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    Un Couteau Dans le Coeur
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Un Couteau Dans le Coeur" et de son tournage !

    Une inspiration issue du cinéma porno

    L'idée d'Un couteau dans le coeur est venue d'une personnalité du porno gay français des années 70 : Anne-Marie Tensi, alias AMT. C'est à travers Le Dictionnaire de la pornographie de Christophe Bier que Yann Gonzalez a découvert cette productrice tempétueuse et alcoolique qui entretenait une liaison avec sa monteuse Loïs Koenigswerther : "Elle était réputée pour être dure, imprévisible, faisant passer des castings humiliants à ses acteurs, bref une figure haute en couleurs. J’avais envie de sortir de la douceur un peu ouatée de mon premier film, Les Rencontres d’après minuit, et d’aller vers quelque chose de plus urbain, électrique. Il m’a semblé que ce personnage pouvait être le bon vecteur."

    S'affranchir de la réalité

    Yann Gonzalez s'est documenté, avec l'aide du spécialiste du porno gay français Hervé Joseph Lebrun, sur Anne-Marie Tensi et sa monteuse. Toutes les deux décédées, il s'est tourné vers leurs anciens collaborateurs mais a préféré s'éloigner de la réalité car "quelque chose d’un peu glauque s’en dégageait, et je n’avais pas du tout envie d’aller dans cette direction, je souhaitais au contraire quelque chose de flamboyant, de romantique. J’ai donc décidé de la réinventer et d’en faire un pur personnage de fiction tout en conservant cette histoire d’amour avec sa monteuse ainsi que la moitié de son prénom, comme un hommage spirite et secret à cette héroïne underground."

    Embarquez pour le train-fantôme

    Yann Gonzalez décrit Un Couteau dans le coeur comme "un portrait de femme amoureuse embarquée au coeur d’un train-fantôme. J’adore cette idée de film forain : on prend place dans un manège sans savoir où il va nous emmener."

    Famille de cinéma

    Yann Gonzalez s'est entouré de collaborateurs réguliers et familiers pour Un couteau dans le coeur. Il retrouve son actrice fétiche Kate Moran, qu'il a dirigée pour la première fois sur son premier court By The Kiss en 2006, et Nicolas Maury, déjà au générique des Rencontres d'après minuit. Il offre au réalisateur des Garçons sauvages, Bertrand Mandico, le rôle du chef-opérateur François Tabou (clin d’oeil à François About, chef-opérateur de la plupart des pornos gays des années 70), et au journaliste cinéma Christophe Bier le caméo d'un spectateur dans une salle de cinéma porno. Quant à l'acteur Noé Hernandez, il a été repéré par le réalisateur après avoir joué dans We Are The Flesh d’Emiliano Rocha Minter. L'acteur mexicain ne parlait pas un mot de français et a appris son texte phonétiquement. 

    En ce qui concerne Romane Bohringer et Ingrid Bourgoin, elles habitent l'imaginaire cinéphile de Yann Gonzalez depuis des années : "pour Romane Bohringer, c’est lié au culte absolu que, comme tout petit pédé de province, je vouais aux Nuits fauves. J’ai contacté Romane très en amont, au moins deux ans avant le tournage. J’étais hyper fébrile pour ce rendez-vous qui me renvoyait directement à mon adolescence. Ingrid Bourgoin, qui joue la barmaid dans le cabaret lesbien, était l’héroïne d’un de mes films préférés, émanation de la galaxie Vecchiali des années 70, Simone Barbès ou la Vertu, de Marie-Claude Treilhou. Elle y tenait justement le rôle d’une jeune ouvreuse de cinéma porno, lesbienne, qui traversait toute une nuit d’amour désespéré, de mélancolie. C’est un film absolument magnifique. Tout cela vient donc d’endroits très différents de ma vie et participe aussi d’un manifeste pluriel, amoureux de tous les genres de cinéma."

    Des films de genre qui font pleurer

    Yann Gonzalez, fan de films de genre, tenait à jouer avec les codes du fantastique, du film d’horreur ou du giallo mais en veillant à les respecter. Mieux, il cherchait à faire d'Un couteau dans le coeur un film émotionnel  : "Je n’avais surtout pas envie d’être plus malin que le genre, mais au contraire de l’épouser, de l’assumer. Je tenais surtout à ce qu’il y ait une branche émotionnelle reliée au genre, car pour moi les plus beaux thrillers ou films d’horreur sont ceux qui sont liés aux affects : L’Exorciste est aussi un mélo sur une mère en train de perdre sa fille, Le Loup-Garou de Londres de John Landis un grand film sur l’amitié perdue. Ce sont des films terrifiants, mais qui me font pleurer avant tout."

    Un tueur rôde sur le plateau

    Jonathan Genet, qui interprète le tueur, conservait son masque sur le plateau en dehors des prises à la demande du réalisateur : "Cela a donné une ambiance très particulière les jours où il était là. Et puis lui-même s’est donné à fond, il est vraiment entré dans les ténèbres de son personnage. Pour moi ce sont les acteurs qui impulsent la couleur du film, et Jonathan lui a donné une couleur violente et inquiète, car c’est un personnage brisé par la tragédie. Je voulais que ce soit un monstre émouvant et effrayant à la fois."

    L'importance de De Palma

    L'une des influences majeures de Yann Gonzalez et de son coscénariste a été Brian De Palma et ses "thrillers émotionnels" comme CarrieBlow Out et Pulsions. Le réalisateur a ainsi montré ces films à son producteur afin de lui indiquer la direction qu'il souhaitait prendre : "Il y a chez De Palma ce côté ludique décomplexé, un jeu permanent tissé entre la fiction, la réalité, le cinéma, le fantasme, le voyeurisme. Il y a aussi chez lui un amour absolu du cinéma. Un Couteau dans le coeur commence avec une table de montage 16mm et se termine sur une espèce de « projection » stellaire… L’amour de la matière même du cinéma y est très présent, on inscrit un cri d’amour et de rage gratté au couteau sur la pellicule, visible seulement une fois passé sur la visionneuse… Cette idée que le désespoir amoureux d’une femme se lise à même la pellicule me plaisait beaucoup."

    M83 à la musique

    À l'instar de son précédent film, Les Rencontres d'après minuitYann Gonzalez a fait appel pour la musique au groupe électro français M83, dont son frère, Anthony Gonzalez, est le cofondateur. Le réalisateur souhaitait rappeler l'ambiance des gialli des années 70, notamment ceux de Mario Bava et Lucio Fulci, ainsi que la mélancolie et le lyrisme qui se dégageaient de leur bande originale. Il a également fait écouter à son frère des vieilles B.O. de pornos hétéros et gays. 

    Yann Gonzalez raconte : "Moi j’avais une cinéphilie un peu « déviante » quand j’étais ado. Mon frère a quatre ans de moins que moi et il m’a avoué des années plus tard qu’il venait en cachette avec Nicolas [Fromageau, cofondateur de M83] dans ma chambre à Antibes pour regarder mes VHS de JodorowskyRichard Kern ou Jean Rollin… Et cela les a énormément marqués ! La B.O. d’Un Couteau dans le coeur était une façon pour Nicolas, Anthony et moi de revenir à nos premières amours, nos premières images-choc et sensations fortes de cinéma."

    Blonde platine

    Pour le look de Vanessa Paradis, le réalisateur s'est inspiré de la chanteuse du groupe Blondie, Debbie Harry.

    Censure

    Le film comportait à l'origine le personnage d'une petite fille qui était l'enfant d'Archibald joué par Nicolas Maury. Mais le réalisateur a dû se contraindre à faire disparaître ce rôle après être passé devant une commission qui n'accepta pas qu'un homme gay et tournant dans des films pornos soit père.

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