Troisième film et deuxième long métrage réalisé par le Hongrois Attila Till, Roues libres a été projeté en avant-première mondiale à Karlovy Vary en 2016 dans la sélection East of the West. Son premier long-métrage, Panic, a reçu le Prix de la Meilleure Actrice en 2008 pour Gubík Ági lors de sa première à la Semaine du Cinéma Hongrois. Son premier court-métrage, Csicska, un drame glaçant sur l'esclavagisme moderne, a (entre autres) été projeté en compétition à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2011.
Attila Till a rencontré plusieurs personnes en chaise roulante lorsqu'il faisait du volontariat auprès
d'handicapés. Ce sont elles qui lui ont inspiré cette histoire d'un garçon immobilisé trouvant le moyen d’affronter les challenges de la vie en créant son propre univers fantasmé.
Le metteur en scène Attila Till voulait que les deux rôles principaux de Roues libre soient interprétés par de vrais handicapés. L'un d'entre eux, Zoltán Fenyvesi, se rappelle d'une scène avec laquelle il n'était pas à l'aise, celle où son partenaire Szabolcs Thuróczy le gifle à deux reprises. Le comédien explique :
"La première surprise a été lorsqu’Attila m’a dit qu’on allait devoir vraiment le faire face à la caméra, et la seconde lorsque j’ai compris que Szabolcs n’allait pas me gifler deux fois mais à peu près cent-deux fois lors des différentes prises. Hé oui, la vie d’acteur est rude ! Il y a aussi cette scène très émouvante, dans laquelle je m’ouvre à ma mère en lui disant qu’elle a échoué. C’était quelque chose de difficile pour moi, surtout lorsque Móni Balsai, qui joue le rôle de ma mère, s’est mise à pleurer pendant la scène. J’ai pensé à ma vraie mère, qui m’a toujours soutenu, et je ne pouvais tout simplement pas me comporter comme un ingrat."
Etudiant à l’Université Métropolitaine de Budapest où il étudie les relations entre la presse et le marketing, Zoltán Fenyvesi travaille sur une thèse portant sur la représentation des personnes handicapées dans les médias. Mais depuis la sortie hongroise de Roues libres, le jeune homme est devenu très présent dans les médias et a donc dû modifier sa thèse car trop centrée sur lui-même. Il poursuit :
"Je vais devoir modifier légèrement l’idée de départ pour ne pas parler que de moi. J’ai compris que la communication était mon fort après avoir créé ma page Instagram en 2013, ce qui me pousse à vouloir faire quelque chose en interaction avec les gens. J’adorerais aussi travailler pour une multinationale, car j’aimerais passer du temps à l’étranger."
"Le réalisateur ne prend pas de gants pour montrer la douleur des corps, l’isolement personnel et affectif que peut causer le handicap ou encore la dureté, voire la cruauté qui anime les valides à l’égard des handicapés. Roues libres appartient à cette nouvelle génération de films avec et sur le handicap dont le regard volontairement provocateur, décalé, et intelligent, peut faire évoluer la société", selon LADAPT qui est une association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées.