Présenté comme le dernier blockbuster de l'été, et en plus produit par les producteurs de "Strangers Things", "Kin : le commencement" peut en tenter plus d'un mais sachez que c'est avant tout l'histoire d'une famille recomposée sur un fond de science-fiction. On a là une approche originale, beaucoup moins pan pan pif paf qu'on ne l'aurait cru, qui nous donne envie de laisser sa chance à cet énième film du genre. Les frères Baker réadaptent ici leur court-métrage "Bag Man" sorti en 2014 et développent une intrigue familiale dans un milieu défavorisé. Cette dernière est traquée par les mafieux du coin depuis que l'ainé est rentré de son séjour en prison. Jusque là, le ton social confondu au polar étonne bien qu'il n'y ait rien de bien nouveau là-dedans. Mais le jeune héros, campé justement par Myles Truitt, va faire une drôle de découverte qui lui permettra d'avoir un sérieux avantage sur ses adversaires. L'arme surpuissante qu'il a en sa possession est le point départ de l'intrigue parallèle, propre au genre d'anticipation, mais celle-ci s'avère beaucoup plus mystérieuse et floue, ce qui pourrait en décevoir certain. Heureusement, entre action et révélations, la fin apporte une scène pleine de réponses mais aussi pleine de nouvelles questions. Est-ce suffisant pour nous donner l'eau à la bouche et pour amorcer une nouvelle saga ? Pour l'instant, rien n'est annoncé mais pour ma part, je dirais que ça manque de croustillant et qu'il manque un brin d'audace à "Kin" pour prolonger son commencement... Le rythme est bien soutenu et le suspense est là mais en sortant, je ne me suis pas dis que j'ai hâte de voir la suite. J'ai tellement peur de me retrouver devant un mauvais remake de "Terminator"... A mon gout, le film se suffit en soi. L'avantage, c'est qu'on laisse le spectateur s'attacher à ses personnages pommés mais soudés. En effet, les dialogues sont plutôt bien écrit et le trio familial (le père et ses deux fils) offre de belles scènes complexes et riche en tension. Mais on regrette tout de même la redondance de quelques rôles clichés : Zoë Kravitz dans le rôle d'une gogo-danseuse pour ajouter de la féminité et pour... euh non, en fait c'est tout ce qu'elle fait, de la présence ! Et aussi, James Franco dans le rôle du gros méchant (again !), tatouage à la nuque, flingue sous la ceinture, bref tout pour faire trembler mais là encore, on a du mal à le prendre au sérieux et à le trouver menaçant. En bref, Kin est passable et distrayant mais ne stimule pas assez notre interêt pour qu'une suite s'avère légitime. Mais la touche sociale est bien approfondie pour un film de ce genre.