour leur proximité avec leurs personnages.
Le premier film de Jean-Bernard Marlin porte le titre de Shéhérazade mais c'est surtout aux basques de son compagnon Zachary qu'il nous entraîne dans un Marseille populaire et dangereux. Plus rebelle la vie de ces deux adolescents entre délinquance et prostitution qui vont vivre une histoire d'amour qui pendant longtemps ne dit pas son nom. C'est tout le prix du film que cette irruption du romanesque dans une réalité aux relents sordides, traité par le réalisateur autant avec puissance qu'avec un vrai style, lumineux et plein de grâce, comme le Kechiche des débuts. Le récit est linéaire, très dialogué (difficile à suivre parfois étant donné la tchatche des protagonistes) et vibrant avec de larges plages intimistes où excellent les deux acteurs principaux, non professionnels mais remarquablement dirigés. Shéhérazade culmine vers son dénouement, une simple scène de procès, sobrement réalisée mais riche en enjeux et susceptible de faire basculer l'existence des deux minots. Pas d'angélisme ni de misérabilisme, Marlin a su trouver le ton juste pour une histoire qui à défaut d'originalité est rehaussée par sa sincérité, son humanité et ce qui est moins habituel, son élégance de trait.
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4,0
Publiée le 14 septembre 2019
La surprise de la rentrèe 2018! Avec une sensibilitè à fleur de camèra, Jean-Bernard Marlin a signè avec "Shèhèrazade" un vèritable coup de maître! La critique enthousiaste salue ce premier long-mètrage exaltant et follement romantique aux partis pris de mise en scène originaux! La beautè èpoustouflante de cette love story solaire et parfaitement maîtrisèe n'a d'ègale que de son ambition! Agès de 17 et 16 ans, Dylan Robert & Kenza Fortas crèvent littèralement l'ècran en y imposant leur jeunesse, leur fougue et leur authenticitè! Les grands gagnants des Cèsar 2019, ce sont eux et Jean-Bernard Marlin qui reçoit le Cèsar ô combien mèritè du meilleur premier film! Comme quoi la rigueur et l'exigence sur un tournage qu'on imagine compliquè et èprouvant, ça paye! Car si Marseille et la vie paraissent si rèels dans cette vraie proposition de cinèma, c'est parce que le rèalisateur a employè avec habiletè la mèthode de Scorsese dans "Mean Streets". B.O entraînante...
Avec une histoire d'amour née dans les rues de Marseille entre un délinquant de 17 ans et une jeune prostituée, le réalisateur Jean-Bernard Marlin signe ici une première oeuvre coup de poing. Le ton est proche du documentaire, le choix de prendre des acteurs non-professionnels s'avère payant tant ce film transpire l'authenticité. J'ai été ému par la touche de romantisme qui peut émerger d'une telle violence sociale. Le rythme est également très vif, une énergie fulgurante ressort de ces deux jeunes paumés. Brûlant. --> Site CINEMADOURG
Une très belle histoire d’amour sur fond de proxénétisme marseillais. Les étapes du scénario sont un peu convenues, mais les dialogues sont d’une justesse impeccable (sans doute grâce à une bonne part d’impro) et les comédiens électrisent littéralement le film, en particulier le très charismatique Dylan Robert. On en garderait peut-être que le souvenir d’une belle énergie et d’un naturalisme efficace s’il n’y avait pas ce magnifique face-à-face final, filmé avec une proximité qui manque un peu au reste du film et qui fait naître une émotion inattendue. Plutôt prometteur pour un premier film.
Ce drame humain et social est bien dans l'ensemble, et aussi très émouvant sur la fin. Sinon, il y a tout de même des passages pénibles liés à la délinquance et à la prostitution. Même si ce sont les propos du film, cela en devient agaçant. Heureusement que la fin est poignante. En tout cas, ce que j'ai particulièrement aimé c'est la musique au générique du début, au générique de fin et aussi un peu au milieu du film (musique entraînante et très réussie).
Un superbe film d'amour entre deux jeunes des cités marseillaises, superbement mis en scène et interprétés par 2 acteurs amateurs dont on tombe rapidement à notre tour amoureux.
Une histoire d'amour ??? Tu parles, c'est un film sordide après le visionnage duquel tu as envie de te foutre en l'air. Description d'une jeunesse déracinée, décérébrée, amorale. En plus, les dialogues sont difficiles à comprendre pour qui ne parle par couramment le wesh ziva.