1985, la fête bat son plein lorsque les anciens du lycée Buchanan fêtent leur réunion d’anciens élèves. Comme lorsqu’ils étaient étudiants, ils élisent un roi et une reine du bal et c’est Peggy Sue qui est élue, sauf qu’au moment de venir sur scène, elle s’évanouit. Quand elle se réveille, elle est revenue en 1960 et va redevenir le temps d’un instant, l’étudiante insouciante qu’elle a été.
Peggy Sue s'est mariée (1986) est une œuvre de commande dans laquelle Francis Ford Coppola est arrivé sur le tard pour remplacer le réalisateur initial qui avait quitté le projet pour divergences artistiques. Était-ce dans un but purement mercantile de la part des producteurs ou est-ce le hasard du calendrier qui a voulu que ce film (qui a rencontré un très grand succès au box-office), sorte au cinéma un an après l’énorme succès rencontré par Retour vers le futur (1985) ?
Visiblement, les années 60 collent à la peau du cinéaste, lui qui venait de réaliser Outsiders (1983), se retrouve de nouveau dans les sixties avec cette histoire rocambolesque de voyage dans le temps (ou rêve donnant l’illusion de la réalité). On aurait aimé y adhérer, mais le film étant sans réelle envergure (hormis le joli plan d’ouverture via un traveling arrière face à un (faux) miroir) et sans enjeu, l’ensemble s’avère hélas rapidement décevant. Certes, le casting est joli et fort sympathique (Francis Ford Coppola y fait jouer sa fille (Sofia), son neveu (Nicolas Cage) et toute une ribambelle de têtes connues telles que Catherine Hicks, Jim Carrey, Kathleen Turner, Helen Hunt ou encore John Carradine), mais il ne suffit pas d’un bel emballage pour convaincre, il faut aussi que l’histoire et la mise en scène tiennent la route.
Le réalisateur nous dépeint une Amérique fantasmée, avec un joli enrobage à grands renforts de maisons cossues, des costumes et de rutilantes voitures 60’s, mais en dehors de tout cela, il faut bien admettre que le film s’avère relativement plat et lancinant (que penser de la séquence se déroulant dans la loge maçonnique, virant dans le grand n’importe quoi ou ce personnage de poète déchu & polygame ?). Quelle était la marge de manœuvre du cinéaste pour honorer sa commande ? Telle est la question, tant on peine à reconnaître sa patte, son style. Le résultat s’avère kitch et gnangnan, malgré d’excellents acteurs, si l’on fait abstraction d’un Nicolas Cage poussif et exaspérant.
A noter enfin, qu’il existe un remake officieux, avec Camille Redouble (2011) de Noémie Lvovsky.
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