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P. de Melun
55 abonnés
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3,5
Publiée le 5 avril 2024
Plus encore qu’une histoire de vengeance, « Le Client » est le récit d’un couple en crise dans la complexité des rapports à l’autre et à soi-même. Sur un scénario implacable qui enchaîne les événements comme un engrenage, Asghar Farhadi entretient savamment l’ambiguïté pour créer le trouble avec subtilité, comme un thriller à la Hitchcock. C’est aussi un superbe moyen de comprendre la société d'aujourd'hui à Téhéran en juxtaposant avec finesse la force de la tradition et l’envie de basculer dans l'Iran de demain. Le film séduit, interroge et, malgré quelques lenteurs, emporte le spectateur dans un conte moral plutôt bien écrit.
Avec ce long-métrage, le réalisateur iranien Asghar Farhadi remporte l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2017. Fraichement installé dans un appartement à Téhéran, un jeune ménage voit sa vie basculer dans le doute à la suite d’une agression physique. Le mari souhaite laver son honneur en se lançant à la recherche du criminel. Dans cette tragédie où les codes de conduite et l’emprise morale de la religion peuvent paraître abstraits pour un spectateur occidental, on assiste à la lente déchirure d’un couple. On peut regretter quelques longueurs en raison notamment des nombreux passages avec la pièce de théâtre, forme d’allégorie des sentiments personnels éprouvés par les protagonistes de ce drame. Néanmoins, cette quête de vengeance possède une mise en scène irréprochable. Bref, une œuvre qui permet de découvrir la complexité des mœurs de la société iranienne.
Un très beau film, avec des acteurs qui jouent très bien leur rôle. Plus le film avance et plus on est en prise avec ce mari qui souhaite (légitimement) retrouver l'agresseur de sa femme. Un suspens très bien amené et une fin inattendue.
D'après Mort d'un commis voyageur, le réalisateur met en scène la pièce en Iran avec ses personnages, une pièce dans le film. Le film est un peu parallèle à l'histoire de la pièce de théâtre, mais pas trop. Ça devient un suspense complexe sur l'honneur et la honte et la volonté de vengeance. On voit que les personnages pourraient exploser à tout moment mais on ne sait pas trop comment ça va se dérouler. Tout le monde semble penser et réfléchir très intelligemment à la proximité du gouffre. Même un film à petit budget dans une langue étrangère peut nous accrocher. De plus, il est plutôt intelligent de choisir une pièce très connue pour ancrer les spectateurs dans quelque chose de familier.
La réalisation qui ne s'appuie - quasiment - que sur une caméra perpétuellement en mouvement, saucissonnée en plan très courts, oublie de nous donner à voir et se contente de nous laisser apercevoir par instant le jeu inspiré des acteurs. Il y avait pourtant matière à faire un film plus marquant, plus troublant aussi.
Oscar du meilleur film etranger et prix du scénario et d'interprétation masculine à Cannes (2016), " le client" n'a pourtant pas auprès du grand public, la renommée de " une séparation " réalisé quelques années auparavant par le cinéaste iranien A. Farhadi.
Sous couvert d'une agression commise au nouveau domicile d'un couple d'intellectuels ( lui est professeur et comédien, son épouse est comédienne dans la même troupe que son conjoint), Farhadi propose un regard en profondeur sur certains aspects de la culture iranienne.
Le choix de la pièce " mort d'un commis voyageur" qui obtint le prix Pulitzer, signée d'Arthur Miller interprétée par la compagnie de théâtre fait figure de pistes pour éclairer des aspects cachés de la personnalité du couple montré à l'écran.
On se rappelle que A Miller tenta d'exposer la vie d'un employé ordinaire et modèle qui tente de s'élever socialement sans succès.
L'agression dont est victime l'épouse du professeur permet de sonder au travers des échanges intersubjectifs, les cœurs, les âmes, les frustrations sexuelles, l'hypocrisie sociale...
Particulièrement réussi " le client " est un des opus parmi les plus accomplis d'un cinéaste talentueux qui, de mon point de vue, n'a jamais réalisé de mauvais films.
Il faut inviter les spectateurs sensibles au travail de Farhadi de ne pas négliger mêmes ses premières réalisations, moins connues, elles aussi de premier ordre.
On pourra peut-être reprocher à " le client" quelques longueurs, des scènes parfois inutiles, mais le plaisir éprouvé en voyant " le client " est indéniable.
J'ai aimé ce film. Tout d'abord parce qu'il nous montre la vie quotidienne iranienne, ensuite parce que j'adore quand le cinéma parle de théâtre, enfin parce que les rapports humains, sont travaillés avec beaucoup de nuances. Asghar Farhadi sait nous montrer les incompréhensions, les préjugés, le carcan de la société, la place des femmes, l'évolution des sentiments, le cheminement émotionel et spychologique... Avec chacun de ses films j'ai l'impression d'en apprendre un peu plus sur les êtres humains, leurs capacités et leurs limites au pardon. Il tourne souvent autour de cela et d'une manière intéressante de mon point de vue.
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18 103 critiques
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2,0
Publiée le 4 février 2021
Les deux personnages principaux sont Emad et sa femme Rana. spoiler: Après avoir occupé leur nouvel appartement Rana est attaquée dans la salle de bain par un intrus. L'agression la laisse traumatisée. Emad prend sur lui de traquer l'agresseur ce qu'il fait par des moyens improbables. L'intrus est un homme âgé souffrant de graves problèmes cardiaques qui visite l'appartement en croyant qu'il est occupé par le précédent résident. On ne sait pas exactement ce qui s'est passé dans la salle de bain mais la confrontation entre le vieil homme et Rana a provoqué une hémorragie cérébrale qui a nécessité un voyage à l'hôpital. La vague excuse avancée par le vieil homme était qu'il avait subi une tentation. Voilà pour le réalisme et la crédibilité de cette histoire. Le but manifeste du film était d'explorer comment la traumatisée Rana finit par pardonner à son agresseur. Mais le placide Emad se transforme et cherche à se venger ce qui n'a jamais été crédible. En effet le développement des personnages n'était ni très plaisant ni très réaliste...
Asghar Farhadi a semble-t-il trouvé son style (ou son créneau ?) : le thriller familial et social. Les codes du genre sont utilisés, avec les mystères et les rebondissements typiques du genre, mais ils se déroulent avec lui dans la sphère du quotidien. C’est réussi dans ce cas (contrairement à son film « Français », « le Passé »), on reste en haleine pendant tout le film, et les vingt dernières minutes parviennent à un certain degré d’émotion tout en suscitant la réflexion. Mais on peut s’étonner de voir un prix Cannois du meilleur scénario attribué à ce (bon) film, qui ne restera tout de même pas dans les mémoires (du moins la mienne).
Emad et Rana sont contraints de quitter leur immeuble qui tombe en ruines. Ils trouvent un autre appartement, mais le propriétaire ne les prévient pas des activités de l’ancienne locataire, et cela va bouleverser leur vie. C’est toujours très intéressant de voir ce genre de film qui permet de mieux connaître la société iranienne, tout comme la perception que les personnages ont du drame qui s’est produit. C’est un sujet difficile mais traité avec beaucoup de pudeur, les non dits sont très forts. L’histoire semble simple mais on est vraiment en haleine tout le long du film, la façon de la raconter est haletante. Il n’y a aucun temps mort. Les dialogues sont justes.
Pendant les 100 premières minutes le film avance lentement et est parfois trop théâtral. Les choses s'accélèrent pendant les 20 dernières minutes. Les multiples revirements narratifs alourdissent le film sans rien apporter. On trouve facilement des films iraniens plus réussis.
C'est bien réalisé et relativement bien joué, même si les acteurs semblent un peu figés à l'image de leurs personnages. Là où le film pèche vraiment, c'est au niveau du scénario. L'intrigue est très basique, pour ne pas dire simpliste, et malgré une certaine montée en tension, la progression dramatique reste aussi molle que le rythme. Le dénouement final suscite une certaine forme de déception : tout ça pour ça ? On reste sur sa faim, avec l'impression qu'Asghar Farhadi n'a pas été jusqu'au bout de sa démarche.
Contraint d’emménager dans un nouveau logement, Rana va se faire brutaliser lors d’un moment de solitude. Petit à petit, la quête de l’agresseur menée par son mari va se transformer en crise de couple. Asghar Farhadi traite à nouveau les rapports entre femmes et hommes dans la société iranienne.
Je trouve que c'est un film intéressant pour nous les Occidentaux qui ne voyons pas ou peu de films iraniens ou avec une action qui se passe au Moyen-Orient. Ce thriller social n'est pas pour autant une complète réussite. Car on s'ennuie un peu au bout d'un moment. Cela ressemble plus à un huis-clos alors que j'aurais préféré voir plus de scènes extérieures afin d'avoir une vue d'ensemble de la vie quotidienne.