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    Amin
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Amin" et de son tournage !

    Traiter du déracinement

    Avec AminPhilippe Faucon évoque pour la première fois le déracinement de l’immigration en articulant son récit sur deux géographies distinctes : le pays d’origine et le pays d’accueil. Le metteur en scène justifie ce choix : "Il m’a semblé qu’il n’avait pas été traité de cette façon (ou très peu, très succinctement), alors que précisément ces deux géographies fondent un parcours d’exil ou de migration. Le cinéma a cette capacité de mise en parallèle très forte entre les deux mondes. On passe directement d’une séquence dans le pays d’origine à une séquence dans le pays d’accueil, avec un effet de « cut », de confrontation immédiate de tout ce que contiennent les images : les conditions de vie, les préoccupations des personnages, les enjeux sociaux ou familiaux. Ça ne procéderait pas aussi immédiatement par l’écrit, qui a d’autres moyens d’évocation, mais qui demandent le temps de développement des phrases."

    Moustapha Mbengue dans le rôle d'Amin

    Le rôle-titre du long métrage est joué par Moustapha Mbengue, un comédien et musicien sénégalais vivant à Rome depuis une vingtaine d'années. Lorsqu'il vivait au Sénégal, il a pu faire partie du casting des Caprices d’un fleuve (1995) de Bernard Giraudeau. En Italie, où il vit depuis une vingtaine d'années, Moustapha a joué dans des séries télévisées ainsi que dans des films de réalisateurs de renom comme Nino Manfredi. Egalement danseur, chanteur, percussionniste, il a aussi pour habitude de parler au nom des Sénégalais en Italie et possède sa propre chaîne Youtube. C'est d'ailleurs de cette manière qu'il a été repéré par la directrice de casting Leïla Fournier et ainsi casté dans la peau d'Amin. Philippe Faucon raconte :

    "J’ai rencontré Moustapha par l’intermédiaire de Leïla Fournier, avec qui j’avais travaillé précédemment, avec beaucoup de connivence, sur le casting de Fiertés. Elle-même ne le connaissait pas, mais avait entendu parler de lui par un de ses contacts en Italie, où vit Moustapha. Moustapha a une maîtrise partielle du français et il a sans doute, sur bien des points, un parcours personnel proche de celui d’Amin. En tous cas, une connaissance particulière et profonde de tout ce dont est fait ce parcours : solitude, à la marge d’un pays que l’on a rejoint par nécessité de survie ; éloignement des siens dont on garde la charge, etc. Dans le film d’ailleurs, différents visages alternent chez lui, suivant les pensées ou les sentiments qui l’habitent : replié ou insondable parfois, ouvert et rayonnant à d’autres moments."

    Thématique de l'immigration

    En 2015 sortait Fatima, qui avait obtenu plusieurs récompenses prestigieuses dont le César du Meilleur film ou encore le Prix Louis-Delluc. Trois ans plus tard, Philippe faucon revient avec Amin, un autre drame social traitant là-encore d'immigration (et qui avait aussi été présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes).

    Film choral

    Même si Amin est le rôle-titre, le scénario du film est choral. Cela a permis à Philippe Faucon de mettre un pluriel au mot générique d’immigré et de montrer la multiplicité des destins d’hommes et de femmes concernés par cette problématique. Le réalisateur explique à ce sujet : "Il y a plusieurs situations d’hommes seuls, qui déclinent des vécus différents : Amin a laissé au pays sa femme et ses enfants, qu’il ne revoit qu’après de longues périodes d’absence. Abdelaziz est plus âgé, il a recommencé une vie en France et les enfants qu’il a eus d’une première union au Maroc lui renvoient qu’il n’a qu’à « rester en France avec ses enfants français ». Il y a aussi la frustration et la misère sexuelle de ce jeune homme dont la vie est quasi réduite à sa force de travail. Il y a les femmes et les enfants restés au pays d’origine, les femmes rencontrées en France et les enfants qui y sont nés, comme les deux filles d’Abdelaziz."

    Retrouvailles

    Avec Amin, Philippe faucon retrouve Soria Zeroual, qui jouait le rôle-titre de Fatima.

    Femmes fortes

    Le rôle des femmes est primordial dans le film, en particulier celui de l'épouse d’Amin. Femme isolée, soumise à la belle-famille mais se rebellant, surveillant les travaux et donc chef de famille... Une image forte et nuancée de la femme africaine obstinée et indépendante. Philippe Faucon indique : "Dans le village où nous avons tourné, nous avons souvent été frappés par la force que ces femmes peuvent montrer, dans des situations de vie très difficiles. Marème N’Diaye (qui joue la femme d’Amin) vit en France, mais elle est originaire d’un village de la région. Dans les essais préparatoires que nous avons faits, elle avait une gestuelle innée dans les scènes de colère, que je trouvais très belle et pour laquelle j’ai vraiment voulu trouver l’axe et les cadres qui permettraient de la filmer au mieux !"

    Gestes quotidiens

    Comme souvent dans les films de Philippe Faucon, le scénario repose sur des choses très factuelles. Les personnages s’écrivent au travers de gestes quotidiens. Le metteur en scène indique : "A l’écran, le visuel, c’est à dire les corps, les gestes, les visages, les regards, expriment tout autant que les paroles prononcées par les personnages. L’introspection psychologique n’est pas le domaine des personnages d’Amin. Ils avancent dans leurs vies, poussés par des nécessités vitales, qui laissent peu d’espace à ça. En France, Amin garde le plus souvent pour lui ses pensées, que son visage et ses regards expriment quelquefois à son insu. Il ne donne libre cours à ses sentiments que lorsqu’il se trouve en confiance : au foyer avec ses amis, lorsqu’il retrouve les siens au Sénégal, et peu à peu avec Gabrielle."

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