Timgad est le premier long-métrage de Fabrice Benchaouche ; auparavant, il a été assistant réalisateur et producteur exécutif. Il a également réalisé plusieurs courts-métrages.
Fabrice Benchaouche a inscrit le début de son film dans la tradition des contes orientaux, avec la présence de puissants esprits, magiciens ou sorcières qui influent sur les événements. Cette fois, douze enfants naissent la même nuit dans un petit village d'Algérie...
La ville de Timgad existe véritablement en Algérie ; elle est même surnommée la Pompéi de l'Afrique du Nord en raison de ses ruines romaines. Toujours en excellent état de conservation et représentative des cités romaines, Timgad est même inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Le tournage s'est déroulé à deux endroits distincts, distants de 250 kilomètres : dans les ruines tout d'abord, puis dans un autre village que celui de Timgad, plus près de la côte méditerranéenne. "Il y avait les ruines de Timgad, mais le village de Timgad ne convenait pas", explique Fabrice Benchaouche. "Plus au nord, près de Sétif, on a tourné dans le village de Benifouda. Il y avait une petite place sur laquelle on a reconstitué une petite épicerie. Ça devait en être une d'ailleurs parce qu'il y avait encore une machine à glace italienne, "la machine à Boumédienne"...".
Le scénario de Timgad a été soumis aux autorités algériennes pour validation. Si "aucun mot n'a été édulcoré sur la critique du pouvoir, du gouvernement ou de la religion", comme le précise Fabrice Benchaouche, le climat était plus tendu lors du tournage. "Cela s'est plus senti sur le plateau, dans le village où les femmes de l'équipe ne pouvaient pas fumer ni avoir les bras trop dénudés malgré les 45 degrés à l'ombre...", se souvient-il.
Pour Fabrice Benchaouche, il était important de tourner en Algérie, une histoire algérienne. "Nous avons eu le soutien du ministère de la Culture algérien et je crois que ni le Maroc, ni la Tunisie ne nous l'auraient octroyé", analyse-t-il. "Mais le film est tellement imbriqué en termes de langage, on passe allègrement de l'arabe dialectal populaire de la rue au français, qu'il aurait été très difficile de tourner avec des acteurs marocains ou tunisiens. On aurait eu des problèmes d'accent. Et puis, moi je préférais parce que c'est une histoire typiquement algérienne et c'était un peu une gageure aussi. Et le décor de Timgad est unique !".