Les Trolls, sorti en 2016, avait connu un joli succès, avec plus de 340 millions de dollars de recettes mondiales dont la moitié sur le territoire américain (pour un budget estimé à 125 millions). Le film a également séduit le public français, puisqu'il a réalisé 2,7 millions d'entrées.
Compte tenu de la grande variété de styles musicaux présents dans le film d'animation, de nombreux artistes ont rejoint le monde des Trolls. Parmi eux : la chanteuse de R'n'B Mary J. Blige, le chef d’orchestre Gustavo Dudamel, la chanteuse country Kelly Clarkson ou encore le rappeur Kenan Thompson. Walt Dohrn explique comment il a pu convaincre tous ces musiciens de prêter leur voix au long métrage animé :
"Le plus dur a été d’obtenir un rendez-vous avec eux, mais en général, leurs enfants avaient vu le premier film, certains l’avaient même vu et aimé, donc le casting a été un peu plus facile à faire pour ce second opus. Je pense que l’aspect festif du film les a intéressés, mais aussi le fait que nous abordions frontalement des sujets de société."
Toujours produit par Dreamworks, Les Trolls 2 - Tournée mondiale est réalisé par Walt Dohrn (déjà à l’œuvre sur le précédent volet) et David P. Smith, qui a principalement fait ses armes en tant que scénariste et story-boarder sur des séries animées comme Le Laboratoire de Dexter et Les Supers Nanas.
Suite à la situation sanitaire engendrée par la pandémie de coronavirus, la sortie de Les Trolls 2 - Tournée mondiale, prévue pour mars 2020, a été décalée en France et ailleurs dans le monde.
Si l'objectif premier des Trolls 2 - Tournée mondiale est bien évidemment de divertir, Walt Dohrn s'est inspiré de l'actuel climat social pour le scénario et les personnages du film. Le réalisateur confie : "Je crois fermement aux libertés civiles de chacun, tout le monde a le droit de se comporter comme bon lui semble. C’est ce que j’essaie d’inculquer à mes enfants, et il m’a semblé qu’il était tout naturel d’incorporer ces sujets au film."
Chaque monde correspond à une couleur : la Pop est turquoise et rose, le Rock est rouge, noir et bleu jean, le Funk violet et doré, la Country dans les tons chauds et doux, le Classique est doré et la Techno dans les tons flashy et froids.
Le docteur Darnell Hunt, doyen du département de sociologie à UCLA, ancien maître de conférence et directeur du centre Ralph J. Bunche, spécialisé dans la recherche afro-américaine, a été débauché par la production afin d’aider l’équipe à définir un propos qui puisse être approprié par les différentes tranches d’âge du public. Il a beaucoup apprécié que les origines des Trolls ne soient pas aussi limpides qu’elles le paraissaient : « C’est très subversif, et cela raconte quelque chose d’important à propos de la célébration des différences, et de la fierté déplacée d’appartenir à un groupe précis qui pourrait finir par marginaliser les autres. C’est quelque chose que l’on peut et doit reconnaître à tout âge, et surtout en famille ».
Chaque monde a une texture particulière et les éléments phares du monde des Trolls Hard Rockers sont le cuir, le jean, la résille et le satin. Stephen Wood, le directeur des effets visuels, s’est servi de morceaux de satin placés devant des ventilateurs pour créer les flammes. Quant à Timothy Lamb, le directeur artistique du film et créateur de personnages, il est familier avec le monde du rock puisqu’il a grandi dans les années 1990 à Seattle, la capitale du grunge, et était ravi de pouvoir renouer avec cet univers.
Ce monde sous-marin tout en laser et créatures subaquatiques a tiré son inspiration des cordes de navires. L’équipe a imaginé ce monde sous-marin comme une sorte de barrière de corail fabriquée à partir de cordes et de ficelles emmêlées. Les créatures aquatiques qui y vivent se meuvent à l’unisson, comme en transe dans une rave géante.
Le monde baroque et romantique de Symphonieville puise son esthétique dans l’univers séraphin. Luxueuse et exubérante, la ville dorée a été fabriquée à partir de brocarts rococo et de satin. L’équipe a donné aux chérubins une peau de velours dorée, des perruques classiques ressemblant à des nuages et des joues bien rondes. Quant à leurs ailes, elles s’inspirent de celles de coccinelles ou de colibris pour souligner le fait que ces créatures sont minuscules.
Les habitations des Country Trolls sont des sortes de patchwork en forme de cactus. Tout est fait à la main à Mornebourg, en patchworks réunissant des toiles de jute, du jean, du vichy… L'équipe s’est beaucoup inspirée de Clint Eastwood et des westerns.
Les Funky Trolls habitent à Vibe City, un vaisseau spatial fait de disques d’argent qui brille de mille feux. L’esthétique de cet univers se réfère à Parliament-Funkadelic, le collectif musical de funk des années 70, qui mêle extravagance vestimentaire, science-fiction et psychédélisme. À l’origine, les Funky Trolls devaient être vêtus de métal futuriste, avant qu’il soit décidé que le métal devait faire partie de leur ADN.