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    Cold War
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Cold War" et de son tournage !

    Qui est Pawel Pawlikowski ?

    Pawel Pawlikowski est né à Varsovie et a quitté la Pologne à l’âge de 14 ans. Il a vécu en Angleterre, en Allemagne et en Italie avant de s’installer définitivement en Angleterre en 1977. Il a suivi des études de littérature et de philosophie à Londres et à Oxford. Il commence sa carrière de réalisateur en tournant des documentaires pour la BBC à la fin des années 1980, dont FROM MOSCOW TO PIETUSHKI, DOSTOEVSKY’S TRAVELS, SERBIAN EPICS et TRIPPING WITH ZHIRINOVSKY, qui ont remporté de nombreuses récompenses dans le monde entier, dont un Emmy Award et le Prix Italia.

    En 1998, il se lance dans le tournage de fiction avec un film de télévision à petit budget, Twockers, puis il écrit et réalise deux longs-métrages, TRANSIT PALACE (en 2000) et MY SUMMER OF LOVE (en 2004). Les deux films ont remporté des prix aux BAFTA (British Academy of Film and Television Arts), ainsi que dans plusieurs festivals de par le monde. En 2011, il réalise LA FEMME DU VÈME, et son dernier film IDA (en 2014) a remporté l’Oscar du Meilleur film étranger, un BAFTA et un Goya (entre autres). En 2013, Pawel Pawlikowski retourne en Pologne pour le tournage d’IDA. Actuellement, il vit à Varsovie et enseigne la réalisation et l’écriture des scénarios à l’école Wajda.

    Inspiration familiale

    Le film est dédié aux parents du réalisateur qui a donné leurs prénoms aux protagonistes. Ses parents sont morts en 1989, juste avant la chute du mur de Berlin. Ils ont passé quarante ans ensemble, se séparant plusieurs fois pour mieux se retrouver, se cherchant tout en se punissant, des deux côtés du rideau de fer. Comme l’explique le réalisateur : "Mes parents étaient des personnes très fortes et merveilleuses, mais en couple, c’était une catastrophe absolue". Et même si les personnages du film sont différents des vrais, le réalisateur a cherché pendant dix ans comment raconter l’histoire de ses parents. Comment restituer tous leurs chassés-croisés ? Comment raconter leur histoire sur une si longue période ? "Leur vie n’avait rien de véritablement dramatique. Et même si nous étions très proches (je suis enfant unique), plus je pensais à eux après leur disparition, moins je les comprenais".

    Malgré ces difficultés, Pawel Pawlikowski a persévéré et tenté de percer le mystère de leur relation. "À mon âge, j’ai vécu et expérimenté pas mal de choses, mais l’histoire de mes parents dépasse de loin tout ce que j’ai pu observer. Ils sont incontestablement les personnages dramatiques les plus intéressants que j’aie jamais rencontrés". En écrivant le scénario, le réalisateur a constaté qu’il ne pouvait pas en faire l’histoire de ses parents. Leurs traits de caractère sont devenus alors plus généralisés : "Incompatibilité de tempérament, impossibilité de vivre ensemble malgré un désir fou d’y arriver, souffrance de la séparation, difficulté de vivre en exil, appartenance à des cultures différentes, difficulté de la vie sous un régime totalitariste, difficulté de se comporter correctement malgré la tentation de se rebeller". Au final, comme le dit le cinéaste : "l’histoire du film est largement inspirée par l’amour compliqué et perturbé" de ses parents.

    La politique

    Qu’il augmente ou réduise les choix de vie des protagonistes de Cold War, le régime communiste exerce une pression constante. Zula avoue à Wiktor qu’elle l’espionne, mais cette trahison n’est, de son point de vue, qu’un acte de survie. Le réalisateur Pawel Pawlikowski s’attend d’ailleurs à ce que la Pologne, qui encore aujourd’hui revit et réinterprète obsessionnellement son passé, l’attaque pour ne pas avoir suffisamment insisté sur les horreurs du communisme, ni montré la terreur et la souffrance du peuple sous le joug communiste. Mais l’ampleur de la menace est d’autant plus palpable qu’elle est largement sous-entendue et l’impact de la politique sur les personnages est montré de manière intime. Wiktor devient-il moins viril lorsqu’il est en exil ? C’est certainement une question que le réalisateur s’est posé en pensant à son père, un médecin, courageux et extraverti chez lui, mais qui, une fois à l’Ouest, semblait effrayé face à un directeur de banque. 

    "À la maison, chacun disait ouvertement ce qu’il pensait, mais à l’école, il fallait faire attention à ne pas tout dire". Pendant une courte période, ses parents ont eu une femme de ménage venue de la campagne, qui dormait sur un lit pliant dans la cuisine de leur deux-pièces. "Elle avait une liaison avec un homme de la Sécurité d’Etat. Elle nous espionnait et rapportait nos faits et gestes. On recevait des colis de l’Ouest, on écoutait la BBC ou Radio Free Europe. Mon père avait un exemplaire de Der Spiegel, interdit en Pologne comme tous les magazines de l’Ouest, et qui a, un jour, mystérieusement disparu de chez nous. Une nuit, mes parents et moi avons même dû vider les poubelles de la maison afin de retrouver une lettre compromettante que mon père avait accidentellement jetée". Pour tous ceux qui ont vécu le communisme, tout cela semblera très familier. Mais Cold War n’est pas un film politique. L’Histoire est simplement le contexte qui aide à dramatiser une situation bien plus universelle.

    La musique

    Une fois qu’il a eu ses personnages bien en tête, Pawel Pawlikowski a cherché un moyen de les réunir et la musique est devenue essentielle au film. Il a choisi l’ensemble folklorique Mazowsze, une troupe fondée après la guerre et toujours en activité. Cette institution saurait illustrer ce qu’il se passait dans la société polonaise de l’époque, sans qu’il ait besoin de l’expliquer. "Quand j’étais enfant, Mazowsze passait constamment à la radio d’État et à la télévision. C’était la musique officielle du peuple. On ne pouvait pas y échapper. Mes amis trouvaient cette musique ringarde et débile, et préféraient écouter les disques vendus illégalement des Small Faces ou des Kinks. J’ai vu Mazowsze en concert il y a cinq ans et j’ai été littéralement charmé. Les mélodies, les voix, les danses, les arrangements étaient absolument magnifiques et dynamiques. Cette musique est aux antipodes de notre monde virtuel et de la culture électronique. Elle nous transporte."

    L'image

    Tous ceux qui ont vu IDA reconnaitront instantanément le noir-et-blanc et le format quasi-carré, qui sont la signature du réalisateur. Mais en fait, au départ, Pawel Pawlikowski comptait tourner le film en couleur. "Je ne voulais pas me répéter. Mais quand j’ai regardé les options de couleurs, par élimination, j’ai compris que je ne pourrais pas tourner en couleur, parce que je n’avais aucune idée de ce que serait la teinte exacte. La Pologne n’était pas saturée de couleurs comme l’Amérique des années 50. La couleur de la Pologne était indescriptible, une sorte de gris/marron/vert. Et ce n’était pas une question de cinématographie, mais de la vie elle-même. La Pologne était détruite, les villes étaient en ruine, il n’y avait pas d’électricité dans les campagnes. Les gens portaient des vêtements sombres et gris. Montrer ça en couleurs aurait donné un effet carrément faux. Et je voulais que le film soit vivant, réel. On aurait pu imiter le rendu des premiers films soviétiques en couleur : légèrement bavant, avec des rouges et des verts délavés. Mais de nos jours, ça aurait paru très maniéré. Le noir-et-blanc paraissait être la solution la plus juste, et pour rendre le film plus dramatique et dynamique, nous avons accentué les contrastes, surtout dans la partie à Paris". Quant au format 1.33, il était très naturel pour Pawel Pawlikowski de l’utiliser, après IDA. Il a tourné ses documentaires en 16 mm dans un format semblable.

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