Lumumba : les secrets du tournage

Cet ancien journaliste-photographe a été ministre de la Culture d'Haïti entre 1996 et 1997, menant de front ses carrières d'homme politique et de cinéaste.

Raoul Peck a réalisé sa première fiction en 1988, Haïtian Corner, avant d'enchaîné un documentaire, Lumumba, la mort d'un prophète (1991) et une nouvelle fiction, L'homme sur les quais (1993). Il est ensuite revenu au documentaire (Desounen-Dialogue avec la mort et Haïti, le silence des chiens en 1994, Chère Catherine en 1997).

Il a également réalisé Corps plongés (1998).

« Pourquoi Lumumba a-t-il déclenché cette brutalité, cet acharnement… Pourquoi d'entre tous les dirigeants qui ont marqué leur temps, a-t-il été gommé de l'histoire… la figure tragique de Lumumba hante les puissants d'aujourd'hui comme ceux d'hier. Lumumba dérange, il questionne notre époque sur ses tares passées et présentes. »

Révélé par S'en fout la mort (Claire Denis, 1990), Alex Descas a retrouvé Claire Denis à deux reprises, pour J'ai pas sommeil (1993) et Nenette et Boni (1996). Il a également joué sous la direction de Olivier Assayas (Irma Vep en 1996, Fin août, début septembre en 1998), de Denis Amar (Saraka Bo, 1996) et de Sharunas Bartas (The House, id.).

Alex Descas est apparu à l'affiche de La petite Lola (Yolande Zauberman, 1995) et du Dernier Harem (Ferzan Ozpetck, 1998).

Lumumba a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs lors du festival de Cannes 2000.

« Le film n'est pas une «adaptation», il se veut «histoire vraie». J'ai voulu extraire le récit cinématographique de la réalité en restant au plus près. J'avais face à moi d'innombrables récits et témoignages, des piles de livres et d'articles, souvent contradictoires, toujours inconciliables. Une sorte d'immense compilation qui aurait parlé de moi et «des miens» sans ce que je m'y reconnaisse et qui m'obligeait à voir l'histoire à travers le regard des autres. »

Le situation politique et militaire du pays interdisait à l'équipe du film de tourner au Congo. Raoul Peck a donc décidé de prendre comme décor le Mozambique, dont certains paysages lui rappelaient le Léopoldville des années 60.

Partageant son temps entre théâtre et cinéma, Eriq Ebouaney a notamment participé à Chacun cherche son chat (Cédric Klapisch, 1995), XXL (Ariel Zeitoun, 1996), aux Enfants du marais (Jean Becker, 1998) et à Louise (Take 2) (Siegfried, id.).