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    La Forme de l'eau - The Shape of Water
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    1 117 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 409 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 mars 2018
    « La Forme de l’eau » sous ses airs de conte fantastique alléchant, nous propose un mélange de la « Belle et la Bête », de « E.T. », tout cela à la sauce « Amélie Poulain »...
    Pourquoi pas après tout ?
    D’autant plus que l’histoire est tentante, et que l’entrée en matière dès les premières images magnifiques et très étonnantes, est franchement très prometteuse...
    Tout semble bien parti avec une recherche esthétique néo rétro aux accents très fifties, dont les éclairages et les décors sont parfaitement au diapason...
    On attend donc la suite de pied ferme, et on attend encore !
    Car hélas, même si l’intrigue est bien là, même si l’ambiance est au rendez-vous, on espère un peu plus de punch, qui aurait pu casser cet aspect un peu niais et gentillet que trimbale chaque personnage, alors que la bande son fait tout pour aller dans ce sens très sirupeux, elle aussi.
    Alors oui la poésie est toujours à fleur de peau, mais elle semble tellement édulcorée, fade et gratuite que l’ensemble manque franchement d’une vraie personnalité, ce que le dernier « Crimson Peak » du même cinéaste, possédait et revendiquait justement à fond !
    L’actrice Sally Hawkins est toujours sur le même registre et le duo qu’elle forme soit avec son voisin ou soit avec sa collègue, est bien sympathique mais n’a rien de réellement décapant ou de transcendant pour nous émerveiller...
    Le méchant sous les traits de Michael Shannon fait de l’effet au début, puis devient une caricature de lui-même, tout comme les rôles secondaires, qu’ils soient espions ou pas d’ailleurs...
    Tout cela respire plus le conte pour enfant, par la façon simplifiée et assez mièvre de traiter les rapports humains, alors que le côté psychologique reste absent, chaque personnage étant beaucoup trop lisse et plat, trop dans l’apparence, figé comme une image d’Épinal.
    Peut-être une intention délibérée de Guillermo del Toro, mais qui finit dans ce cas par s’épuiser elle-même à force de s’éterniser !
    Et même cette créature mi homme mi poisson, pourtant intéressante par son aspect et son regard, manque de réelle présence pour véritablement nous émouvoir...
    C’est d’autant plus dommage, car avec cet univers épatant si réussi et si flatteur à l’œil, il ne manquait pas grand chose pour faire de cette fable fantastique un vrai sujet digne d’intérêt et de plaisir, afin de s’y plonger complètement en rejoignant ainsi véritablement notre héroïne et son prince charmant comme on l’espérait !
    elriad
    elriad

    430 abonnés 1 858 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 février 2018
    Voici ce que j'appelle un film très surestimé. Plébiscité partout, déjà primé dans de nombreux pays, favori aux Oscars, mais qu'est-ce donc qui rend si exceptionnel le dernier film de Guillermo del Toro ?...
    La réponse est bien difficile à trouver au milieu de ce conte fantastique pétri de bons sentiments qui ne révolutionne pas grand chose, bourré de références pour ne pas dire qu'il pompe à droite et à gauche son inspiration. De "La belle et la bête", à "ET", de l'univers de Jeunet pour les décors, les thèmes récurrents de la tolérance et la peur de l'inconnu, on assiste à une succession de clichés, un scénario cousu de fils blancs en cherchant tout au long de ces deux heures, d'ailleurs pas désagréables en soi, ce qui suscite cette envie de récompenses dans tous les pays. Le réalisateur semble avoir bien compris la façon de fonctionner Hollywood, en plaçant quelques scènes nostalgiques de comédies musicales, en reprenant des airs nostalgiques de la grande époque, en faisant couler une guimauve sans retenue, livrant finalement un film bien complaisant calibré pour le box office...
    Scorcm83
    Scorcm83

    101 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 mars 2018
    Amateur de Guillermo Del Toro, un des cinéastes contemporains les plus talentueux en termes visuels et narratifs, je dois avouer que son *Shape of Water* ne m'a pas procuré l'effet escompté, plutôt un agréable divertissement qu'un film profondément touchant comme a pu l'être *L’Échine du Diable* ou *Le Labyrinthe de Pan*.

    En effet, j'ai été surpris par la simplicité scénaristique du film qui reste tout de même magnifique audio-visuellement parlant. Il s'agit donc avant tout d'une fable saupoudrée de la vision ambivalente de son réalisateur, qui parvient toujours à faire émerger une violence froide et clinique au sein d’œuvres fantastiques et poétiques. C'est bien ce paramètre qui marque la signature du cinéaste mexicain et ce pourquoi je l’apprécie tant.

    Malheureusement, là où cet élément permettait à ses précédents films d'atteindre une certaine profondeur et de s'ériger au rang d'oeuvre filmiques majeures, il agit là en temps que piqûre de rappel, nous tapotant l'épaule ça et là pour maintenir une certaine attention mais n'allant pas vraiment plus loin que l'expression de l'identité de son auteur.

    Bien sûr, et c'est là ou Guillermo Del Toro est fort, cette violence sert aussi le propos et nourrit l'enjeu dramatique en cassant le côté monodimensionnel de ses personnages. La violence n'est donc pas son seul outil, il y ajoute également une tension sexuelle prégnante qui nous ramène toujours dans une réalité froide et violente en contraste avec le merveilleux du conte.

    *The Shape of Water* est donc un joli mode d'emploi de la cinématographie de Guillermo Del Toro, la raison sans doute de son triomphe aux oscars, mais ne constitue en aucun cas son chef d'oeuvre qui reste encore, selon moi, *Le Labyrinthe de Pan*.

    A voir.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 327 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 22 février 2018
    Je suis presque désolé de mettre une note aussi basse… Mais bon, mon souci d’honnêteté m’oblige à accorder ma note à mon sentiment. Je dis que je suis désolé parce que – clairement – tout n’est pas à jeter dans ce « The Shape Of Water ». La seule scène d’introduction suffit d’ailleurs à rappeler le talent de formaliste de l’ami Guillermo del Toro. D’ailleurs, si je m’en tiens au premier quart d’heure du film, j’avais quelques raisons d’espérer et d’apprécier. OK, la teinte très 60’s donne un côté très classique à l’ensemble, mais cette manière d’amorcer l’intrigue fantastique au travers du regard d’une femme de ménage qui travaille au sein d’un centre aérospatial, j’ai trouvé ça plutôt malin et plein de promesses. Seulement voilà, une fois la créature rencontrée (c’est-à-dire au bout d’un quart d’heure donc), le film s’enfile alors très rapidement sur un rail et n’en déviera dès lors plus jamais. Et là, s’est mis alors à commencer pour moi un trèèèès long tunnel d’ennui. Tout est tellement prévisible, calibré, habituel ! Des gentils très gentils, des méchants très méchants, ainsi que les péripéties habituelles… J’ai eu l’impression de revoir un copier-coller d’« E.T. » mais avec une créature du « Festin nu » en guise de bestiole à sauver. Alors oui, j’ai voulu me raccrocher à cette idée que Guillermo del Toro faisait les choses avec adresse, mais pour le coup ce ne fut clairement pas suffisant. Somnolences, distractions, égarements dans mes pensées, récapitulatifs des courses que j’avais à faire après la séance : tout y est passé… Et si d’un côté je maintiens le fait que ce film n’est certainement pas hideux à voir, d’un autre côté je ne peux nier que l’égrènement des minutes fut pour moi de plus en plus rude tellement je n’ai pu me raccrocher à rien. D’un certain point de vue, j’ai l’impression que l’ami Guillermo a concentré tout son intérêt dans les petits détails militants qu’il a voulu glisser à droite et à gauche : de l’antiracisme à l’antispécisme ; du féminisme au gay-friendlysme. Du coup, à part un petit toilettage idéologique des films typés années 60, je ne vois pas vraiment l’intérêt. spoiler: OK, l’héroïne est muette mais ça n’en reste pas moins une héroïne ; OK elle aime prendre le temps de se masturber tous les matins et on nous le rappelle bien histoire où on l’oublierait. OK, son pote est seul parce qu’il est gay et qu’à cette époque ce n’est vraiment pas facile à vivre. OK sa collègue noire doit à la fois subir les remarques racistes de son patron et l’attitude asservissante de son mari… Et après ?
    Tout ça ne fait pas un film ! Or, en regardant ce « The Shape of Water », j’ai vraiment eu l’impression qu’on a constamment cherché à attirer mon attention sur tous ces détails là pendant que de l’autre côté on délaissait totalement l’intrigue principale pourtant au cœur du film. Pour le coup, je trouve ça assez triste, voire même consternant. Parce que voilà qu’après « Crimson Peak », del Toro nous refait le coup de l’exercice de style sans fond ni propos. C’est triste parce que, avec de telles qualités plastiques, c’est clairement du gâchis… Bon alors après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    Estonius
    Estonius

    3 315 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 septembre 2019
    Gros coup de cœur pour ce film. Ici on est carrément dans la fable fantastique, les arguties concernant les invraisemblances ne sont donc pas de mises. L'histoire est simple, pour ne pas dire simpliste, et n'est jamais qu'une variation sur le thème de la belle et la bête avec un gros lin d'œil au mythique "La Créature du Lac noir" de Jack Arnold, mais tout est dans le traitement, dans le ton, c'est à la fois décalé et décontracté, incisif et dramatique, délicat et passionné avec un doigt d'humour noir et d'érotisme. Le travail sur l'image est impressionnant, quant à l'interprétation nous avons là une Sally Hawkins exceptionnelle et je pèse mes mots. Quant à Michael Shannon il nous campe un méchant exceptionnel vérifiant une fois de plus l'adage hitchcockien, selon lequel quand le méchant est réussi le film l'est aussi. Alors bien sûr, c'est naïf, toutes les fables sont naïves… et alors ? Quelques petites imperfections, sans doute ! Chef d'œuvre ? Certainement !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 12 avril 2018
    Un excellent drame fantastique poétique et visuellement éblouissant de Guillermo Del Toro avec une excellente performance de Sally Hawkins qui transmet à la fois délicatesse et force, des plans et des mouvements de caméra fantastiques, un scénario particulièrement intéressant puisqu’il met en scène un personnage principal muet, une photographie à tomber et une sublime BO d’Alexandre Desplat.
    Yetcha
    Yetcha

    875 abonnés 4 386 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 mars 2018
    Bon, avouons le tout de suite, j'ai été déçu par ce film, notamment au regard de tout ce que j'en avais entendu avant, c'est d'ailleurs peut-être là l'erreur! Si l'univers est incroyable, l'ambiance sublime, Sally Hawkins extraordinaire, Michael Shannon excellent et les hommages cinématographiques nombreux avec un superbe vrai costume, c'est-à-dire pas des images de synthèse. Le gros point faible est l'empathie qu'on ressent; ou plutôt qu'on ne ressent pas pour les personnages. En effet il manque cette touche de sensibilité, cet aspect d'émotion que j'attendais d'une histoire d'amour forte et improbable.... Mais.... Cela ne vient jamais malgré les nombreuses tentatives de Del Toro, et c'est bien dommage. Certainement pas le film oscarisé qu'on encense, mais attention, loin d'être un mauvais film tout de même. Et comme disait je ne sais plus qui : "Le moins bon film d'Hitchcock sera toujours bien meilleur que le meilleur des films de beaucoup d'autres réalisateurs", et ça marche tout à fait ici.
    BILBO75
    BILBO75

    14 abonnés 49 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 février 2018
    13 fois nommé aux Oscars 2018...Je ne comprends pas !!!
    Autant "Le Labyrinthe de Pan" était une merveille, autant Del Torro nous livre ici le plus lissé et le plus académatique de ses films. Ce qui est un comble pour un film qui voudrait mêler fantastique et histoire d'amour. Certes, Del Torro sait faire de belles images, mais ici, le film rate totalement son propos. Tout n'est que du déjà-vu : genre "la belle et la Bête", mais en 10 fois moins bien, façon gentil Monstre des marais, avec une leçon de morale bienpensante : "rejeter les autres, c'est pas beau". Et surtout, aucune émotion ne passe dans un scénario ultra lisse. Bref, un film d'une très grande fadeur et plutôt bouffi de clichés (un monstre gentil, une handicapée émouvante, une noire femme de ménage, un blanc méchant, le racisme des années 60, etc. etc..). Tellement académique et convenu que, oui, on conçoit que ça puisse plaire à un jury américain bien sage en manque de sentiments polissés. Mais pas à un public qui aura déjà vu plein de films d'amitié humain-monstre et qui ne s'attend pas à ce qu'on lui présente une resucée de films bien meilleurs. Allez, passe à autre chose, Benicio !
    Yves G.
    Yves G.

    1 455 abonnés 3 482 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 février 2018
    C'est l’histoire d'un homme-poisson que des méchants ont emprisonné et que des gentils veulent libérer.

    Je pourrais - comme je m'évertue à le faire chaque matin - faire un effort et vous présenter un résumé autrement plus élaboré de "La Forme de l'eau". Je pourrais vous dire que son action se déroule au début des années soixante, en pleine Guerre froide, à Baltimore, que son héroïne est une jeune femme muette employée comme femme de ménage dans une base secrète de l'armée américaine, qu'une créature aquatique, mi-poisson, mi-homme, y a été capturée et y est soumise aux pires sévices par un gardien sadique, que notre héroïne se prend de compassion pour la mystérieuse créature et décide de la libérer avec l'aide d'une collègue noire, d'un voisin homosexuel et d'un espion russe. Mais ce serait bien long pour un scénario qui, tout bien considéré, se résume aisément en une phrase plus courte.

    Je plaide coupable par avance car "La Forme de l'eau" est le grand favori des Oscars - et que je n'aurais rien à redire à sa victoire annoncée sur les autres films nommés, tels "Get Out", Phantom Thread"" ou "3 Billboards" qui ne m'ont guère plus convaincu. Mais ce plébiscite critique et public ne m'empêchera pas de faire entendre une voix dissonante. La créature filmée "dans une diaprure bleu-vert" (dixit "Le Monde") ? Le copier-coller de la créature du lagon noir sorti en 1954 - qui fut le premier film visionnable en trois dimensions grâce à des lunettes bicolores. L'héroïne muette ? Un personnage dont on ne comprend pas le traumatisme originel et l'étonnante attirance pour l'eau - dans laquelle elle se livre chaque matin à des libations étonnamment lestes pour un film tout public. Les autres personnages ? une galerie politiquement correct de ce que tout ce que l'Amérique compte de minorités opprimées.

    Vous avez aimé "La petite sirène" de Walt Disney ? Vous aimerez peut-être "Le grand triton" de Guillermo del Toro [je viens de passer deux heures à chercher l'équivalent masculin de la sirène et ne me cherchez pas des poux dans la tête si le triton ne correspond pas tout à fait]. La somptuosité gothique des décors ? la merveilleuse histoire d'amour ? l'hymne à la tolérance ? Je n'ai vu dans le conte de fées de Guillermo del Toro à la naïveté assumée qu'une historiette simpliste aux personnages manichéens et à l'intrigue cousue de fil blanc.
    legend13
    legend13

    245 abonnés 1 054 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 novembre 2019
    Tout juste auréolée de son Oscar du meilleur film 2018, "La Forme De L'Eau" avait donc attisé ma curiosité. Surtout que Guillermo Del Toro est un réalisateur qui m'avais marqué avec son excellent "Labyrinthe De Pan". Alors que dire de cet étrange conte ? Visuellement, rien à dire, c'est très beau et la réalisation est très réussie. Le casting s'en tire très bien (Michael Shannon est excellent dans le rôle du méchant de service). Cette histoire d'amour peu commune sur fond de guerre froide est plutôt touchante et le film dans sa généralité est une belle ode contre la discrimination. Et comme souvent, j'ai beaucoup plus apprécié le film au second visionnage. En bref, un très beau film.
    Cinephille
    Cinephille

    155 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 février 2018
    C'est donc cela le film de l'année ? Bigre ! quelle triste année alors ! Donc Amélie Poulain est descendue de la butte Montmartre, elle fait le ménage dans un labo où elle a une bonne copine et là elle tombe amoureuse d'un monstre marin autour duquel ça se bagarre sec entre militaires et scientifiques. Quand je dis ça se bagarre c'est entre Dr Folamour et films d'espionnage années 50. Les Américains sont des brutes épaisses, surtout ceux pour qui le maître mot est sécurité. Les Russes sont un peu plus folklos avec LE chercheur au grand coeur. Le monstre est à deux doigts de mourir comme un vulgaire merlu à l'étal d'un poissonnier mais bien sûr tout est bien qui amphibien. Le scénario est donc plutôt quelconque, et malheureusement visuellement ça n'a quasiment aucun intérêt. Enfin, il y a manifestement une erreur au générique qui crédite Guillermo del Torro alors qu'il est aveuglant que le réalisateur est Jean-Pierre Jeunet.
    HamsterPsycho
    HamsterPsycho

    113 abonnés 1 182 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 mars 2018
    Dans l’œuvre prolifique de Guillermo del Toro, "La Forme de l'Eau" apparaît comme une fable, très prévisible et aux accents poétiques. Prévisible car le scénario en lui-même est, dans sa globalité, sans surprise : un être différent de nous est torturé et étudié pour sa différence, et trouve des alliés eux aussi considérés comme différents et méprisés en tant que tels. Pas très original, donc, si ce n'est l'univers visuel et la poésie dure propre au réalisateur mexicain qui met toute sa personnalité dans ces œuvres les moins commerciales. La poésie déployée est souvent teintée de violence, comme "Le Labyrinthe de Pan", à la fois magnifique et terrible. A retenir également la musique magnifique de Desplat.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    395 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 février 2018
    Je ne suis pas un grand fan de Del Toro mais je pensais vraiment que j'allais aimer ce film, sans doute parce qu'il se revendiquait de l'influence de L'étrange créature du lac noir, classique que j'apprécie, en plus on voit assez vite qu'il ose des trucs comme montrer la nudité, la violence brute et les effusions de sang, donc quelque peu en décalage avec les standards hollywoodiens. Très bien. De plus visuellement c'est abouti, je reconnais cette sensibilité d'esthète de Del Toro, cohérent avec son univers à la fois poisseux et féérique, seulement il m'a manqué quelque chose de taille : l'émotion, comme l'impression que tout est bien trop artificiel, la relation entre Eliza et le monstre ne m'a absolument pas touché, quand bien même elle soit symbolique, pourquoi être autant prémâchée ? Dans un conte comme La Belle et la Bête par exemple les sentiments passent par l'épreuve des apparences, ici la nana semble déjà attirée de manière charnelle par la créature, j'ai beau me forcer à y croire je n'y arrive pas, spoiler: et même si la fin semblait sauver les meubles elle se refuse à la tragédie et là ça m'énerve, encore plus ratée que celle de La La Land
    . D'ailleurs la séquence gratuitement générique en noir et blanc m'a foutu dans un sacré malaise tant ça sort de nulle part, j'ai cru que Dujardin allait arriver taper des claquettes; comme le côté politique bien souligné sur la xénophobie ambiante, d'où le contexte des 60s qui n'est pas un hasard et qui se veut écho à l'Amérique d'aujourd'hui, confirmé par le personnage de Shannon qui est un fou furieux impassible, le manichéisme tourne à plein régime. Après sans non plus tomber dans l'excès et un jugement caricatural le film se tient à peu près sur ce qu'il souhaite raconter, c'est juste trop gentillet et convenu pour moi, bien qu'il y ai, je le redis, des idées de mise en scène, quelques prises de risques et une enveloppe assez superbe, mais je ne peux pas faire semblant de trouver le tout correct, c'est au delà de mes forces, de toute manière il trouvera aisément son public, moi je passerai rapidement à autre chose.
    Sylvain P
    Sylvain P

    335 abonnés 1 355 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 février 2018
    Poétique, le nouveau Guillermo del Toro n'atteint néanmoins pas la puissance dramatique du Labyrinthe de Pan, bien qu'il essaye d'en reexploiter les ficelles : l'alliance du fantastique et de l'horreur de la réalité politique et de ses sbires bien moins humains que les créatures de son cinéma. La Forme de l'eau est un bon film, inhabituel pour les studios hollywoodiens qui détestent l'originalité, mais aura probablement un air de déjà vu pour les cinéphiles français qui connaissent Jeunet et Dupontel.
    Shephard69
    Shephard69

    331 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 février 2018
    Sur fond de Guerre froide, un très beau film fantastique qui prend la forme d'une romance impossible entre deux êtres en apparence diamétralement opposés mais qui sauront se retrouver l'un dans l'autre à travers leurs similitudes, leur solitude. En décrivant l'Amérique des années 60, Guillermo del Toro livre à la fois l'une de ses oeuvres les plus poétiques dans la lignée de "Le labyrinthe de Pan" mais aussi un superbe plaidoyer contre le ségrégationnisme racial et homosexuel aux Etats-Unis à cette époque, astuce parallèle déjà utilisée par le réalisateur mexicain pour dénoncer le régime franquiste en Espagne. Un long-métrage à l'atmosphère prégnante, subtil mélange entre "La créature du lac noir" et la photographie des films de Jean-Pierre Jeunet avec ses teintes si particulières. Une multitude de plans sublimes, recherchés, une puissante force narrative mais qui ne verse jamais dans la facilité émotionnelle grâce à une mise en scène sobre et mesurée. Face à des acteurs du calibre de Michael Shannon ou Richard Jenkins, Sally Hawkins, que je découvre là, est une véritable révélation dans une prestation aérienne, troublante et Octavia Spencer que j'apprécie de retrouver à chaque fois depuis "Les figures de l'ombre" offre un nouveau rôle remarquable avec son personnage sympathique mais révolté. En dépit de son modeste budget, une sacrée claque et un indéniable chef d'oeuvre.
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