"Ils n'ont pas la moindre idée." titre l'affiche, et on peut dire sans trop se tromper qu'Etan Cohen (non, pas des Frères Coen, un "h", ça change tout) n'en a pas non plus, Holmes et Watson étant plutôt une longue suite de sketches, qui ressemblent à des impros de ce binôme du Saturday Night Live, pas déplaisants pour certains passages. La camaraderie de Will Ferrell et John C. Reilly, quand il s'agit de jouer à l'idiot, crève l'écran et nous régale de gags régressifs qui fonctionnent (le moustique empoisonneur qui finit en séance de baffes générale, le "selfie" avec l'appareil photo à pieds...), les décors et costumes sont étonnamment soignés, le méchant Moriarty est bien là pour laisser planer un doute sur son identité... Cette comédie n'est pas si mal faite, surtout grâce à la vivacité de ses comédiens, mais pâtit d'un rythme qui s'essouffle vite, et un final qui nous réveille presque en sursaut. Dommage, car ces versions abruties de Sherlock Holmes (l'intello niais) et Watson (le débile débrouillard) ont un charisme évident, avec notre scène préférée qui est le "dialogue mental" entre frangins Holmes auquel le pauvre Watson essaie péniblement de s'intégrer ("THOUGHTS... ME TALKING", on s'est gondolé, on avoue)... En se moquant des récents opus de Guy Ritchie et de la série BBC avec Benedict Cumberbatch (avec les ralentis "prescience" de Holmes), mais aussi des "selfistes", cette parodie s'ancre dans une certaine modernité, ce qui n'arrive malheureusement pas à compenser son ventre mou infernal en milieu de film. Vaut surtout pour son duo rafraîchissant (et habitué, on le sent). Un bon conseil, inspectez du côté de la brillante parodie Élémentaire, mon cher...Lock Holmes, pour trouver le fin mot (drôle et bien pensé) à l'énigme d'une bonne parodie de Sherlock.