Le film de Patricia Mazuy a obtenu le Prix Jean Vigo 2000
« En 1992, alors que je préparais Travolta et moi, le producteur Denis Freyd m'a contactée. Il venait de prendre une option sur un roman d'Yves Dangerfield, « La Maison d'Esther ». Au téléphone, quand il a mentionné Saint-Cyr, j'ai pensé à l'école militaire, et ça m'a tout de suite intéressée. Et puis j'ai découvert qu'il s'agissait de l'école de filles ouverte par Madame de Maintenon. J'ai accepté, sans doute un peu par bravade, pour voir. D'abord pour voir si le producteur allait être capable de monter un film a priori aussi dur, et ensuite et surtout pour voir si moi j'allais en être capable. Je ne me rendais pas compte du travail énorme que ça allait être. Et le scénario, co-écrit avec Yves Thomas, a mis du temps avant de trouver une forme acceptable. Heureusement que je suis assez lente, parce que si vous voulez mon avis, je n'étais absolument pas mûre pour tourner ce film immédiatement après Peaux de vache. »
Le films a été présenté dans la Sélection officielle du 53ème Festival de Cannes, dans la sélection Un Certain Regard. Il y a obtenu le Prix de la Jeunesse.
Abbaye aux Hommes et Abbaye aux dames de Caen, Abbaye Saint-Martin de Sées, les terres du Château de Sassy, les marais de Colombières et Troarn, les jardins du Château de Mezidon Canon et le Château de la Villette aux Mureaux.
« Ma première rencontre avec Patricia a été déterminante. Elle m'a amusée par sa façon de me présenter son film : "cette histoire, c'est un peu Full Metal Jacket en jupons ! m'a-t-elle dit. Elle a aussi évoqué Fort Apache de John Ford où l'orgueil d'un officier retranché dans le fort entraîne le massacre de la cavalerie. A travers ces références, j'avais le ton du film, Patricia situait d'emblée son sujet sur le terrain militaire. Il y avait ce paradoxe intéressant crée par la juxtaposition d'un univers très féminin, Madame de Maintenon, les jeunes filles, les parures… avec un univers violent, masculin, militaire. »