Qu'écrire sur « Baby Phone » ? Une comédie française qui ressemble à tant d'autres, ni meilleure ni mauvaise, juste d'un intérêt assez mineur. Si l'interprétation est réussie (même si avoir imaginé Medi Sadoun en fils de Michel Jonasz et Marie-Christine Adam est... original) et la durée relativement courte, elle ne l'est pas encore assez (le film est adapté d'un court-métrage) pour empêcher ses situations laborieuses pas loin du théâtre de boulevard sur fond de quiproquo douteux, ce rythme poussif où l'on sent régulièrement qu'il faut combler pour atteindre les 80 minutes... Sur un schéma narratif rappelant fortement d'autres titres (« Le Prénom » et « Le Jeu » quant à l'élément a priori anodin qui va mettre le feu aux poudres), celui-ci se montre moins bien raconté, moins bien pensé et surtout moins bien écrit, à quelques exceptions près, notamment ces « moments de grâce » dans une soirée pourrie évitant la débâcle complète
(tiens, au passage, le discours « quatre vérités » balancé par Anne Marivin, aussi efficace soit-il, rappelle étrangement celui de Valérie Benguigui dans... « Le Prénom »)
. Enfin, difficile de croire à l'évolution des relations entre les différents protagonistes (vous pardonneriez aussi facilement à votre femme et à un ami d'avoir couché ensemble, vous?), ce côté « féminisme mal placé » (en gros, la femme adultère est quand même la victime parce que son mari la délaissait : mouais, qu'est-ce qu'on aurait entendu (à raison!) si cela avait été le contraire) m'ayant vraiment gêné, aussi bien moralement que pour la crédibilité du récit, comme cette volonté de vouloir faire absolument de Pascal Demolon le
« Deus ex machina »
du film, surtout pour que (presque) tout rentre dans l'ordre après quelques explications sur la vie données par l'ami Jonasz
(cela écrit, qu'il est beaucoup plus facile de réconforter un ami lorsqu'il va mal que de se réjouir de son bonheur, surtout lorsque nous sommes dans une mauvaise phase, est très juste)
. Bref, sans être infamant, non sans une poignée de bons moments ponctués de lucidité, « Baby Phone » restera surtout comme une énième tentative de comédie suivant exactement la même voie que bien d'autres avant elle, la (relative) réussite en moins. Passable.