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Claude DL
90 abonnés
1 682 critiques
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3,5
Publiée le 21 mai 2019
Très heureusement surpris par ce film iranien. Cette histoire de vengeance est subtilement racontée et filmée, et les techniques cinématographiques descendent tout droit de l'occident. Tous les acteurs sont excellents, et on est plongé dans l'ambiance iranienne, avec ses immeubles modernes mal entretenus mais tout de même éloignés de ce qu'on pouvait imaginer. Seul le choix de l'acteur incarnant le vieux libidineux parait irréaliste. Néanmoins une oeuvre personnelle à voir.
Asghar Farhadi continue d'explorer le drame familial dans un scénario toujours finement écrit et réalisé. On retrouve ses acteus habituels qu'il s'amuse à filmer dans des personnages totalement différents. On ne se lasse pas d'entrer petit à petit dans cet univers jusqu'à découvrir l'élément déclencheur qui va provoquer toute cette tension et toutes ces séquences de déchirement qui ne laissent pas indifférent. Puissant et magnifique à voir...
J'ai apprécié la psychologie des personnages, le traitement du sujet. Les acteurs sont bons et la réalisation aussi. Je recommande ce film meilleur selon moi que celui actuellement en salle du même réalisateur.
Film sympa mais un peu flou. Le scénario aurait dû plus se porter sur l'enquête... ça se regarde bien mais à la fin on a le sentiment de rester sur sa faim.
Bravo à Asghar Farhadi ! En filmant les ravages directs et indirects que peut provoquer son interdiction dans la société Iranienne, il nous livre un vibrant playdoyer spoiler: pour la légalisation de la prostitution ! La beauté de l'art c'est qu'on y voit ce que l'on veut. Impossible par contre ici de voir une oreille de femme. Elles ne sont jamais montrée sans leur voile et Rana dort même avec. L'introduction pompeuse et prétentieuse est suivie de l'évacuation du building. Réalisée sans CGI, elle s'avère plus intense que nombre de scènes catastrophes hollywoodiennes. Les premières scènes à l'école sont par contre grossières : on veut montrer notre héros à l'aise et brillant dans son rôle mais comme les blagues n'ont rien de drôle on se demande bien pourquoi la classe (de garçons) rit à chaque fin de phrase de leur professeur. Mettez exactement la même scène en anglais dans un blockbuster et les critiques leur cracheraient dessus. Il est également assez improbable que Emad puisse pénétrer dans la salle d'opération... restée ouverte. Une facilité scénaristique apte à créer de l'émotion pour pas cher que n'aurait pas renié Besson (mais lui aurait mis une course poursuite avec des chinois avant). J'ai trouvé à la mise en abîme dans le monde du théâtre un intérêt limité d'autant qu'il alourdit le rythme du récit. Il épouse tout de même les deux thèmes du film : la vengeance et de la complexité des relations au sein du couple. Malheureusement sur ce deuxième point difficile de s'identifier (au moins pour un occidental) car le mariage parait complètement dysfonctionnel. C'est un couple qui, malgré cette épreuve fonctionne sans jamais se toucher : sans aller jusqu'à s'embrasser ou se prendre dans les bras, pas une fois il ne lui prend la main (y compris lorsqu'elle semble à peine capable de marcher), pas une fois elle ne demande de l'aider à se relever. La communication est également déplorable et illustrée par une scène ubuesque où Rana annonce qu'elle a besoin d'aide ce à quoi il lui répond : "mange un peu". Fin de la scène. En fait le couple s'adresse continuellement des coups de poignards qui restent sans retour : entre un "tu n'étais pas là" complètement injustifié à un "dit toi que cela aurait pu être pire" c'est un déchaînement de violence verbale qui est assené dans un calme froid assez surréaliste. On a du mal à croire que l'interlocuteur agressé ne réponde pas mais comme les scènes sont systématiquement coupées on ne le saura jamais. Les critiques voient ça comme une "plongée fascinante dans un Iran tiraillé entre tradition et modernité" moi je vois surtout un procédé scénaristique visant à créer une tension complètement artificielle et irréaliste de façon à soutenir notre attention. D'ailleurs cela ne choque personne que son mari attende 30min avant de demander à Rana ce qui s'est passé ? Si encore c'était pour la ménager mais non car cela ne l'empêche pas de lui envoyer des scuds. Ce procédé qui consiste à initier un dialogue avant de le couper sans que rien ne soit résolu ne s'arrête pas au couple puisque lors de la répétition générale, suite à une remarque, Sanam se met à pleurer et quitte le théâtre avec son enfant. Réaction de l'auteur du commentaire ? Il en rie avec Rana et une fois encore la scène se coupe et le lendemain l'actrice est sur le pont comme si rien ne s'était passé. La dernière demi-heure quoique moralisatrice (on a bien compris que spoiler: la vengeance c'est mal et que séquestrer un cardiaque claustrophobe c'est pas hyper malin ) est puissante. Elle est à la fois émouvante et titillante intellectuellement car l'orgueil du mâle fait progressivement basculer Emad dans un rôle de vengeur devenu insensible à une situation qui s'avère moins manichéenne qu'on ne le pensait. Sans même parler d'une éventuelle prise en compte de l'état de santé de l'agresseur pour juger d'une peine. Au final et puisqu'il vaut mieux une fin amer qu'une amertume sans fin à cette critique : regardez Une Séparation !
16 novembre 2016 : j'ai beaucoup aimé ce film la vie sociale à Téhéran avec son quotidien, la difficulté à se loger la première image m'a beaucoup marqué
Ce film fait souffler le chaud et le froid je trouve !! D'abord le début est insoutenable presque insurmontable et je dois avouer que j'ai eu envie d'arrêter à de nombreuses reprises ! J'ai lu des critiques qui m'ont donné envie de continuer et je me suis accroché mais je tiens à prévenir...le début est vraiment long, très long !! Il ne se passe rien d'intéressant, le rythme est lent et les scènes théâtrales sont d'un ennui mortel (et je ne vois pas bien le but tout court d'intégrer des moments si lourds dans le film !!!!) puis au bout d'une heure le thriller se met en place et je dois dire que j'ai été charmé par la fin ! La vengeance est prenante, les dialogues bien plus consistants et j'ai vraiment beaucoup aimé le huis clos qui clôture le film ! Bref un début catastrophique et une fin palpitante qui permet d'oublier le calvaire initial...
LE CLIENT est un film qui sent la maîtrise à tous les niveaux. Le scénario est d’une solidité infaillible, traitant d’un côté d’un couple qui se perd intimement suite à un incident et de l’autre une enquête pour assouvir une vengeance. L’enchevêtrement des deux permet de construire une armature consistante, déroulant son programme avec sérénité et minutie.
5ème film et nouvelle opus d’Asghar Farhadi sur la décomposition d’une structure familiale dans une société iranienne encore bien corsetée ; cette fois primée à Cannes pour son scénario et son interprète masculin. Un vieil immeuble se lézarde suite à la construction d’un building voisin symbole d’un Téhéran se modernisant ; le couple qui y vit doit quitter son home sweet home destination un appartement précédemment habitée par une femme peu convenable. Les lézardes dans les murs de l’immeuble sont les prémisses d’une relation de couple qui va se déliter suite à une perte de repère dû au déménagement. Puis la femme aux mœurs légères du nouveau logement va créer un schisme énorme dans le couple, de manière bien indirecte, mettant au cœur du foyer les notions d’honneur et de vengeance ; le tout porté par le poids des traditions et de la morale religieuse. On retrouve tous les ingrédients du gros succès de Farhadi de 2011 reçu comme une claque par le monde du cinéma (« Une séparation ») ; celui-ci semble une redite moins puissante que le précédent malgré le talent de son réalisateur. Car Farhadi est habile dans la construction de son film pour faire monter la tension et laisser des pans entiers de son récit sans réponse. Metteur en scène d’une incroyable finesse, il manie à merveille le sens de l’ellipse, la fluidité des mouvements ; le tout dans une enfilade de huis clos domestiques serrés dont il a le secret (cages d’escaliers, appartements,…), métaphore de l’enfermement étouffant dont sont victimes les protagonistes. A travers cet enfermement, et c’est pour cette raison que son film est moins fort que celui de 2011, on hésite tout le long entre dénonciation du carcan moral de l’Iran ou alors mépris pour la nature humaine, un thème tout autant humaniste mais plus universel. Et c’est là que son film peine à retrouver le ton si particulier de son chef d’œuvre de 2011. De fait, on a du mal à comprendre cette phrase lâchée en interview, le propos dans ce film étant tellement universel : « Mon propos est de m’adresser à tous, confie-t-il. Y compris aux membres de la commission de censure, qui sont aussi des êtres humains. Si je parviens à ce qu’au bout d’un quart d’heure ils oublient qu’ils sont là pour repérer ce qui leur pose problème et se laissent porter par le film, tant mieux. C’est ça qui m’intéresse : les inclure au public ». Enfin en mettant en perspective la pièce d’Arthur Miller (« Mort d’un commis voyageur ») et son scénario ; même chose, on aurait tant aimé que le parallèle soit plus fructueux et pas uniquement un décor destinée à une mise en abyme ; car si peu de chose se joue sur la scène de théâtre. A la différence de « Le dernier métro » de Truffaut. Farhadi même en faiseur de film peu novateur et peu inspiré comme ici mérite le détour. On l’attend moins plan plan sur le prochain. Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
J’aime découvrir d’autre cinéma venu d’ailleurs, je me suis bien ennuyée sur celui-ci, le sujet de fond est intéressant, la suite de l'intrigue est moins captivante, une déception justifier par une fin frustrante, on apprend à connaître la culture et la société iranienne.
Un scénario simple mais intéressant qui se déroule en Iran sans que la religion occupe une place prépondérante. Un bémol : la réalisation est trop lente et le film trop long.
Le client est plus intéressant par son immersion dans la société et la vie iranienne que par son propos.... propos bien lent et lourd au fil du déroulement. Une dénonciation du machisme et de la violence dans le milieu culturel mais toute cette société est violente, du coup le crime dénoncé ici semble bizarrement transparent et la vengeance bien légère.......
On s'étonne d'un début tonitruant, puis au bout des dix minutes, on sent qu'on va passer 1h50 de calvaire total ! On assiste plutôt à un documentaire sur la vie d'un couple qui habite dans un appartement dont l'ancien habitante avait une histoire assez terrible. En soit, tout était censé mettre un peu d'huile sur le feu, sauf que le film avance tel un escargot et on perd vite le fil du film. Limite, on peut tout faire pendant ce film, sauf le regarder. La fin rend un peu plus d'intérêt mais c'est bien trop tard !