C'est selon moi le film de la semaine ! Première bonne idée, le contraste intelligent entre la splendeur des images et la crasse est des personnages est saisissant ! Seconde idée malicieuse, évoquer une "thérapie catholique de conversion", non pas d'un adolescent, mais d'un homme dans la force de l'âge. C'est d'une incroyable violence. On songe à André Gide et son fameux "Familles, je vous hais ! Foyers clos, portes fermées, possessions jalouses du bonheur" quand on observe cette épouse avide de bienséance, ce beau-frère avide d'adultère, cette mère poisseuse avide de respectabilité, et ce pauvre père noyé qui n'aspire probablement qu'au calme. Et dans tout ce glauque bourgeois, deux amants magnifiques dans des bistrots interlopes et un appartement minable. Et le film, mine de rien, nous renvoie en pleine poire, d'une part le manque de bienveillance de cette société bourgeoise et étriquée, mais plus loin, le fait que bourgeoisie et liberté n'ont jamais fait, et ne feront jamais bon ménage. Salutaire rappel ! Il y a du Marcel Proust et du baron de Charlus dans tout cela.