Subjugué, bluffé, presque vampirisé par ce film qui ne m'a pas lâché du début à la fin, happé par tant de qualités esthétiques, de références, de répliques, d'humour noir, de perversité organisée et même de coup de théâtre scenaristique final et pour laisser le meilleur pour la fin le jeu des acteurs et l'immense, la geantissime Margot Robbie. Un univers distopique totalement créé, contraire de l'idéal utopique, pour ce film noir qui reprend tous les ingrédients et les codes des films noirs des années 50, 60, tout en y superposant un univers intemporel mais futuriste presque post apocalyptique. C'est la première beauté incroyable de ce film, la magnificence de l'univers ,des architectures, bâtiments et décors sublimés par des lumières et une photographie de folie. Le film joue sur les lumières, les couleurs, les ombres et la lumière, dans un univers noir et glauque pourtant souvent saturé de couleurs vives et flashies .Bien sûr les personnages et quels personnages sont au diapason avec des typicites dessinées à la Tarantino, ne craignant pas d'aller à la caricature tant dans l'incarnation des personnages par les acteurs que les situations dans lesquelles on les piège et les répliques quasiment cultes qu'ils distillent généreusement .Un film violent de tueurs, de faux semblants, de contrats à remplir et au milieu l'inévitable femme fatale du film noir ou plutôt les femmes fatales tant Margot Robbie endosse de costumes, personnalités, fonctions, de la serveuse en passant par la vamp, la streap teaseuse et le final nous en révélera encore plus. Un rôle de folie, complètement barré et déjanté, un comportement pour le moins particulier et déroutant, des histoires qui ne semblent pas toutes avoir de rapport entre elles même si un personnage étrange, le veilleur de nuit balayeur de la gare terminal semble être sinon un trait d'union, au moins une présence et une influence indéniable. Margot Robbie déchaînée dans des répliques et réflexions morbides à souhait, véritables pépites d'humour noir mais aussi de perversité dérangée, le tout en accomplissant une stratégie et un plan parfaitement huilé qui prendra encore plus de sens au final. Un film réjouissant, magnifique visuellement, passionnant et drôle, pervers et nihiliste, nous régalant de répliques et de situations sublimes de distanciation et d'humour noir déjanté et surtout Margot Robbie, multi facettes, grandiose, comme toujours belle à damner mais surtout dans une précision et une implication dans le jeu étourdissante qui ne peut nous apporter qu'un sentiment : le bonheur.