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chonchonparis
2 abonnés
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4,0
Publiée le 3 mai 2019
C'est selon moi le film de la semaine ! Première bonne idée, le contraste intelligent entre la splendeur des images et la crasse est des personnages est saisissant ! Seconde idée malicieuse, évoquer une "thérapie catholique de conversion", non pas d'un adolescent, mais d'un homme dans la force de l'âge. C'est d'une incroyable violence. On songe à André Gide et son fameux "Familles, je vous hais ! Foyers clos, portes fermées, possessions jalouses du bonheur" quand on observe cette épouse avide de bienséance, ce beau-frère avide d'adultère, cette mère poisseuse avide de respectabilité, et ce pauvre père noyé qui n'aspire probablement qu'au calme. Et dans tout ce glauque bourgeois, deux amants magnifiques dans des bistrots interlopes et un appartement minable. Et le film, mine de rien, nous renvoie en pleine poire, d'une part le manque de bienveillance de cette société bourgeoise et étriquée, mais plus loin, le fait que bourgeoisie et liberté n'ont jamais fait, et ne feront jamais bon ménage. Salutaire rappel ! Il y a du Marcel Proust et du baron de Charlus dans tout cela.
Ce film nous raconte une histoire terrible et absolument révoltante. Tout d'abord, ce qui est très pénible dans ce film, c'est la qualité de l'image toujours sombre, dans les tons de gris, noir et marron, c'est très moche à regarder, sans parler également des vêtements que portent les gens (vêtements laids et semblant venir d'un autre âge) et des décors, on se croirait à une autre époque alors que cela se passe de nos jours. Aussi ce qui est révoltant dans cette histoire c'est que spoiler: le monsieur, père de famille, va complètement se faire retourner le cerveau par sa famille et la religion, alors qu'il avait une liaison heureuse et tranquille avec un homme .
Quel cinéphile avait déjà vu un film guatémaltèque avant de découvrir Ixcanul de Jayro Bustamante, qui a laissé un magnifique souvenir alors que l'oeuvre était (aussi) extrêmement exigeante ? Même constat avec Tremblements où l'exploration de la société de ce pays d'Amérique centrale se déplace du rural à l'urbain avec une très sombre histoire jusqu'à son esthétisme très léché. L'homophobie viscérale de la bourgeoisie locale et de son alliée, la religion, à travers notamment ses missions évangéliques, est montrée en évitant toute caricature, voire même de jugement moral (ce qui incite certains critiques à parler de complaisance, ce qui est évidemment ridicule). La mise en scène de Bustamante est à la fois feutrée et puissante, notamment dans les scènes d'appartement et d'église, encapsulant la violence dans un lieu précis sous des dehors presque doux. A côté de la brebis égarée qu'est le héros de Tremblements, avec son homosexualité qui le fait culpabiliser devant le regard de ses proches, le scénario du film a l'intelligence d'accorder presque autant d'importance à son épouse, à ses enfants, à son amant, au reste de sa famille, au gré d'un curseur qui se meut avec agilité. Malgré une interprétation un peu raide de ses principaux protagonistes et un montage parfois abrupt, Tremblements impressionne par sa maîtrise de l'image et de la narration. Comme il est possible que Bustamante soit happé par les studios hollywoodiens, il ne reste plus qu'à prier pour qu'il poursuive son chemin en Amérique Latine, en continuant d'en dévoiler les idiosyncrasies. Son cinéma est précieux et essentiel.
« Tremblements » est un film choc. Au Guatemala, Pablo est un mari et père de famille de quarante ans. Ce religieux pratiquant tombe amoureux d’un homme. Considéré comme malade, toute sa famille et son Eglise vont décider de l’aider à se soigner. Le spectateur va assister aux tourments psychologiques et aux séquences presque ironiques mais malsaines d’un camp de redressement pour quitter la voie de l’homosexualité. Ces rituels sacrés semblent nous venir d’un autre monde. Pourtant, il s’agit bien d’une réalité et « Tremblements » montre à quel point des dictateurs cherchent encore à déshumaniser des personnes. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Ce film m'a laissé mal à l'aise. Censé dénoncer l'homophobie du milieu très bourgeois dont est issu le personnage principal, il expose complaisamment le traitement que celui-ci accepte de subir pour "soigner sa maladie". La fin semble donner raison aux partisans de ces pratiques d'un autre age.
Prodigieusement ennuyeux. Tout est moche, les décors, les personnages, les dialogues. C'est un défilé de caricatures, caricatures de bourgeois BCBG homophobes, d'évangéliques hystériques, d'homosexuels malheureux-mais-solidaires... Les spectateurs partaient au fur et à mesure.
"Temblores" est un film sur l'homosexualité en Amérique latine qui suit Pablo, un homme qui va tout perdre lorsque son orientation sexuelle est révélée au grand jour. Religieux pratiquant, marié et père de deux enfants, Pablo va voir sa vie basculer lorsqu'il tombe amoureux de Francisco. L'histoire se déroule au sein d'une culture latino-américaine où la religion est très importante et interdit ce genre de relation. Pablo est sommé de quitter son travail, on lui interdit de voir ses enfants et sa famille lui tourne le dos et le pousse à «se soigner». Jayro Bustamante parle de la perception de l'homosexualité dans cette culture tout en montrant l'impact qu'a la religion sur la vie de ces gens qui, on peut le dire, se font dicter leur façon de vivre et de penser. Un sujet intéressant notamment parce que cela se passe dans un cadre atypique, mais le traitement manque de proximité. J'ai assisté à un drame qui m'a laissé indifférent. Le traitement est froid, l'histoire manque d'affecte, les personnages ne dégagent pas grand-chose. Le pire étant la relation entre Pablo et Francisco qui est vraiment fade au point que l'on se demande s'il est heureux d'avoir fait ce choix. Bref, un film qui m'a plutôt ennuyé et jamais touché malheureusement.
Même thème que le récent Boy Erased, pays et milieu différent. La dénonciation de l'homophobie généralisée (famille, travail...) est forte et toujours aussi intolérable. Les thérapies de conversions toujours aussi inacceptables. En cela le film est nécessaire. Le Guatemala est tenu par les mouvements évangélistes à tous les niveaux de la société, ce qui n'arrange pas les choses. D'un côté, le film frappe par ce qu'il dénonce donc, d'un autre côté le personnage principal m'a un peu gêné. Le poids de la famille et de la religion est certes très fort, spoiler: mais il ne se bat pas vraiment, il laisse faire et se sacrifie. La mise en scène est un peu trop rigide, la direction d'acteurs aussi. Du coup, il manque une donnée essentielle pour rendre le film vraiment bouleversant : l'émotion. Même si on trouve le récit insoutenable et que l'on compatit au sort du protagoniste, on ne s'attache pas à lui. spoiler: Au final, seule sa honte prédomine et la morale a gagné. On en ressort avec un gout amer et donc légèrement déçu.
" tremblements " est un drame venu du Guatemala sur l'homosexualité déchirant. En effet l'histoire retrace le parcours d'un homme marié et issu d'une famille religieuse , déchiré entre son homosexualité et le poids d'une société ultra conservatrice. Le réalisateur dénonce avec force les travers de la religion et la violence de la société d Amérique latine qui marginalise violement les minorités.
Ce film est en couleurs pourtant l'image est sombre, avec des contrastes amplifiés, à la limite de la saturation, du noir du blanc, des jours et des contre-jours. Ce manichéisme visuel voulu par Jayro Bustamante est celui du monde dans lequel évolue Pédro, trentenaire rejeté pour son homosexualité. Sa famille l'aime mais est incapable de comprendre sa sexualité et craint le regard des autres. C'est là la subtilité du film : éviter la caricature pour montrer que la religion n'est pas qu'une imposture intellectuelle, elle est un fait social, une ligne normative binaire qui décide qui est in/out, qui est accepté/rejeté, alors que l'humanité est un beau dégradé de parcours, de sentiments et comportements. Un grand coup de hache dans la délicatesse humaine. Un film fort.
Mais qu'a fait cet homme pour déclencher ce tremblement de terre au sens propre et figuré ? C'est la question que l'on se poser au cours des quinze premières minutes du film. Puis on découvre le pot aux roses !! Ah tout ça pour ça? Décidément la pression religieuse et sociale a la vie longue. Rien ne change sur cette terre. Belle mise en scène, bons messages militants. Vite, tous en thérapie !!
Après s'être intéressé à la communauté maya de son pays, le Guatemala, dans "Ixczanul", son premier long métrage, Jayro Bustamante continue dans "Tremblements" son exploration de la société guatémaltèque. Cette fois, nous sommes dans la société bourgeoise de Guatemala City et le film nous parle de sa perception de l'homosexualité et de l'énorme poids de la religion sur les individus. Malheureusement, Bustamante se montre très maladroit dans la conduite de son récit au point qu'on en arrive à se demander si il cherche vraiment à dénoncer l'homophobie qui règne dans son pays ainsi que les thérapies de conversion que les familles font subir, sous la houlette du pouvoir religieux, à ceux qui "se sont écartés du droit chemin".
Alors que "Boy Erased" aborde la question des "thérapies de conversion" auprès des ados des familles catholiques aux Etats-Unis, "Tremblements" dépeint le portrait d'hommes et de femmes prisonniers de l'archaïsme de la société guatémaltèque. Là-bas, la religion fait partie intégrante de leur culture quotidienne. Dieu rappelle à l'ordre et indique le droit chemin à suivre, rendant toutes dérives anormales et accablantes pour l'ensemble de la famille. Jayro Bustamante, sans juger, montre comment un acte homosexuel vient remettre en cause tout l'équilibre et la sécurité d'une famille imprégnée de croyances. La mise en scène, à la simplicité froide et austère, dresse le constat terrifiant de "brebis égarées par le péché", convaincus de pouvoir s'en sortir par la prière et un "traitement" qui refoulerait les désirs de chair. D'ailleurs, les scènes de transe religieuse sont les plus esthétiques car curieuses, flippantes et fascinantes à la fois. Les thèmes de la responsabilité parentale, des valeurs familiales et de la place au sein de la société découlent indubitablement de cette quête identitaire. On aimerait croire qu'il s'agit là d'un épisode de "Black Mirror" mais la cruelle actualité de cette Amérique latine nous glace et nous fait estimer chanceux d'être né en France. Et enfin, dernier point, derrière ce coup de poing se cache une histoire d'amour empêchée. Elle est secondaire mais émotionnellement déchirante...
Il y a bien dans ce drame qui nous provient du Guatemala la présence d'un bon casting et d'un sujet de départ assez intéressant, mais malheureusement la réalisation de Jayro Bustamante ne propose à mon goût pas suffisamment d'émotion et le déroulement du récit est finalement bien peu passionnante.
A travers le chemin de croix d’un homme qui, en faisant son coming out, pensait que le plus dur était fait, un psychodrame glaçant mais manquant un peu d’émotions, qui traite des thérapies de conversion de l’homosexualité dans la société religieuse et archaïque du Guatemala.