Moonfall est en projet depuis 2016, année où le réalisateur avait proposé une suite à son film culte Independance Day.
Roland Emmerich est parti d’une hypothèse selon laquelle la lune ne correspond nullement aux descriptions de nos manuels scolaires. Le réalisateur explique : "Certains estiment que la lune n’est pas un objet naturel », se souvient-il. "Je me suis dit que c’était un postulat intriguant pour un film. Que se passerait-il si cet objet tombait sur la Terre ?"
"Bien entendu, il faudrait qu’on trouve un moyen de l’en empêcher. Mais je trouvais tout aussi fascinant de parler de personnages qui s’engagent dans une mission en direction de la lune pour sauver notre planète, ou encore des familles qui, elles, restent sur Terre et se battent pour survivre aux cataclysmes provoqués par la chute de la lune."
Avec Moonfall, Roland Emmerich revient à son genre de prédilection, le film catastrophe sur fond de science-fiction. On lui doit en effet plusieurs références en la matière, comme Independence Day, Le Jour d'après ou encore 2012.
Le budget de Moonfall est estimé à 136 millions de dollars. A titre de comparaison, Universal Soldier avait coûté 23 millions, Stargate 55, Independence Day 75, Godzilla 130, The Patriot 110, Le Jour d'après 125, 10 000 105, 2012 200, Anonymous 30, White House Down 150, Stonewall 13, Independence Day: Resurgence 165 et Midway 75.
Le scénario de Moonfall a été co-écrit par Roland Emmerich et Harald Kloser, le duo derrière les scripts de 10 000 et 2012, mais aussi Spenser Cohen (Extinction).
L'agence spatiale américaine de la NASA a permis à l'équipe de tourner dans une véritable navette spatiale. Roland Emmerich se rappelle : "Ils nous ont dit que c’était une idée intéressante de représenter des astronautes sous un jour aussi héroïque. Ils étaient intrigués par notre évocation de l’espace et du voyage spatial, et ils ont eu l’extrême gentillesse de nous prêter leurs fusées pour la première mission de reconnaissance."
"On a aussi utilisé le logo officiel de la NASA, ce qui confère une certaine crédibilité au film, et ils nous ont très utilement transmis leurs photos haute définition de la lune. Car la NASA a positionné des appareils photos de très haute technologie sur place."
Un astronaute à la retraite, Bjarni Tryggvason, a aidé les acteurs leur donnant de nombreux conseils pour faire en sorte que leurs gestes soient authentiques. Le consultant précise : "Je les ai guidés pour certaines opérations de la navette spatiale, pour le lexique que leurs personnages sont censés employer et pour leurs gestes dans l’espace."
Comme les acteurs ne tournaient pas vraiment en apesanteur, la production a dû trouver le moyen de simuler cette situation. Elle a ainsi eu recours à un système de petits cardans permettant aux comédiens de se déplacer dans tous les sens et même de pivoter.
Patrick Wilson confie : "J’ai eu une vraie formation à l’apesanteur en travaillant sur Aquaman pendant cinq mois. Je sais ce que c’est de jouer en donnant le sentiment qu’on flotte, et cela a été utile, parce que c’est un effet difficile à restituer."
Josh Gad devait, à l'origine, jouer KC Houseman, mais a dû laisser tomber pour des raisons d'emplois du temps. John Bradley, célèbre pour son personnage du loyal Samwell Tarly dans Game of Thrones, l'a alors remplacé.
Le chef costumier Mario Davignon a étudié les combinaisons de la NASA et s’en est inspiré pour bien cerner les besoins techniques des astronautes. Il a surtout fait en sorte qu'elles soient fonctionnelles. Il précise : "Ensuite, on joue sur le style et la couleur. J’ai discuté avec Roland pour bien comprendre l’éclairage. On a choisi les couleurs et on les a retravaillées pour obtenir le bleu pâle qu’on recherchait. On a choisi un orange particulier pour trancher avec le bleu."
Pour la partie se déroulant sur Terre, censée se passer dans le Colorado, les décors ont été reconstitués sur le plateau numéro 3 des Grandé Studios de Montréal. Le chef décorateur Kirk M. Petruccelli confie : "Du début à la fin, on a mis six semaines pour créer environ 2,5 km de paysages du Colorado.
On avait une équipe de décorateurs de plateau qui utilisaient les toutes dernières technologies pour numériser, reproduire et scanner des chaînes de montagnes, les décortiquer, créer des nervures, reproduire avec précision chacun de ces décors, puis disposer les rochers qu’on avait créés sur le plateau."
Dans la série Extant (2014 - 2015), Halle Berry jouait une astronaute qui essaie de comprendre comment elle a pu tomber enceinte au cours d'une longue mission spatiale de treize mois en solitaire...
Roland Emmerich et le directeurd e la photographie Robby Baumgartner (qui avait oeuvré sur Midway), voulaient un élcairage naturaliste pour les scènes intimes : "Je suis partisan de ne pas employer d’éclairage inutile, comme des rétroéclairages très forts ou des lumières latérales sans raison légitime."
"En plus, dès lors qu’on était dans l’espace, on avait beaucoup plus de libertés en matière d’éclairage ou de couleurs. On a aussi largement joué sur les possibilités offertes par le numérique et limité les éclairages dans certaines scènes, n’hésitant pas à laisser certaines zones du plan dans la pénombre."