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    Beyond Flamenco
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Beyond Flamenco" et de son tournage !

    Passionné de danse et de musique

    Carlos Saura a, dans sa longue carrière, réalisé plusieurs films autour du flamenco et diverses sortes de musiques ou de danse, comme en témoignent les relativement récents ArgentinaFlamenco, Flamenco et Don Giovanni, naissance d'un opéra. Le metteur en scène justifie cet engouement :

    "Dès l’enfance, je me suis senti très attiré par les musiques populaires. En Espagne, comme ailleurs dans le monde, il y a toujours des rythmes vivants et des chansons qui d’une certaine façon nous identifient. Je suis surtout intéressé par la possibilité d’utiliser les thèmes populaires non seulement pour les maintenir vivants dans le présent mais pour les projeter vers l’avenir. Il existe une tentative de renouvellement, de recherche et une vision différente pour aborder les thèmes musicaux et les danses."

    "Musicales à l’état pur"

    Pour Tango (1998), Carlos Saura avait choisi la fiction pour parler de la musique et la danse nées dans le Rio de la Plata. Dans Beyond Flamenco au contraire, le metteur en scène a préféré une formule plus musicologique dans laquelle la fiction s’efface au profit d’un documentaire assez pédagogique. Il développe ce choix :

    "J’essaie d’avancer sur un chemin que je considère enrichissant dans le cinéma musical et où chaque film est encore un nouveau pari à l’intérieur d’un style similaire commencé il y a des années. Ce sont des films sans scénario, sans histoire, dans lesquels se combinent différents éléments avec une recherche de continuité qui dépend de la variété des jeux, de la scénographie et de l’éclairage, avec aussi une tentative de renouvellement et de mise à jour. Et c’est là où on s’éloigne du documentaire pour passer à un autre genre qui reste encore à définir et que moi, j’appelle simplement « Musicales à l’état pur », c’est-à-dire, un genre qui n’est pas influencé par un scénario."

    Principale difficulté

    Pour Carlos Saura, le plus difficile dans un film documentaire comme Beyond Flamenco centré sur la danse et la musique est de décider de l’agencement des différentes participations. Le réalisateur confie : "Il existe une organisation préalable dans le scénario, mais elle subira des modifications en fonction du résultat final. Dans ce type de films, il y a une grande part d’improvisation, tout en tenant compte du fait que je prends les décisions après une première répétition préalable au tournage. C’est à ce moment que l’on décide de la scénographie, de la lumière et des mouvements de caméra."

    La jota aujourd'hui

    Le film présente aussi une classe de jota avec des jeunes qui suivent avec enthousiasme et sérieux le cours du célèbre danseur Miguel Angel Berna. Une manière de montrer que la jota est une tradition populaire encore très vivante aujourd’hui comme l'explique Carlos Saura : "Il y a des écoles de jota en Aragon, en Navarre et à d’autres endroits en Espagne. Il y a aussi des Maisons d’Aragon dans toute l’Espagne où l’on apprend à danser la jota. Egalement aux Philippines et en Amérique Latine. La jota est bien vivante, mais mérite d’être mieux connue. J’espère que mon film le permettra."

    Un style musico-chorégraphique folklorique

    La jota est un style musico-chorégraphique folklorique né au nord de l’Espagne (Aragon, Navarre) probablement au XVIIIème siècle, voire au-delà, et répandu depuis longtemps dans tout le pays. Dans chaque province espagnole où la jota existe, elle est jouée, chantée et dansée de manière spécifique, et quand elle saute la frontière pour atterrir en Amérique latine ou aux Philippines, elle prend un visage encore plus particulier. Mais partout elle se conforme à une sorte de structure fondamentale traditionnelle. Elle est avant tout une danse de couple (seul ou en groupe) au rythme ternaire, tantôt lente et solennelle, tantôt rapide jusqu’à très rapide dans sa phase finale, mais toujours sautillante, avec bras levés, tours et de temps en temps genoux l’un après l’autre en terre. Face à face, ou côte à côte, avec un jeu de pied vif, à la fois au sol (pointe et talon) et en l’air, l’homme et la femme, castagnettes en main et au son d’un orchestre à cordes avec chanteurs et souvent tambourins, s’approchent mais ne se touchent jamais, dans une sorte de séduction à distance. Très vivante encore aujourd’hui, la jota est d’abord une danse sociale qui s’exécute à l’occasion de fêtes profanes ou religieuses ou même lors de cérémonies funèbres. Elle est aussi une danse de scène, comme spectacle ou sujet de compétition, ou visible à l’écran, et parfois une musique entendue dans l’arène de la corrida.

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