Les productions Nickleodeon ne sont pas renommés pour leur haute valeur ajoutée et tablent généralement sur une victoire déjà acquise à l’avance en exploitant des personnages appréciés, comme les Tortues ninja, Bob l’éponge ou Pat’Patrouille, même si on doit leur laisser la paternité d’intéressantes curiosités comme ‘Tintin’ et ‘Rango’. Ce spécimen, par exemple, ne renouvelle rigoureusement rien et, pris dans l’avalanche des sorties animées mensuelles, devrait rapidement disparaître des mémoires…ce qui ne l’empêche pas de rester suffisamment plaisant pour mériter sa séance familiale. En gros, il s’agit d’une version animalière et pour enfants des “Sept samouraï” de Kurosawa ou, exprimons-le plus clairement pour les spectateurs du 21ème siècle, d’une variation sur ‘Kung fu panda’. Bagarres, gags visuels, sidekicks comiques, univers asiatique au syncrétisme confus, petite leçon de vie sur le fait de ne jamais renoncer et l’acceptation de la différence, il s’agit d’une production parfaitement balisée du début à la fin. Elle tente cependant de marquer sa spécificité avec de multiples jeux de mots (qui perdent parfois toute leur saveur à la traduction), un humour méta et référentiel (que les enfants ne saisiront probablement pas) et de fréquentes ruptures du quatrième mur : c’est original…mais ça ne fonctionne pas toujours en raison d’un côté que je qualifierai, faute de mieux, d’un peu “vieillot”...ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait que le scénario a été signé, entre autres, par Mel Brooks qui, à 98 ans, ne semble toujours pas décidé à raccrocher.