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    Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc
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    chas
    chas

    37 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 septembre 2017
    Il convenait de voir le Dumont de l’année, alors je me suis appliqué à décrypter sous la bizarrerie pas aussi flamboyante que certains critiques l’annonçaient, quelque regard neuf à propos d’une icône de notre histoire de France. Sous des airs de « Reine des neiges » pour la partie chantée et des allures de Monty Phyton assagis pour quelques bouffées de rires équivoques, je suis resté imperméable à cette énième proposition autour de la bonne lorraine dans sa jeunesse précocement habitée par la foi. Le réalisateur de « Ma loute » met dans la bouche d’une charmante petite actrice les mots absolus de la religion, et nous nous interrogeons sur la dimension exceptionnelle de ce destin, bien que le dispositif incline vers une ambiance plus moqueuse que fervente lorsque ce sont les bêlements des moutons qui scandent les prières. Le jeu des petites m’a gêné, au-delà de leurs performances de mémorisation, quand elles prononcent des mots qu’elles ne peuvent comprendre. Ce sont ceux de Péguy. Le rapport du chouchou des critiques à ses acteurs de tous âges me semble ambigu bien que celle qui doit partir à Orléans m’ait parue plus impliquée, voire habitée.
    gerald_w-a
    gerald_w-a

    11 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 6 août 2019
    Insupportable travail indigne d'un réalisateur qui nous avait donné le génial Ptit quinquin. Pauvre petite actrice, à la diction et au jeu trop faibles. Insupportable verbiage. Douloureuse bande musicale. Décor indigne. Une farce, sans doute ?
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 août 2017
    L’an dernier, à la fin de ma critique du film précédent de Bruno Dumont (« Ma Loute ») que j’avais trouvé irritant et grotesque, je me référais à une interview dans laquelle le cinéaste indiquait que son film suivant serait sur Jeanne d’Arc et j’exprimais mes craintes et mon sarcasme. J’avais tort. Il est vrai que je n’imaginais pas une seconde, à cette date-là, que le projet de Bruno Dumont était d’adapter des textes de Charles Péguy (en l’occurrence de son « Jeanne d’Arc » écrit en 1897 et du « Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc » écrit en 1910). Je n’imaginais pas non plus qu’il s’agirait d’une comédie musicale chorégraphié par Philippe Decouflé et mise en musique (électro métal) par un certain Igorrr dont j’ignorais jusqu’au nom.
    Une fois informé, on peut certes avoir l’impression de rêver ou d’avoir affaire à une mauvaise farce, ce qui va bien avec les orientations facétieuses prises par le cinéaste depuis le tournage de la série télévisée « P’tit Quinquin » (2014). Faire dialoguer et s’accorder des univers aussi dissemblables et lointains que ceux de ces différents artistes, ce n’est pas une gageure, cela ressemble plutôt à un projet totalement insensé et casse-gueule. Qui aurait misé un centime d’euro sur la réussite d’une telle entreprise ?
    Eh bien, étrangement, il m’a semblé que le résultat fonctionne assez bien ! Il n’y a pas besoin de faire un gros effort pour se laisser prendre au jeu. Malgré son dépouillement extrême, ses décors minimalistes (le cinéaste n’a pas jugé utile de tourner en Lorraine, mais il s’est contenté des dunes et des moutons de sa région de prédilection, le Nord) et ses moyens limités, le film provoque, ou peut provoquer en tout cas, un effet de séduction assez irrésistible. Son charme et sa beauté, il les doit au texte de Péguy qui, même s’il peut sembler, par moments, encombré de quelques archaïsmes, se prête formidablement à la déclamation et au chant, et à la grâce (et à l’innocence, pourrait-on dire) de ses interprètes, ainsi qu’à quelques bonnes idées de mise en scène assez simples mais judicieuses (comme de faire se dédoubler le personnage de Madame Gervaise, joué par deux actrices).
    Le film doit beaucoup à la grâce émanant des deux actrices en herbe sur qui repose le rôle titre : Jeannette à 9 ans jouée par Lise Leplat Prudhomme et Jeanne à 15 ans (qui ne veut plus être désignée par son diminutif) jouée par la bien nommée Jeanne Voisin. Toutes deux ont beau être totalement novices au cinéma, elles excellent, elles convainquent sans peine et ce à cause même de leur manque d’expérience. Il fallait ne pas manquer d’audace pour leur faire dire et chanter les textes de Péguy. Or elles le font avec une sorte de fraîcheur et de pureté qui s’accorde très bien avec les écrits du poète. Même leur semblant de gaucherie, quand elles dansent ou quand elles chantent, convient à leur rôle. Elles, ainsi que les quelques autres acteurs amateurs qui interviennent au cours du film, lui donnent, comme de façon naturelle, la marque de la candeur et de la simplicité, au point que l’on a le sentiment d’assister à la version modernisée d’un Mystère semblable à ceux qui avaient cours au Moyen-Âge (ce n’est pas par hasard si, précisément, l’un des textes de Péguy porte ce titre de « Mystère »). En somme, en dépit de quelques maladresses de mise en scène (totalement assumées par le réalisateur) ou peut-être aussi à cause d’elles, en dépit de l’aspect tonitruant de la musique d’Igorrr et en dépit des déhanchements parfois surprenants auxquels se soumettent les actrices pendant les chorégraphies, ce qui émane du film, par-dessus tout, c’est la grâce de l’enfance. Même si l’expression semble un peu galvaudée, oui, on peut le dire, ce film, qui nous arrive après tant d’autres productions sur Jeanne d’Arc, n’en est pas moins marqué du sceau de l’originalité et surtout est touché par la grâce. 8/10
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 19 septembre 2017
    "Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc" ne vaut pas grand-chose dans l’absolu. Avec ses acteurs amateurs dont on peine à comprendre les répliques, ses décors dépouillés et son texte absolument indigeste (non mais franchement, Charles Péguy...), on croirait surtout assister au spectacle de fin d’année d’une école privée. Néanmoins, ce film doit être salué pour son état d’esprit totalement « what the fuck ». Qu’on en juge : Jeanne-d’Arc, Péguy, la comédie musicale, le heavy metal, le rap, tout ça mixé ensemble, sans oublier les chorégraphies complètement improbables et les actrices qui marchent parfois façon "L’Exorciste". Certes, il existe un hiatus entre les intentions sur le papier et le produit fini mais s’il y a une voie que le piètre cinéma français doit suivre, c’est bien celle-ci...
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 055 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 septembre 2017
    J'en ai mis du temps avant de pouvoir voir Jeannette, mais je ne suis pas déçu, surtout comme que toujours chez Dumont, ses films marquent durablement. Il le disait lorsqu'il faisait P'tit Quinquin, déjà pour Arte, mais lorsqu'il fait Hors Satan, le spectateur peut se rendre compte qu'il a été marqué quinze jours plus tard, mais en faisant de la comédie il faut que le rire soit immédiat. Il travaille donc depuis P'tit Quinquin sur une double temporalité, le plaisir immédiat (bien que ses films n'aient jamais été des calvaires à voir et leur beauté était immédiatement saisissante) mais tout en gardant sa capacité à marquer sur le long terme.
    Il a été dit sur le film qu'il était inclassable, bizarre, etc, mais finalement Dumont a gardé la même fougue qu'avec Ma Loute ou P'tit Quinquin mais a juste supprimé (en large partie) l'humour, bien que ça puisse faire sourire par moments, pour mettre à la place de la comédie musicale, mais de la comédie musicale aussi décalée que l'était son humour.
    C'est-à-dire que l'on a de la musique pas forcément consensuelle et c'est très réussi. Je ne dirais même pas que j'étais surpris d'entendre du metal sur un texte de Charles Péguy... Je dirais que comme lorsque Bonello utilisait de la musique anachronique dans l'Apollonide, ça donne un charme et une puissance au film. Surtout que là, Dumont d'habitude assez avare en musique, préférant les longs silences et le bruit des landes, sait exactement comment la manier pour marquer le spectateur. Le mélange musical fonctionne très bien, la musique se coupe quand il faut et surtout est en parfaite adéquation avec les chorégraphies. Cette osmose, bien que fragile, donne tout à coup une ampleur considérable à ces personnages, à ces acteurs qui chantent un peu faux par moments, à ce texte qui ne pourrait réellement prétendre être dit par une gamine de huit ans...
    La maladresse et la grâce se mélangent alors, oppressant limite le spectateur tant il ne lui laisse plus aucun espace pour respirer avec cette musique qui enveloppe les corps et les pensées des personnages.

    Le film, malgré les maladresses des acteurs est extrêmement bien réalisé et la mise en scène arrive à rendre intéressantes les idées qui auraient pu paraître saugrenues, comme le fait de prendre deux jumelles pour jouer le même rôle. En effet, la caméra joue avec leurs corps et la chorégraphie, ainsi que le chant (dont si je ne m'abuse les jumelles sont les compositrices) pour tout à coup rendre indispensable cette vision du personnage de Mme Gervaise, bonne sœur à deux visages. D'ailleurs elles ont pour moi les plus belles chansons du film, entre l'utilisation du chant en canon et surtout leur apparition, alors que l'on regardait Jeannette d'en haut, tel Dieu, puis contre-champ, on voit le Soleil, donc Dieu, et que sa réponse est l'arrivée des jumelles, ça en jette.

    De même, à la fin de cette séquence, l'on a Jeanne qui s'agenouille pour faire une prière, filmée en contre-plongée, sa prière devient un ordre, un ordre à Dieu... puis, plan zénithal sur Jeannette, le spectateur retourne à la place de Dieu et l'observe d'en haut. Grisant.

    Le film n'est pas si excentrique que cela, Dumont fait ce qu'il a toujours fait, utiliser la beauté et surtout la grâce de ses acteurs pour toucher le spectateur... Cette fois il le fait en musique et ça fonctionne aussi bien que d'habitude, ça manque peut-être juste d'étreintes...

    Et tout ça me donne envie de lire Jeanne d'Arc de Péguy, le texte qui a servi (avec Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc) de base au film. Il me semble d'ailleurs que Dumont puise plus dans la première version de la pièce que dans la seconde, puisque cette dernière s'arrête environ au milieu du film.

    Maintenant je n'ai plus qu'à attendre, d'être réveillé au beau milieu de la nuit dans quelques jours, comme se fut le cas pour tous ses autres films, comme frappé par la grâce une seconde fois.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 139 abonnés 5 114 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 septembre 2017
    Jeanne d'arc est un dilemme. Elle prend parfois la place du Dieu qu'elle vénère: "Comment veux-tu sauver mieux que le Jésus sauveur?".
    Ce film est une philosophie profonde, iconoclaste mais souvent jouissive.
    J'aime beaucoup le long passage des sœurs (qui ne forment qu'un personnage) qui sont la bonne conscience de Jeanne.
    Les images sont belles malgré une déception musicale qui vient du style plutôt radical et relativement uniforme des chansons.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    394 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 31 août 2017
    Je ne sais pas trop quoi penser de ce nouveau jet de Dumont, c'est très inédit, et surtout tellement loin de ce qu'il avait fait jusqu'à présent, même Ma Loute semble presque classique à côté, d'autant plus surprenant pour un réalisateur qui a pendant un long moment privilégié exclusivement la musique diégétique pour ici se lâcher sans détours et proposer quelque chose d'hybride et jusqu'au-boutiste. En fait j'ai aimé la tentative, bien qu'elle ai des limites assez évidentes, avec toujours ces personnages et leurs gueules tellement communes qui ne cherchent à aucun moment le paraitre, c'est un des seuls points qui nous rattache au cinéma de Dumont, avec les décors, le reste joue sans cesse le basculement, tantôt avec une grâce momentanée tantôt dans un malaise excluant. Et concernant le récit j'ai trouve l'oeuvre difficile sur la longueur, car le procédé s'en retrouve paradoxalement (par rapport aux sursauts) d'une platitude exacerbante, et je ne sais pas si le laisser aller fait marquer des points au film, les mélodies peinent d'ailleurs à se renouveler (certaines sont néanmoins excellentes), d'où ce sentiment monocorde qui fait que l'émotion est, il faut l'avouer, aux abonnés absentes.
    En bref quelques moments électrisants ainsi qu'un culot monstre en terme de mise en scène (pas de playback il me semble) mais pour un résultat un peu amorphe en ce qui concerne le fond de l'histoire.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    108 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 6 septembre 2017
    Après le succès de Ma Loute, Bruno Dumont adapte Charles Péguy et nous parle de la jeunesse de Jeanne d’Arc. Une comédie musicale aussi audacieuse que ratée.
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    201 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 9 novembre 2019
    Une torture. Un supplice chinois. C'est grotesque. La musique est catastrophique. Les textes de Péguy sont littéralement massacrés par des non-comédiens. Du point de vue technique (mixage, montage-son), c'est pire encore que tout le reste. On s'étonne que le cinéma d'auteur français soit si méprisé par le grand public mais ce genre de film ne risque pas d'arranger ses affaires. Dumont devrait faire une longue pause salutaire. Actuellement, il tourne pour tourner, sans nécessité impérieuse, sans besoin vital, par facilité et par intérêt financier. Le pire, c'est que ça se voit.
    Christophe D.
    Christophe D.

    3 abonnés 36 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 mars 2020
    nul !!! film ennuyeux a tout bout de champs . c est un des film a fuir absolument gros perte de temps
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 13 novembre 2019
    Un véritable navet de bout en bout. En plus de nous montrer une version trop édulcorée à la limite du blasphème : ce premier opus de la série musical ''Jeanne d'Arc" est porter par un réalisateur sans-talent et des acteurs amateurs qui se la jouent pros mais qui sont complètement mauvais. Quand à la musique, c'est du grand n'importe quoi. Donc en plus de dénaturer le mythe de cette grande figure de l'histoire, de "brûler" les textes de Péguy et de vouloir jouer au Baz Lhurmann français : Bruno Dumont livre un film hypocrite qui ne vaut même pas le coup d’œil.
    Alexis H.
    Alexis H.

    1 abonné 24 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 22 avril 2019
    Incroyable que ce film ait pu avoir autant de communication autour de lui tant il est mauvais.
    Pouvons-nous vraiment parler de film lorsqu'il s'agit de comédie musicale ?
    Pouvons-nous parler de comédie musicale lorsque les acteurs ne font que lire leur texte sans intonation ?
    Pouvons-nous parler d'acteur alors qu'on ne leur fait faire que des danses étranges ?
    Et s'il s'agit d'un contenu principalement musical, pourquoi est-ce que le truc le plus raté reste encore le mixage entre la musique et les voix ?! Ils ont carrément dû mettre des sous-titres dans certains passages tellement les propos n'étaient pas audibles... C'été pourtant le truc à ne pas louper.
     Kurosawa
    Kurosawa

    579 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 septembre 2017
    Inarrêtable Bruno Dumont qui semble prendre un malin plaisir à enchaîner les projets de plus en plus fous : après sa première saison de "P'tit Quiquin" et "Ma Loute", le cinéaste nordiste s'intéresse cette fois à l'enfance de Jeanne d'Arc d'après les écrits de Charles Péguy. Mais le texte original n'est pas simplement une inspiration, il est soit récité soit chanté et dansé, accompagné par la musique électro-pop d'Igorrr et soutenu par la chorégraphie de Philippe Decouflé. Dumont continue son savant mélange d'éléments a priori contraires pour créer une harmonie étonnamment émouvante, réussit à donner des frissons lors d'un headbanging entre Jeannette et une Madame Gervaise dédoublée ou bien lors des adieux de Jeanne à ses parents alors que la jeune fille est sur le point de s'en aller vers Orléans. Cette émotion est la conséquence d'un double miracle, celui d'un assemblage d'éléments hétéroclites (une musique et une danse contemporaines sur un contexte médiéval) et d'une cohérence formelle totale qui fait joindre le XVème et le XXIème siècle en faisant de Jeanne d'Arc à la fois un personnage de son temps et une figure actuelle, et en filmant la Nature dans une pureté qui la rend intemporelle. Difficilement saisissable, le film tient à peu, si ce n'est au déploiement sublime d'une mise en scène qui parvient à faire oublier le caractère répétitif de certaines situations, en variant avec une science du découpage propre à Dumont les types de plans qui font d'un décor minimal (une dune, un ruisseau, une maison) un univers à part entière, à la fois dans le monde et hors du monde, où cohabitent la matière et le spirituel, l’innocence d'une fillette et la détermination d'une adolescente. Film imparfait mais incroyablement audacieux, gagné progressivement par une tristesse bouleversante mais sans jamais céder à la comédie (l'oncle qui slame ses répliques), "Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc" renouvelle l'utilisation de la musique au cinéma, met en avant sa puissance transcendantale et sa capacité à faire ressentir un texte parfois obscur en tant que tel.
    Gustave Aurèle
    Gustave Aurèle

    135 abonnés 2 418 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 septembre 2017
    Un film original dont le défaut majeur est l'amateurisme de son interprétation parlée, les instants musicaux sont très réussis.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    682 abonnés 2 999 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 mars 2019
    Jeannette est une œuvre d’exaltation où le corps, tiraillé entre son ancrage terrestre et son aspiration spirituelle, chante de tout cœur la passion et peuple de voix la tête d’un spectateur circonspect, perdu, rendu sourd par le chaos des forces en présence. L’enfance s’exprime dans toute sa fougue incontrôlable, dans ses excès qui rendent de nombreuses scènes épuisantes : sont récités les mots de Péguy, aussi mystérieux qu’incompréhensibles. Et c’est justement là que se tient l’originalité du film : dans sa proposition à laisser le texte jaillir de la bouche de ses acteurs amateurs sans enfermer le spectateur dans un commentaire didactique. La parole enfantine n’y comprend rien, mais la lecture adulte ne comprend guère davantage. L’œuvre de Péguy se voulait mystère au sens médiéval du terme ; Bruno Dumont fait se succéder les tableaux animés et dialogués où sont revivifiées les histoires et les légendes émanant des croyances populaires, il réalise son propre mystère dans les paysages d’une région qui l’enfanta et qu’il peint si bien. Ce qu’il y a de plus merveilleux dans Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc, au-delà de l’expérience cinématographique qu’il propose, c’est le silence qui perle entre deux rafales musicales. Dans ce silence, on interroge le créateur. Des interrogations demeurent, fondamentales. Mais on continue à chanter. Même faux.
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