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    Minuscule 2 - Les Mandibules du Bout du Monde
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Minuscule 2 - Les Mandibules du Bout du Monde" et de son tournage !

    Idée de départ

    Dès la seconde saison de la série, les créateurs Hélène Giraud et Thomas Szabo voulaient emmener l’univers de Minuscule en Guadeloupe. "À cette époque, c’était un rêve inaccessible pour des raisons budgétaires, mais l’envie est restée. Et dès que notre producteur Philippe Delarue de Futurikon nous a proposé de faire une suite du premier long métrage, nous nous sommes dit que c’était le moment. Concevoir une suite est difficile : les spectateurs doivent retrouver ce qu’ils ont aimé dans le premier film, tout en découvrant de nouvelles choses. Il faut aussi, dès l’écriture, prendre en considération un public novice, qui n’aurait pas vu le premier film. Aller en Guadeloupe nous permettait de tout changer, d’avoir un nouvel environnement, un bestiaire inédit, tout en conservant les grands principes de Minuscule.

    100% Made in France

    Minuscule 2 est le seul film f rançais d’envergure de ces dernières années à être totalement réalisé en France. Ce choix de localiser 100% de la fabrication du film dans notre pays est une décision du producteur Futurikon, inspiré par la volonté d’optimiser la qualité du film… C’est cette volonté qui a permis que ce second volet surpasse en qualité le précédent opus (en attendant le prochain et dernier volet de la saga).

    La musique

    Minuscule 2 est l’un des rares films français de ces dernières années à être totalement fait en France, jusqu’à la musique du film, qui a été enregistrée par l’Orchestre National d’Île-de-France (ONDIF) dans son tout nouveau studio spécialisé dans les enregistrements de musique de films, et dont Minuscule a eu la chance d’être le premier film à bénéficier. "Minuscule – Les Mandibules du bout du monde est encore plus musical que le premier film, ce qui n’est pas peu dire ! Il y a plus d’une heure de musique, ce qui est énorme. L’écriture du compositeur Mathieu Lamboley est fouillée, très complexe. Nous parlions souvent de sa composition comme d’une version de Pierre et le Loup de Sergei Prokofiev chez les insectes. Concrètement, cela signifie que nous fonctionnons à partir de leitmotivs, que l’on module et articule en fonction des évènements. C’est une musique qui raconte le film, elle n’est pas simplement reléguée au statut d’accompagnement. Et je travaille avec l’équipe de la bande-son dirigée par Côme Jalibert de la même façon. Nous avons eu cinq semaines consacrées uniquement à l’enregistrement des bruitages, un travail spécialement important ici. La bande-son, qui peut être décalée mais jamais cartoon, permet au film d’être encore plus immersif, mais aussi d’asseoir l’incarnation de nos personnages en images de synthèse. Et l’enregistrement de la musique en France par l’ONDIF (Orchestre national d’Île-de-France) a contribué à son impact", déclare le réalisateur Thomas Szabo.

    Jongler avec les genres

    Thomas Szabo et Hélène Giraud aiment articuler leurs films autour d’archétypes narratifs très amples. Le premier film relevait du film de guerre, avec quelques incursions vers le western et l’heroic fantasy. Minuscule – Les Mandibules du bout du monde est un pur récit d’aventure, avec tout ce que ces intrigues charrient comme thématiques : les dangers et les plaisirs de l’exploration, le dépassement de soi, la rencontre avec l’inconnu… "Nous cherchions à renouer avec le parfum des adaptations cinématographiques des aventures de Sinbad, celles qui bénéficiaient des effets spéciaux de Ray Harryhausen, comme Le Septième Voyage de Sinbad de Nathan Juran. Nous voulions faire voyager nos personnages suffisamment loin, pour qu’ils puissent basculer à un moment donné dans le fantastique, comme s’ils étaient amenés à franchir les frontières de leur propre réalité. Ce type d’expérience est aussi un poncif des récits d’aventures : quand nous avons écrit la rencontre des insectes avec les chenilles urticantes, nous pensions à la rencontre du héros d’Au coeur des ténèbres (Joseph Conrad) avec Kurtz, ce personnage étrange, reclus au centre de la jungle", confient les réalisateurs.

    Place aux humains

    L’humain est beaucoup plus présent dans ce second opus de Minuscule : "Nous avions tenté d’effacer au maximum la présence des humains. Quant à la série, nous ne montrions l’humain que de dos, ou nous ne le cadrions que jusqu’à la taille. Et surtout, les personnages humains ne réagissaient jamais aux actions des insectes. À l’inverse, dans Minuscule – Les Mandibules du bout du monde, ces deux mondes, le majuscule et le minuscule, commencent à être un petit peu plus perméables, ce qui participe à cette volonté de pousser les limites de notre propre univers. Nous avons un peu tordu les règles de Minuscule, mais en restant raisonnables. Par exemple, les humains ne parlent pas. Ils ne sont que dans l’expression corporelle. Nous avons d’ailleurs choisi les comédiens en fonction de leur timing comique. Il nous fallait des acteurs capables de jouer dans le registre du muet, ce qui est beaucoup plus difficile à faire qu’on ne l’imagine", expliquent les cinéastes Hélène Giraud et Thomas Szabo.

    Mise en scène dynamique

    Thomas Szabo et Hélène Giraud ont pu s'amuser encore plus en termes de mise en scène que dans le premier volet de Minuscule : "Déjà, sur le premier film, nous tournions avec de grosses caméras relief, ce qui nous imposait d’être assez statiques. Ensuite, Minuscule – La Vallée des fourmis perdues restait dans la droite lignée de la série, qui était découpée en une série de vignettes fixes. Nous reprenions le vocabulaire du documentaire animalier en adoptant le point de vue d’un cameraman qui, caché au milieu des herbes, filmerait des insectes. Sur Minuscule – Les Mandibules du bout du monde, nous avons voulu, avec le chef opérateur Dominique Fausset, nous émanciper de ces principes, sans non plus sombrer dans une forme totalement baroque", analysent les metteurs en scène.

    Meilleurs effets spéciaux

    On observe un bond qualitatif entre les images de synthèse du premier film et celles de Minuscule 2. "Parce que cette volonté de pousser plus loin ce que nous avions accompli sur le premier film s’est répercutée à tous les niveaux, y compris sur le rendu des images de synthèse. La décision du producteur de Futurikon de fabriquer le film à 100% en France a rendu possible ce bond qualitatif. La société The Yard, qui s’est chargée des effets spéciaux, a dépassé toutes nos espérances. Hélène Giraud et moi étions souvent éblouis en recevant les images : les scènes de tempête sont incroyables, le moindre accessoire a fait l’objet d’un soin maniaque, ils sont allés jusqu’à ajouter des grains de poussière dans les rainures du pont du galion volant en images de synthèse. L’un de nos plans préférés est celui dans lequel la neige tombe sur le bateau : chaque flocon numérique est différent, et fond progressivement en touchant le pont du galion", explique Thomas Szabo.

    Amour de la maquette

    Malgré l’apport des technologies numériques, Hélène Giraud et Thomas Szabo restent toujours très attachés aux maquettes. "Il faut garder en tête que Minuscule est à l’origine un pur projet d’artisans. C’est une série que nous faisions, Thomas et moi, quasiment seuls et avec très peu de moyens. Même si nous avons un budget un peu plus conséquent pour les films, nous ne voulons pas perdre le caractère « fait-main » de la série. Les films doivent rester une version optimisée de ce que nous faisions à l’origine. En outre, je crois profondément que le cerveau reptilien du spectateur sait instinctivement si ce qu’il voit a une existence physique, ou n’est qu’une image de synthèse. C’est aussi pour cette raison que nous aimons tant les maquettes. Par exemple, nous voulions absolument faire l’intérieur du requin en maquette, pour pouvoir travailler les transparences et obtenir tous ces petits accidents, ces micro- collisions avec l’eau qui bouge dans le fond du décor. Nous savions que ce décor ne serait pas totalement réaliste, mais ce côté artisanal confère au film un second degré qu’on adore. Rien n’est plus merveilleux qu’une belle maquette bien filmée", confient les cinéastes.

    Les décors

    Dans Minuscule 2, il y a une impressionnante variété de décors, de l’arbre des coccinelles guadeloupéennes, à la grotte de l’araignée poilue, en passant par la jungle ou la plage. "Pendant plusieurs semaines, nous avons sillonné tout l’archipel guadeloupéen pour tourner au coeur de la forêt, sur des plages sauvages ou dans des lieux très connus des locaux, comme la Cascade aux Écrevisses. Nous sommes retournés filmer dans le Mercantour également, et à l’aéroport de Nice. Mais nous avons aussi énormément de décors construits de toutes pièces, et c’est pour cette raison que la période consacrée au design sur Minuscule – Les Mandibules du bout du monde a été bien plus importante que sur le premier film. J’ai travaillé intensément six mois avec quatre peintres conceptuels très talentueux, pour créer tous ces environnements mais aussi les nouveaux personnages", relatent Thomas Szabo et Hélène Giraud.

    Les décors (bis)

    Dans Minuscule 2, il y a beaucoup plus de décors à l’échelle humaine, ce qui est une nouveauté pour Hélène Giraud et Thomas Szabo. "Notre chef décorateur, Franck Benezech, a construit en studio une épicerie avec la ruelle attenante, mais aussi un entrepôt, l’arbre des coccinelles et l’intérieur d’un sous-marin. Non seulement travailler en studio permet d’avoir un contrôle total sur sa mise en scène, mais ces décors donnent aussi à notre univers un léger décalage : nous sommes un peu à côté de notre réalité. C’est aussi pour cette raison que nous avons tenu à créer notre propre camionnette, plutôt que de louer le premier utilitaire blanc venu. Cette estafette qui arrive à l’aéroport de Nice produit un choc graphique intéressant, comme si deux univers rentraient en collision. Tout le film est construit de cette façon d’ailleurs, avec un élément qui investit un environnement qui lui est étranger. Ce mécanisme esthétique me semble typique du récit d’aventure", analysent les metteurs en scène.

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