Les Démons est le premier long-métrage de fiction du Canadien Philippe Lesage, d'abord réalisateur de documentaires, ainsi que le premier film du réalisateur à sortir en France. La transition du documentaire à la fiction s'est opérée tout à fait naturellement pour le cinéaste : "En tant que documentariste, je suis en recherche de moments d’authenticité où les « personnages » s’oublient. J’aspire à cette spontanéité également dans Les Démons. J’ai laissé beaucoup de liberté aux acteurs pour qu’ils puissent s’approprier le texte, quitte à parfois le jeter à la poubelle. Il y avait de la place pour l’improvisation", raconte-t-il. "Cette recherche d’épiphanie, où quelque chose de vrai se produit, vient du documentaire. J’aime que, par moments, les acteurs oublient qu’ils sont des acteurs".
Les Démons offre à Édouard Tremblay-Grenier son premier rôle principal au cinéma. Pour le personnage de Félix, Philippe Lesage a rencontré pas moins de 800 enfants avant de faire sa rencontre. "Je recherchais un enfant brillant, hypersensible, qui puisse comprendre tout ce qui arrive au personnage et ne se contente pas d’être sous mes ordres", explique-t-il.
Tourné à l'été 2014, Les Démons a été présenté dans une quarantaine de festivals dont celui de San Sebastian, en même temps qu'Évolution de Lucile Hadzihalilovic, un autre film fantastique à hauteur d'enfant.
Les Démons est en partie inspiré de faits réels, et plus particulièrement de la jeunesse du réalisateur : "C’est une histoire inspirée d’un mélange de faits réels et de perceptions pas toujours ancrées dans la réalité qui ont marqué mon enfance à la fin des années 80. Les enfants, en général, ont peur de tout ; dans cet univers déformé et imaginaire, il y a un monde bien réel, imparfait, parfois obscur et terrifiant, où s’agitent des adultes véritablement dominés par leurs démons intérieurs", se souvient-il. "Le film est très proche de mon enfance durant laquelle j’avais de nombreuses peurs. Aujourd’hui, elles n’ont pas disparu, j’en ai simplement d’autres".
Philippe Lesage voulait que le film puisse bien vieillir sans être daté ou dépendant d'un contexte précis. Hors de question donc de voir des téléphones récents dans les mains des protagonistes ; seules quelques références aux années 1980 ont été disséminées ça et là.