Les films d’animation – c’est désormais une évidence pour tous les producteurs de la planète – ça reste l’un des secteurs les plus porteurs de l’industrie cinématographique. De nos jours, les écrans restent encore un excellent moyen d’occuper nos petits bouts de choux infernaux. Alors – tu penses bien ! – que ce soit en salle ou bien avec un bon vieux DVD, on est tous prêts à prendre la dernière nouveauté qui passe sous la main pour gagner une heure et demi de tranquillité. Et si d’un côté, il y en a qui veulent nous faire ça bien (Pixar, Disney, Dreamworks), n’oubliant pas qu’un film c’est aussi une œuvre de septième art dans laquelle on peut faire preuve de créativité, de l’autre il y a ces studios qui, comme « Illumination », « Sony » ou bien encore – comme c’est ici le cas – « M6 », ne viennent sur le secteur que pour simplement appliquer un cahier des charges sans âme et sans consistance. Et pour le coup – comme vous l’aurez compris – ces « As de la Jungle » font clairement partie de la deuxième catégorie. Il suffit juste de regarder l’affiche pour tout comprendre. On voit déjà les As du marketing réunis autour d’une table en train d’éplucher leurs listes de statistiques qui expliquent ce qui va forcément marcher sur leur public-cible. Il y a tout : bestiaire, grimaces, stéréotypes. Avant même de le voir, ce film ressemble à un atroce croisement entre « Madagascar » et « Les rebelles de la forêt ». Ce qui reste malgré tout un peu triste, c’est que c’est peut-être un peu moins cynique que cela. Des fois, on a quand même l’impression que les gars de « M6 » ont voulu faire quelque-chose qui marque et qui marche. (
Un personnage meurt en début de film tout de même.
) Seulement voilà, au final le résultat reste quand même assez désespérant. Niveau créativité et narration, on est assez proche de zéro. Le méchant est méchant parce qu’il est méchant. Il veut détruire la jungle parce qu’il veut détruire la jungle. Face à eux, les héros sont des héros parce qu’ils sont des héros. Et on meuble le tout avec les sempiternelles blagues à base de fesses, de grimaces, de blagues agaçantes et de moqueries. D’ailleurs je dois bien avouer que le film est même assez limite sur ce dernier point. Faire reposer l’essentiel de l’humour d’un film pour enfant sur le fait de se moquer du physique, de l’odeur ou des limites intellectuelles de certains personnages, c’est pas le genre de démarche qui me branche et face auxquelles j’ai envie d’exposer des pitchounes. En cela, le personnage de Miguel est plus que borderline dans la mesure où il réutilise carrément les codes qui servaient à moquer les Noirs lors des siècles précédents. Etait-ce voulu et conscient ? Pas sûr. Même certainement pas. Mais à dire vrai, c’est ce qui résume peut-être le mieux le problème avec l’état d’esprit de ce film. Ces gars n’ont pas vraiment réfléchi à grand-chose. Ils n’ont pas cherché à développer un quelconque propos d’ailleurs. Le seul objectif c’était d’occuper le temps avec toute une série de petits gags déconnectés les uns des autres. Après tout, « ça marche sur les gosses » donc pourquoi se fouler ? Et c’est d’ailleurs cela qui me blase le plus dans toute cette histoire. C’est vrai ça : ça marche sur les gosses… Triste monde que le nôtre… Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)