Un conte de fée comme en raffolent les ménagères et le public avide de téléfilms de Noël (entendez par là, des histoires très sotte & simpliste au possible et dont le dénouement vous fera verser une petite larme).
Un chat pour la vie (2016) est l’adaptation du roman autobiographique "Un chat des rues nommé Bob" de James Bowen. Tout à commencé en 2010, lorsque l’Islington Tribune s’intéresse à l’histoire de James Bowen suite à ses apparitions publiques qui ne laissaient personnes indifférentes. Après un article en 2010, un agent littéraire s’est intéressé à l’affaire et un contrat a été signé avec une maison d’édition. Résultat, plus d’un million d’exemplaire vendus en Angleterre et le livre a été traduit en 30 langues. Et c’est ainsi qu’une adaptation a vue le jour, avec dans les rôles principaux Luke Treadaway (Attack the Block - 2001) ainsi que Bob lui-même (et bon nombre de ses doublures).
Le film raconte comment James Bowen, alors en pleine cure de sevrage et inscrit à un programme de Méthadone, a vu sa vie basculer le jour il a fait la rencontre d’un adorable chat roux. Un chat des rues qu’il trouvera dans le couloir de son immeuble et qu’il finira par adopter, n’ayant pas réussit à retrouver son propriétaire.
A la réalisation, on retrouve Charles Martin Smith, un habitué du genre puisqu’on lui doit bon nombre de film mielleux à destination de la famille, à commencer par le plus célèbre d’entre-tous, Air Bud (1997) premier du nom (et pas les 5 ignobles suites sorties entre 1998 & 2003), ajouter à cela, L'incroyable histoire de Winter le dauphin 1 & 2 (2011/2014), ainsi que L'Incroyable aventure de Bella (2019). Avec un pareil pédigrée, on savait clairement dans quelle mǝrde on allait se fourrer, encore fallait-il le savoir avant de visionner le film…
Au final, il en résulte un feel-good movie très mièvre et cucul, rendant ses personnages très antipathique (Luke Treadaway vous tape sur les nerfs, avec son côté pleurnichard qui donne l’impression de porter la misère du monde sur ses épaules). Le film met un temps considérable à se mettre en route, il brasse continuellement du vent (les innombrables séquences où le héros parle à son chat comme s’il parlait à un teubé, en lui expliquant tout ce qu’il fait ou ce qu’il s’apprête à faire… ce n’est pas un nourrisson, juste un chat !). Très clairement, le film aurait gagné à être raccourcit et ne durer que 70min et non 100. On finit rapidement par trouver le temps long.
La morale de l'histoire ? Si tu as le malheur d’être un junkie clochard, jouant de la gratte pour essayer de subvenir à tes besoins, personne ne lèvera les yeux sur toi. Alors que si tu es un junkie clochard, jouant de la gratte avec un chat, alors là, ça y est ! Plus personne à de la merde dans les yeux et tous se retournent sur ton chemin, te souris, te donnent une pièce et quémandent un selfie… Monde de mǝrde.
Ce qui au départ, s’avérait une bien jolie idée (adapter l’histoire vraie d’un junkie sans abris qui change radicalement de vie suite à sa rencontre avec un chat), se transforme en une vulgaire opération mercantile, comme en témoigne cette triste succession de merchandising (8 livres ont vu le jour suite au succès du 1er, ainsi que deux adaptations dont celle-ci (qui rapporta 18 millions $ pour un budget de 8 millions) et suivie de A Christmas Gift from Bob (2020), dans lequel Luke Treadaway & Bob reprenaient leurs rôles. Bob étant décédé en juin dernier à l’âge de 14/15ans, peut-être était-ce le signe pour Bob qu’il fallait arrêter toutes ces conneries ? Après tout ce n’est pas une vie de chat que d’enchaîner les émissions télévisées (5 matinales et une en soirée), les séances de dédicaces et les nombreux tournages. Quand l’appât du gain est plus fort que tout…
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