Il y a deux ans, j’avais été impressionné par Chouf, film de Karim Dridi , film âpre, nerveux, prenant…je n’ai pas ressenti le même choc avec Shéhérazade, premier long métrage de Jean-Bernard Marlin, pour lequel il a reçu le prix Jean-Vigo …Pour faire en sorte que son film soit le plus réaliste possible, il a en plus de son travail de documentation , notamment en passant plusieurs mois dans le quartier de la Rotonde où se prostituent des jeunes femmes, choisit des comédiens non professionnels , prenant le temps qu’il fallait, recourant au casting sauvage à travers les quartiers de la ville , passant par les foyers et sortie de prison…Dylan Robert le titulaire du rôle principal, Zachary , venait de sortir de l’Etablissement pénitentiaire pour mineurs de Marseille , Kensa Fortas qui joue Shéhérazade, vit dans le quartier de la Belle de Mai et est passée elle aussi par la case foyer…Entre la prison et le plateau, les acteurs ont participé à des ateliers pour apprendre à jouer devant une caméra…Zachary sort du centre pénitentiaire pour mineurs , où il a été placé pour vols…sa mère étant sans emploi ne cherche pas à le récupérer , il est placé en foyer dont il s’échappe assez vite pour rejoindre la rue…il trouve dans le quartier de la Rotonde, Shéhérazade , qui glisse vers la prostitution et qu’il a connu à l’école quelques années auparavant…Zachary tombe amoureux et j’érige en protecteur de Shéhérazade et de quelques autres jeunes femmes…c’est un film hyper réaliste, naturaliste…c’est aussi un film glauque , l’image n’est pas très belle, délavée, les intérieurs sombres et les extérieurs souvent de nuit…où est la belle lumière de Marseille ?? Les acteurs ayant amené leur diction bien trop rapide, leur langage habituel mélange d’argot français et arabe, les dialogues simplissimes
ponctués de « je m’en bats les c …. » toutes les cinq minutes…
n’ont guère été de mon goût …Sans le ressort émotif de cette idylle entre Zachary et Shéhérazade, les deux acteurs sont d’une juste intensité, ce premier long métrage ne serait qu’une chronique supplémentaire sur les quartiers de Marseille avec son lot habituel de trafics et de violences