Black Snake, la légende du serpent noir : les secrets du tournage

Lorsque Thomas Ngijol a, à ses débuts, fait un sketch sur Superman et son rapport inexistant avec l’Afrique, son entourage et des producteurs l'avaient encouragé à développer cette idée en long métrage. Le déclic s’est toutefois produit avec l'un de ses coauteurs. Le metteur en scène se rappelle : "Nous avons construit le personnage, puis j’ai trouvé l’intrigue, le cadre. Je voulais traiter le sujet avec humour tout en lui donnant une trame bien réelle. J’ai donc choisi la période des années 70 que je trouve riche en événements qui pouvaient être racontés sous la forme d’une comédie. Voilà le point de départ !"

Thomas Ngijol a alors écrit le scénario du film avec deux coauteurs, puis l'a adapté avec Karole Rocher lorsqu'il a su qu'il allait le réaliser avec elle. Le cinéaste précise : "Nous avons rectifié certains éléments du scénario parce qu’ils ne nous convenaient pas. Ce travail à quatre mains nous a permis de construire le projet ensemble et d’avoir une vision commune du film. Chaque scène devait être précise, si bien que nous avons beaucoup travaillé les personnages et les dialogues. Nous avons remanié le scénario jusqu’à ce qu’il corresponde exactement à ce que nous voulions raconter. C’est par ce travail de réécriture que j’ai pu m’approprier ce projet. J’y ai même apporté une patte personnelle qui n’est pas celle de la comédie."

Black Snake, la légende du serpent noir a été tourné en Afrique du Sud pour des raisons techniques. Non seulement le pays offre des décors naturels magnifiques, mais il accueille régulièrement des tournages, ce qui facilite grandement les choses. Thomas Ngijol explique : "Nous avons tourné dans des townships, dans des bastions historiques à Soweto et ailleurs. Nous n’étions pas en Afrique francophone mais sur un territoire avec une histoire et un héritage culturel et politique impressionnants. Le tournage de ce film au pays de Mandela avait une charge émotionnelle très forte. Même les techniciens ont exprimé leur plaisir de contribuer à ce film et nous avons ressenti beaucoup de bienveillance autour de nous."

L'un des apsects les plus drôles de Black Snake, la légende du serpent noir est que le courage et le sens de la justice sont plutôt du côté de la journaliste jouée par Karole Rocher, alors que le super-héros est lâche et facilement corruptible. Thomas Ngijol confie : "C’est justement ce qui est drôle et m’amuse ! J’adore les personnages qui ne sont pas trop lisses, les anti-héros un peu complexes qui s’ancrent dans la vie réelle ; ce sont eux les plus proches du spectateur. Dans ce film Black Snake n’a pas de bonnes relations avec son père et il ne connaît pas ses racines : l’identification est facile."

Skread est le producteur des albums d’Orelsan et il a signé le score de Black Snake, la légende du serpent noir. Thomas Ngijol avait en effet adoré le film Comment c'est loin et sa musique. Il raconte : "C’est un tout autre univers que celui de Black Snake, la légende du serpent noir, mais j’ai trouvé que sa musique restituait l’humour de mon univers. J’apprécie aussi ses compositions et quand je lui ai proposé de travailler sur le projet, il a accepté et très vite il s’y est donné corps et âme. Il a fait un travail magnifique et pour moi il a été une belle rencontre. Nous envisageons aussi de sortir une BO inspirée du film et accompagnée d’autres artistes comme Orelsan."