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Un visiteur
2,0
Publiée le 11 septembre 2017
Il fallait oser. Mais était-ce vraiment nécessaire pour Dumont de prouver au monde qu'il est capable de faire ça. J'ai beau considérer que la plupart de ses plans et de ses films sont touchés par la grâce ultime du cinéma, j'ai vécu un supplice devant Jeanette.
Dans ce long-métrage musical risqué et étonnant, Bruno Dumont nous conte l'histoire de l'enfance de Jeanne d'Arc sur des textes de Charles Péguy, des chorégraphies de Philippe Decouflé et une musique signée Igorrr. Le tout joué par des acteurs non professionnels, surtout des enfants, et tourné en son direct (zéro playback) près des côtes du Nord. Rien que ça ! Le résultat, forcément inégal, donne lieu à quelques moments maladroits mais aussi et surtout à plusieurs séquences d'une beauté époustouflante. La lumière est magnifique et met en avant les paysages d'une manière superbe. Un pari osé qui donne envie d'être défendu.
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0,5
Publiée le 15 août 2020
Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc est l'un des pires films que j'ai vu de toute de ma vie. Des ragots prétentieux, insipide et mal filmé. Cela est pour les masochistes de films d'art uniquement. Ne perdez pas votre temps sur celui-ci comme je l'ai malheureusement fait. Croyez-moi vous quitterez le film en espérant pouvoir retrouver les dernières heures de votre vie. La musique est horrible, les agissement des acteurs ineptes, Il y a des étranges tentatives de danse mais pas de cohésion visuelle, des dialogues ridicules et conceptuellement le film est un gâchis. Il n'y a rien de rachetable même si je pense que certains des moutons errants étaient plus intéressants que les humains à l'écran car ils semblaient avoir un certain but dans leurs actions...
Après avoir filmé des drames sociaux et mystiques, l'adaptation de la vie d'une artiste, après voir tangué avec autant de forces vers la comédie surréaliste ou déjantée, Bruno Dumont réussit le mystique pur grâce au film chanté et magnifiquement mis en musique. Jeannette est une nouvelle oeuvre gracieuse remarquablement mise en image (la beauté des plans larges des dunes du Nord est stupéfiante), jouée avec une sensibilité rare par des interprètes amateurs dont le cinéaste n'enlève pas les hésitations de langage ou leurs gestes hésitants. Il fallait oser aller chercher les textes austères de Charles Péguy. Bruno Dumont trouve le moyen de rendre le film fascinant en les enrobant d'une musique moderne et de danse. Dumont fait part dans une interview de la réussite des contraires (l'aridité du texte et l'amateurisme des acteurs doublée de la danse et la musique moderne). La partie avec Jeannette enfant est la plus brillante. Adolescente, sa relation avec son oncle (de son âge!) est une relative faiblesse (avec une juste dose humoristique, voir la chute) mais le passage de son départ avec ses parents est un sommet du cinéma. Ce film, une beauté à l'état pur, pose le problème de l'engagement et montre que Bruno Dumont est, selon moi, le plus grand cinéaste vivant français qui suscitera toujours autant de contreverses qu'il assumera sans problèmes.
Je dois avoir vu trois films sur Jeanne d’Arc dans ma vie : le premier est évidemment la version violente, romanesque et hyper-exportable de Besson (que je n’ai jamais trouvé ratée, quoiqu’on en dise), les deux autres sont l’austère vision qu’en donne Jacques Rivette (avec Sandrine Bonnaire dans le rôle de la Pucelle) et un récent ‘Jeanne captive’ centré sur sa captivité et totalement oubliable. C’est qu’avec ce personnage central de l’iconographie historique et religieuse de France, on est soit dans l’épopée chevaleresque, soit dans la pure mystique contemplative : il fallait bien un Bruno Dumont pour ouvrir une troisième voie. ‘Jeannette’ est un de ces Objets Filmiques Non Identifiés dont le cinéma français nous gratifie de temps à autre. Partant d’une fable moraliste et hermétique de Charles Peguy, Bruno Dumont expose l’enfance supposée de la Pucelle d’Orléans, qui se sent déjà “appelée� mais toujours en proie au doute quant à la nature réelle de sa mission...tout cela avec la méthode Bruno Dumont, bien évidemment ! Des collines de Lorraine en décor de fond minimaliste, on passe ainsi aux traditionnelles dunes du Pas-de-Calais. Aux acteurs de théâtres expérimentés qui auraient pu donner corps à ces lancinants monologues ésotériques, Dumont préfère des enfants et des adolescents inexpérimentés, plus ou moins doués, qu’il laisse trébucher sur la complexité du texte et dont il ne se soucie pas de corriger les accents régionaux. Ce n’est pas tout : soucieux de faire oublier la raideur de ce ‘mystère de la charité de Jeanne d’Arc’ et de le rendre accessible au plus grand nombre, le réalisateur choisit la voie...du film musical, pour lequel Gauthier Serre, alias Igorrr, concocte une bande sonore inclassable, entre folk lo-fi, electro trip-hop et Metal extrème. Quand ils ne dansent pas ou ne headbanguent pas - j’ai même repéré de la tectonik - , les jeunes interprètes chantent leur texte en prise de son directe, choisissant eux-mêmes la ligne mélodique vocale qu’ils souhaitent tenir. Tout aussi amateurs dans ce registre, ils livrent une prestation aussi sincère qu’imparfaite. Ce mélange contre-nature des genres, cette croyance que l’amateurisme peut révéler des choses dont l’expérience serait incapable, Dumont les pousse plus loin qu’il ne l’a jamais fait. Une telle proposition est clairement fascinante...mais peut-être plus durant les vingt cinq premières minutes que durant l’heure trente qui suit...
L’image de Dumont rend ses films fascinants,c'est bien cet esthétisme qui happe le spectateur que je suis. Mais si l'image est le principal atout du cinéaste celui-ci possède aussi un sens bien personnel du cinéma et de ce qu'il veut montrer. Une fois de plus Dumont fait les choses comme personne et il a bien raison,qu'on apprécie ou pas son cinéma il est inattaquable sur le fait de faire un cinéma unique en son genre. Il est bien loin des prods marvel toutes calquées et sorties du moule,Dumont fait ce qu'il veut et comme il le veut et il a bien raison. Le cinéma de Dumont dénote dans un cinéma bien trop plat,qui n'ose plus imposer la vision d'un réalisateur au public,mais qui cherche à attirer le public en lui proposant des choses prémâchées qu'on aura aucune peine à lui faire avaler.
Comme d'habitude(salut cloclo) Dumont prend des acteurs amateurs, les fillettes ne sont pas très bonne actrices il faut bien le reconnaître. Elles déclament leurs textes comme une récitation dite sur un ton monocorde au spectacle de fin d'année de l'école,et si tu n'es pas l'un des parents tu n'en n'as rien à foutre. Il leur arrive de bafouiller,de regarder la caméra,d'oublier le texte et même de rire,Dumont n'a pas supprimé ces passages,il faut dire aussi pour la décharge des acteurs que les plans sont souvent très longs. C'est la mise en scène de Dumont et sa façon de faire qui surpasse tout ça. Et malgré le jeu très pauvre des jeunes actrices Dumont arrive tout de même à garder l'attention. Il y a aussi un ados qui rap, lui est encore plus mauvais,il fait des gestes de danse,il est risible un peu à la façon du commissaire dans le petit quinquin. Dumont lui donne des scènes comiques,mais elles ne fonctionnent pas pourtant elles sont dans la même veine que ma loute,mais c'est surement le garçon qui n'a pas le talent comique ,nécessaire pour amuser. On est pas dans le Jeanne D'arc de Besson,quoique le phrasé certaine fois très contemporain est proche du film de Besson.
La musique est signée Igorrr,si vous ne connaissez pas c'est un musicien qui mélange les styles,on entendra ainsi des sonorités flamenco pour passer à du black métal à l'électro etc...autant dire que l'on est loin de la la land et que ce mélange détonne encore plus. Mélanger le divin avec une musique considérée comme celle du diable est plutôt iconoclaste,enfin dieu et diable ne vont pas l'un sans l'autre,non? Donc il n'y a aucun problème à mélanger tout ça.Dumont fait même faire du headbanging à Jeanne et aux saintes. Un mouvement qui n'est sans rappeler celui des adorateurs de dieu qui se trouvent plongé dans une transe divine. On voit que Dumont à certainement dut regarder des vidéos de Black métal pour son film,puisqu'il insère une image de headbanging dans l'eau lorsque Jeanne chante,ce genre d'image est souvent présente dans les clip black métal.
On retrouve aussi un certain humour,bon on n'est pas dans ma loute quoiqu'il y ait des chutes,mais il reste tout de même de petites touches d'humour de ci de là. Jeanne se retrouve sur les plages du nord un lieu qu'adore filmé Dumont,mais que fait Jeanne sur ces plages? On est bien loin de la Lorraine qui la vue naître,il y a là peut être un point commun avec Jeanne et son futur qui la verra être brûlée,car oui le sable l'été sous les rayons du soleil brûle les pieds,bon ça va j’arrête mes conneries,car c'est surement un choix esthétique de Dumont et puis c'est tout.
Après P'tit Quinquin et Ma Loute, Bruno Dumont s’attaque à la Pucelle d'Orléans qui libéra la France des Anglais en y apportant sa propre vision de son enfance. Jeannette, l’enfance de Jeanne D’Arc est une comédie musicale comme vous ne l’aurez jamais vue. En effet, le cinéaste s’entoure de visages d’anges pour les faire secouer leurs cheveux sur de la musique électronique. Entre sidération et émerveillement, on sait bien que cet ovni cinématographique ne plaira pas à la majorité. Pourtant, il réside ici une telle fraîcheur qu’on ne peut qu’admettre l’originalité. Certes, on n’aura pas retenu toutes les paroles, ni dire qu’on en a appris réellement sur l’enfance de Jeanne D’Arc, mais quelle claque ! D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Comment peut-on passer un bon moment devant ce film, présenté pendant la quinzaine des réalisateurs pourtant (pourquoi ?). Le seul intérêt artistique du film pourrait être le texte de Peguy, mais il est saccagé. La diction des acteurs, le mixage et ces moments de chant affreux et interminables rendent impossible la compréhension. Dumont fait-il ça pour se moquer de Peguy, de ses acteurs et de nous ? Si oui quel intérêt artistique ? La bande son signée Igorrr est franchement repoussante. Les acteurs improvisent par dessus une mélodie en hurlant le texte sur des sons de guitares électriques, de synthé et de batterie qui semblent avoir été composés aléatoirement sur un logiciel de MAO. Au bout d'un moment, on est contraint de contempler ce qu'on voit au 4ème degré, mais est-ce qu'on rigole pour autant ?
Dumont surprend encore une fois. Avec P`tit Quinquin, le réalisateur avait pris une déviation qui semble aujourd'hui une autoroute pavée par laquelle il se déplace sans souci. Cette mini-série a servie comme changement de registre pour son réalisateur, qui passait de l'obscurantisme absolu -Hadewijch, Hors Satan, Camille Claudel 1915- à une comédie si illuminée qu'absurde, mais toujours fidèle à son style personnel. Juste après, Ma loute parvenait au summum de cette étape grâce à un plus grand déploiement technique. Quand on croyait que le périple comique du réalisateur finissait avant de retourner au drame, Dumont frappe de nouveau à son public: l'austérité technique de Jeannette nous fait apercevoir les fondements de son style en état brut, loin des artifices. En plus, cette fois-ci le cinéaste vise sur un des icônes historiques les plus sacrés pour le pays.
Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc de Péguy comme guide, Dumont désacralise le théâtre raffiné transformant ses vers en opéra-rock. En plus, le film humanise des icônes religieux et historiques doublement: d'abord, racontant uniquement la vie de Jeanne d'Arc avant la guerre, ces moments qui ont provoqué qu'une gamine devienne une héroïne, sans nous raconter, toutefois, ses prouesses militaires. Si ce mérite correspondrait uniquement à Péguy, Dumont en plus donne les rôles de tous ces personnages aux acteurs non-professionnels, comme il a déjà tellement de fois fait dans sa carrière.
Hors, cette-ci n'est pas la seule rupture que Dumont réalisera grâce à ce produit si irrévérent. Jeannette est un musical atypique qu'on n'a jamais vu. Il se base sur des vers libres qui sont récité comme des prières, déchaînant des mélodies qui semblent improvisées et presque impossibles à suivre par les spectateurs. Même si les acteurs ne sont pas formés en musique, les styles passent du heavy au rap sans détonner, tout comme la caméra, qui suive les mouvements des danseurs en toute liberté, sans vouloir nous servir des plans parfaits: une jambe étirée, des cheveux qui frappent l'air, les plumes d'un canard mort... Des armes à double tranchant, malgré tout, qui provoquent la fausse illusion d'une longue durée même si on trouve la charge émotionnelle du film surtout dans sa deuxième moitié.
Au-delà des codes du genre musical, on est surpris par la mise en scène. Deux actes, l’enfance et l'adolescence, dans le même cadre: quelques dunes de la côte d’Opale qu'on fait passer par la Lorraine. Chaque une des deux parties, présente chaque personnage et chaque numéro musical quand la promenade de la protagoniste, suivit de façon linéaire, se voit interrompue. Dès son rencontre avec deux orphelins jusqu'à l'apparition des saints au premier acte; dès une conversation avec Dieu jusqu'à son départ clandestin en guerre au deuxième. Une continuité impeccable et tellement simple qui frappe les spectateurs les moins préparés face à un tel exercice de liberté. Jeannette est la preuve que Dumont est capable de pousser les limites de tout genre de cinéma.
//////////Encore plus de fautes et d'erreurs sur hommecinema.blogspot.fr
Une comédie musicale génante et affreuse retraçant à peine quelques années de la jeunesse de Jeanne. Aucune crédibilité, ni dans les décors, ni dans le jeu, ni des comédiens (l'accent de l'oncle est une torture...). Ce film est un affront aux habitants de la région. Le demi point que j'attribue ira au respect des textes retraçant son chemin à venir. Conviendrait mieux pour un spectacle d'école de fin d'année, 20mn tout au plus auraient suffit et encore.
Un véritable choc esthétique en ce qui me concerne, qui s'est adressé d'abord à mon coeur et à mon ventre avant de conquérir mon cerveau. Le bizarre est là, certes, mais avant l'étrangeté, c'est plutôt la spontanéité de l'enfance que convoque Dumont, laissant se côtoyer pêle-mêle le grotesque et le sublime, le beau et le laid, le devoir et la fantaisie, la sagesse et la folie avec le naturel que seul un enfant peut admettre. C'est imparfait et génial, absolument brut et surtout bouleversant!
Jeanne d'Arc est une icône, l'un des personnages les plus importants de l'Histoire de France, c'est difficile de faire un film sur sa vie, d'être proche de la réalité. Bruno Dumont à voulu aller à contre-courant avec un style très différent du biopic académique. C'est tout à son honneur, mais personnellement je ne suis pas du tout entré dans le délire comédie musicale (surtout vu le style musical utilisé ici). Les textes de Charles Péguy sont clamé sans émotion, sans force, sans intensité, à croire que les textes étaient incompris par les jeunes actrices/acteurs. L'intention était bonne (d'où ma gentillesse dans la note), mais j'ai surtout eu l'impression de voir un spectacle filmé de fin d'année scolaire.
Domrémy, fa sol ... Il est libre, Bruno Dumont. Lui, l'austère réalisateur de Flandres, semble depuis quelques films avoir ingurgité quelque substance hallucinogène qui a émancipé sa manière aussi bien que ses sujets. Adapter les sentencieux textes de Péguy sur l'enfance de Jeanne d'Arc en comédie musicale, il fallait oser. Au vu du résultat, il a bien eu raison d'obéir aux voix qui lui disaient d'entreprendre pareille aventure. Ce film, indépendamment de ses défauts, et même à cause d'eux, pour quoi, fait souffler comme un vent de fraîcheur sur un cinéma contemporain tellement calibré et standardisé pour plaire au plus grand nombre, fast food aussi vite avalé qu'oublié. Etonnante Jeannette, pucelle en devenir (oxymore), qui danse et qui chante en bords de Meuse sous le regard placide et indifférent des moutons. Le film a des moments de grâce, Dumont est un immense metteur en scène, mais aussi de gêne pour une chorégraphie ratée et une chanson a cappella mal interprétée, par exemple. Le style de Péguy est lourd et désuet, ses thèmes répétitifs, l'agacement pointe parfois mais il y a toujours capacité à s'émerveiller dans cette vision d'une héroïne nationale ni iconoclaste ni sulpicienne. Mais étonnante, cela, oui. Mais vu la personnalité de Jeanne d'Arc, tellement sacralisée qu'on se demande si la fiction n'est pas plus importante que la réalité dans sa légende, que Dumont se l'approprie et fasse de la bergère une révoltée rock n'a rien de sacrilège.
Vu en prévision de voir la suite Jeanne sur les écrans cette semaine. Il est vrai que les films de Bruno Dumont ne ressemblent à aucun autre, celui-ci restera sans doute ‘un des plus étranges et l’un des plus décalés. Une comédie musicale sur l’enfance de Jeanne d’Arc inspirée de Charles Péguy sur une musique électro et sur des chansons, ma foi parfois pas si mal, voilà sans doute l’ovni cinématographique français le plus improbable de ces dernières années ! On passera sur l’interprétation pas toujours convaincante (mais les acteurs chantent eux-mêmes) et sur un dénouement bien sûr connu, mais voilà une curiosité à voir au moins une fois ! Il n’ y avait que Dumont pour oser cela !