Adapté d’un roman de Hernán Riviera Letelier, Mirage d’amour avec fanfare, le scénario du film a été écrit par Bernard Giraudeau, qui souhaitait le réaliser avant de tomber malade et de devoir se retirer du projet.
"À l’origine, il s’agit d’une histoire d’amitié entre Bernard Giraudeau et Osvaldo Torres, un Chilien exilé en France. Lors de la Fête de l’Humanité, Osvaldo qui est un chanteur engagé et ancien résistant à la dictature de Pinochet, est invité à chanter. Derrière la scène, il tombe nez à nez avec Bernard qui lui propose de réciter des poèmes sur sa musique. Osvaldo l’a accompagné sur scène à la guitare. Bernard est parti au Chili où il a réalisé un documentaire, Mon ami chilien, sur Osvaldo. Bernard est allé chercher dans la bibliothèque de son éditeur Mirage d’amour avec fanfare", se souvient le metteur en scène. "Par ailleurs, j’étais devenu ami avec Bernard Rapp [...]. Il s’était associé avec le producteur Didier Creste. Ils ont immédiatement eu pour projet d’adapter ce roman et m’ont appelé pour faire partie de l’aventure".
Bernard Giraudeau, scénariste et réalisateur, et Bernard Rapp, producteur, sont tous deux décédés avant la fin du projet, qu'ils ont légué à Hubert Toint. Le film est également le dernier projet du chef opérateur Carlo Varini, connu notamment pour la photographie du Grand Bleu de Luc Besson ; Hubert Toint l'avait rencontré à l'occasion de HH, Hitler à Hollywood, qu'il avait produit.
Si Hubert Toint est un producteur de longue date et a réalisé de nombreux courts-métrages, Mirage d'amour est son premier long-métrage. La double-casquette de réalisateur et producteur sur le film était d'ailleurs une source d'inquiétude pour lui : "J’ai manqué d’interlocuteurs. Le rôle du producteur est fondamental. Il structure, tempère, pose des limites, fait réfléchir… Il y a toujours des contraintes et des solutions collectives à trouver. Ici, je dialoguais avec moi-même", explique-t-il. Il a finalement été rassuré : "Carlo Varini m’a dit une chose touchante : “Je croyais venir faire un film de producteur et tu t’es avéré être un vrai réalisateur”".
Mirage d'amour s'inspire de nombreux films cultes, qu'il s'agisse de westerns avec la scène du train (L'homme qui tua Liberty Valance, Il était une fois dans l'Ouest) ou bien du cinéma de Fellini. "C’est une histoire d’amour qui met en avant la dramaturgie et le romanesque. Mais c’est aussi une histoire politique qui va dans l’extrême. En cela, le cinéma italien des années 1970 est fondateur. Le format, la lumière et l’excès de certains personnages peuvent faire référence à Fellini", raconte Hubert Toint. Le cinéma plus récent n'est pas en reste, comme par exemple There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson avec Daniel Day-Lewis.